Burti : "Sans la mort de Senna, je n'aurais pas survécu"
Le pilote brésilien est revenu sur le terrible accident dont il a été victime lors du Grand Prix de Belgique en 2001, et sur la question des évolutions constantes en matière de sécurité.
La voiture de Luciano Burti, Prost AP04, après son accident
LAT Images
Invité de la dernière édition du podcast Autosport, l'ex-pilote de F1 Luciano Burti est revenu sur les circonstances de l'accident survenu lors du Grand Prix de Belgique 2001. Alors pilote pour l'écurie Prost Grand Prix, le Brésilien était très violemment sorti de la piste, laissant craindre le pire. Mais les avancées réalisées en matière de sécurité déjà à la fin des années 90 lui avaient probablement sauvé la vie.
C'est en essayant de dépasser la Jaguar d'Eddie Irvine que Burti avait quitté la piste à haute vitesse dans le virage de Blanchimont. Sa Prost AP04 s'était alors encastrée sous un mur de pneus, avec un choc mesuré à 111 g. Ce crash marqua la fin de sa carrière en Grand Prix, avant qu'il ne devienne essayeur pour Ferrari en 2002.
Aujourd'hui âgé de 43 ans, celui qui a disputé 15 Grands Prix dans sa carrière estime devoir cette vie sauve aux progrès provoqués par l'accident mortel d'Ayrton Senna en 1994. Il se souvient de cette sortie de piste à la suite de laquelle il avait été sérieusement blessé à la tête.
"Cela fait partie de la nature humaine de penser que de mauvaises choses doivent arriver pour adopter une attitude visant à les améliorer", explique Burti. "À Spa, lorsque je suis allé heurter le mur à 270 km/h, c'était un énorme accident. Je n'avais plus de freins, alors je suis allé droit dans le mur et l'impact était de 111 g, un chiffre que je n'avais jamais entendu auparavant. Sans la mort de Senna, je n'aurais pas survécu, car la Formule 1 est devenue bien meilleure au niveau de la sécurité."
"Après mon accident, certaines choses ont changé. Par exemple, on peut voir qu'après ça tous les murs de pneus ont été recouverts par une protection, car ma voiture était sous les pneus. Mon casque était cassé à l'avant, parce qu'il y avait un trou dedans pour la boisson ou la radio, mais depuis, les trous ne sont plus autorisés. Ils rendent toujours les choses meilleures après une mauvaise expérience comme celle que j'ai vécue."
Et pourtant réfractaire au Halo
Ardent défenseur de la sécurité en sport automobile en dressant un tel constat, Luciano Burti garde néanmoins l'âme d'un pilote de course qui le rend plus nuancé sur certaines avancées. Selon lui, tout est question de compromis, et si elle n'a rien d'agréable, la part de risque ne doit pas être totalement entamée. Ainsi, de manière presque surprenante, l'introduction du Halo reste pour lui une mauvaise idée.
"Je n'aime pas le Halo, je ne pense pas qu'il soit nécessaire", avance-t-il. "Peut-être qu'un jour, quelqu'un sera blessé ou mourra [s'il n'y a pas le Halo], mais si on ne veut pas que ça arrive, alors il faut limiter la vitesse à 160 km/h."
"À partir du moment où l'on va à plus de 290 km/h, on prend un risque. La F1 est suffisamment sûre et j'espère qu'ils n'essaieront pas de la 'blinder', car ça fait partie du spectacle. Le sport automobile doit être un peu dangereux. Je ne veux voir personne se blesser, je ne veux évidemment voir personne mourir, mais ça doit être comme ça."
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