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Édito - Grand Prix de France, et maintenant ?

Au lendemain du Grand Prix de France, on ne peut qu’avoir un sentiment d’inachevé, voire d’inquiétude pour l’avenir.

Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18, devant Charles Leclerc, Sauber C37, et Kevin Magnussen, Haas F1 Team VF-18

Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18, devant Charles Leclerc, Sauber C37, et Kevin Magnussen, Haas F1 Team VF-18

Steven Tee / Motorsport Images

Pour le retour de la Formule 1 dans l’Hexagone sous l’impulsion de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les petits plats ont été mis dans les grands. Il y avait de quoi être ébahi par la métamorphose du Circuit Paul Ricard, alors que l’unique tribune située au dernier virage – il n’y avait que des gradins dans la ligne droite des stands – a été rejointe par une dizaine d’autres, et qu'un village a été érigé pour montrer aux spectateurs les caractéristiques traditionnelles du Sud de la France.

On a également pu découvrir une nouvelle salle de presse, en remplacement de l’ancienne, qui était minuscule. Les médias ont fait leur nid dans une pièce bien plus adaptée à l’affluence de la F1, toutefois située à l’extérieur du paddock, ce qui est assez rare pour être remarqué.

On pouvait espérer une belle fête populaire, et c’est ce que ce Grand Prix a été de bien des aspects. La ferveur des supporters était là, et l’on ne peut que saluer l’initiative de la région, qui a fait venir pas moins de 7000 écoliers, collégiens et lycéens des alentours le jeudi. Ces jeunes têtes blondes ont pu visiter le paddock, se rapprocher des F1, suivant des guides qui ne maîtrisaient néanmoins pas forcément leur sujet – affirmant par exemple que la nouvelle salle de presse allait être détruite après l’édition 2018 ou séchant sur la fréquence à laquelle les Grands Prix allaient avoir lieu sur ce circuit. Il était en tout cas appréciable de voir l'enthousiasme avec lequel ces jeunes découvraient le sport automobile, car c’est grâce à ce genre d’initiative que la Formule 1 attirera de nouveaux fans.

Le deuxième, Max Verstappen, Red Bull Racing, Ron Meadows, directeur sportif, Mercedes AMG, le vainqueur Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1, et le troisième, Kimi Raikkonen, Ferrari, sur le podium

Enfin, dans l’ensemble, on ne peut que se satisfaire de ce qui a été vu d’un aspect sportif. Certes, ce n’était pas le Grand Prix le plus palpitant de l’année ; certes, le Circuit Paul Ricard n’est pas apprécié de tous, en raison de ses larges dégagements en asphalte, malgré un tracé intéressant en lui-même. Toujours est-il qu’il n’y a pas eu de couac de ce côté-là, la Formule 1 tenant son rang de catégorie reine, la Formule 2 et le GP3 proposant leur spectacle habituel. Sans oublier que les nostalgiques ont été ravis de voir, grâce aux Legends Endurance Masters, des prototypes et des GT d’un autre temps s’affronter en piste.

Du trafic… mais pas en piste !

Pour une immense majorité des spectateurs, ce sont pourtant la déception et le mécontentement qui dominent. Pour cause, ils ont passé la majeure partie du week-end dans leur véhicule, la problématique du trafic constituant un thème récurrent tout au long du week-end.

La présence d’embouteillages à l’entrée du Paul Ricard dès jeudi matin, alors que la seule activité pour les fans était la séance d’autographes en fin d’après-midi, était forcément un mauvais présage. Le vendredi a été un fiasco presque sans précédent en Formule 1, puisque certains spectateurs ne sont pas parvenus à atteindre le circuit avant la fin des Essais Libres 2, à 17h30. Dans les faits, une heure de sommeil supplémentaire le matin pouvait signifier trois heures de trajet en plus, tandis que certains ont fait le choix radical de se garer en pleine campagne et de marcher sur les cinq à dix derniers kilomètres pour gagner du temps.

Un Grand Prix est censé être un moment d’enthousiasme et de passion pour les fans, et non de stress. C’est ce dernier qu’ils ont connu ce week-end. Un invité d’Otmar Szafnauer n’est pas parvenu à rejoindre le circuit vendredi, et le directeur général de Force India a très justement observé : "Pour moi, ça ne change rien. Je viens, c'est mon travail. Mais les fans ont le choix, et ils vont sûrement choisir d'aller sur un événement où ça ne prend pas deux heures et demie pour faire 7 km."

Des tribunes vides avant les EL1 à cause de bouchons sur les routes
Certaines tribunes étaient vides pour les Essais Libres 1 à 12h, à cause des embouteillages

Les routes sinueuses et montagneuses qui entourent Le Castellet sont ce qu’elles ont toujours été, et l’on voit mal comment les fluidifier. Cependant, vous avez été nombreux à nous faire part de votre expérience, et l’on ne peut s’empêcher de penser que l’organisation dispose d’une marge d’amélioration certaine.

Ceux qui ont payé leur place de parking à un tarif non négligeable se sentent lésés, puisqu’aucun justificatif ne leur a été demandé. Tous les véhicules étaient autorisés à se garer, peut-être dans la hâte de diluer les embouteillages… bien que certains d’entre vous affirment que vendredi soir, les agents de sécurité ont exigé un paiement de ceux qui n’étaient pas en règle, provoquant l’évacuation encore plus lente de ces parkings où les spectateurs sont restés coincés pendant des heures.

Des parapluies initialement interdits puis autorisés lorsqu’il s’est mis à pleuvoir au radar temporaire installé à la sortie du site varois, en passant par les vendeurs ambulants qui se sont rapidement retrouvés à court de vivres, la liste de vos récriminations est longue. Sans oublier cet épisode ubuesque où un gendarme a refusé l’accès au circuit à Romain Grosjean et à Sebastian Vettel !

La méthode Coué des organisateurs

Dans une conférence de presse d’après-course, Christian Estrosi a excellé dans son premier rôle de "Tout va très bien Madame la Marquise", avec une attitude qui frôlait la désinformation. Le président du GIP Grand Prix de France a affirmé que les 65’000 personnes qui avaient un billet pour la course étaient venues – c’est factuellement erroné, bien que l’on ne sache pas dans quelle ampleur – et que les 25'000 places de parking vendues avaient été utilisées – c’est tout bonnement invérifiable, puisque celles-ci n’étaient pas scannées à l’entrée des zones de stationnement.

Lorsqu’il lui est demandé comment il convaincra les déçus de revenir, Christian Estrosi souligne que les spectateurs du vendredi sont revenus le samedi et le dimanche – certes, du moins la plupart d’entre eux – mais les convaincre de débourser des centaines d’euros l’an prochain sera une autre paire de manches. Pire, la façon dont il a minimisé la mauvaise expérience des spectateurs en se targuant des audiences télévisées mondiales sera certainement assimilée à un affront par ceux qui ont vécu un cauchemar dans les embouteillages. Peut-être aurait-il été plus viable d’humblement reconnaître les déficiences remarquées ce week-end et de promettre un travail acharné pour y remédier lors des 12 prochains mois ?

À ce jour, on ne peut donc qu’être inquiet. Inquiet pour l’avenir du Grand Prix de France, qui a cruellement besoin d’attirer le public pour rentabiliser son investissement. Que certains spectateurs décident de ne pas venir le samedi et/ou le dimanche après la galère du vendredi constitue une contre-publicité monumentale. Inquiet, même, pour le contribuable de la région PACA, quand son président Renaud Muselier déclare, se voulant probablement rassurant, que la région se porte "caution" de l’événement. Ceux qui travaillent en Formule 1 reviendront l’an prochain, mais qu’en est-il du public ?

Max Verstappen, Red Bull Racing RB14

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