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MotoE : 3 pilotes français en stand-by après l'incendie

Alors que toutes les motos sont parties en fumée en marge du premier test de l'année, les trois pilotes français engagés en MotoE prennent leur mal en patience, sans que leur volonté de réussir à dompter ces machines atypiques ne semble entachée.

Photo de classe de la saison 2019

Photo de: MotoGP

"Un coup dur", voici comment les pilotes engagés en MotoE décrivent l'incendie qui a dévasté le E-paddock de la toute nouvelle Coupe du monde de motos électriques à laquelle ils devaient participer à partir du mois de mai. Des images si impressionnantes que tous ont eu du mal à y croire, avant de finalement prendre conscience que leur pré-saison s'arrêtait net.

"On ne s'attendait pas à ça, surtout qu'on avait passé une bonne première journée, on avait déjà bien amélioré les chronos de novembre", regrette Mike di Meglio auprès de Motorsport.com, lui qui a signé le quatrième temps de cette journée d'essais à Jerez, avant d'être brutalement stoppé dans sa préparation au même titre que les 17 autres pilotes, tous réunis pour la première fois. "Ça a été un coup dur, car on était là pour trois jours d’essais sur lesquels on comptait beaucoup étant donné qu'on roule très peu", nous explique Kenny Foray.

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Le feu, qui s'est déclenché peu après minuit au terme de la première journée d'essais, avait déjà tout ravagé lorsque les pilotes ont appris la nouvelle alors qu'ils se préparaient pour la reprise, prévue à 10h30. "On l’a appris à six ou sept heures du matin et on a d’abord cru à un canular", témoigne Foray, de concert avec ses collègues. "On a reçu une photo avec un grand feu, on s’est dit que ce n’était pas possible, et au fur et à mesure on a compris que ce n’était pas une blague."

"La veille, on avait quitté quelque chose de nickel et, là, on arrive et il n'y a que des déchets partout. C'est triste, surtout pour tous les gens qui ont mis ça sur pied depuis un an et demi, c'est réduit en fumée en quelques heures", se désole également Randy de Puniet lorsque nous l'interrogeons. "Tout était dans une même structure, très belle d’ailleurs, qu’ils ont mis une semaine et demie à monter. Il y avait beaucoup de gens derrière et c’était dur pour toutes les personnes qui s’étaient investies là-dedans", ajoute Kenny Foray.

Cette pensée pour les personnels engagés dans ce nouveau programme, tous l'ont eue, partageant un même soulagement face à l'absence de victime humaines. Puis il a fallu penser aux conséquences. "La première chose était de savoir s’il n’y avait pas de victimes, c’était le principal", reprend Kenny Foray. "Mais on est humains, et lorsque l’on a su qu’il n’y avait pas de victimes, on a commencé à voir tout ce qu’on avait perdu et tout ce qu’on allait peut-être perdre par la suite. On avait perdu tout l’équipement, mais surtout on a eu peur que ça ne se fasse pas."

Pas de Grand Prix de France

Rapidement, les équipes et les pilotes ont été rassurés sur ce point : la saison aurait bel et bien lieu. Il faut néanmoins en passer par une longue phase de reconstruction de l'intégralité des machines et de tout le matériel détruit dans cet incendie. Si seule l'annulation de la manche de Jerez a, pour l'heure, été officialisée, le promoteur du GP de France ne faisait aucun mystère, cette semaine, quant au fait qu'il n'y aurait pas non plus de MotoE en marge de son épreuve, ce qui reporte le coup d'envoi du championnat au début de l'été.

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La déception est lourde pour les trois pilotes français, et sans doute tout particulièrement pour Kenny Foray. Pour lui qui n'a pas couru en Grand Prix, et qui s'apprête grâce à cette série à évoluer pour la première fois dans le même paddock que le MotoGP, prendre la piste dans le cadre du Grand Prix de France avait une part de rêve, et il lui faut désormais en faire le deuil et se concentrer sur le reste de la saison. "C’est dur, car pour moi le GP de France c’était vraiment symbolique. Je n’ai pas l’occasion de pouvoir en faire 10'000, et là il va falloir que je sois très bon toute l’année pour pouvoir avoir une deuxième chance et faire le GP de France l’année prochaine. En plus, c’était l’un des seuls circuits que je connaissais", regrette-t-il, conscient néanmoins que ça n'est pas le plus important dans cette situation extrême.

"Être au Grand Prix de France, c'était quelque chose de très bien, mais on verra. Il vaut mieux attendre un peu et que les choses se passent bien, plutôt que vouloir se précipiter et qu'il n'y ait peut-être pas tout le matériel", prévient pour sa part Mike Di Meglio. "Prenons le temps. C'est la première année de ce championnat, autant bien le faire."

Mike Di Meglio

Mike Di Meglio

Sitôt l'incendie éteint, les organisateurs du MotoE se retroussaient les manches pour préparer la suite, ce qui signifie dans un premier temps repartir à zéro en matière de matériel, mais aussi faire preuve de la plus grande vigilance qui soit avec la charge des batteries, alors que les premiers éléments pointent un court-circuit dans un générateur externe. Pour les pilotes, difficile dans ces conditions de savoir vers quelle échéance se projeter et à quoi s'attendre en matière de calendrier.

"L'objectif c'est déjà de connaître les délais pour faire les motos, parce qu'Energica est quand même une petite usine", rappelle Mike Di Meglio, qui espère également que le nouveau programme ne créera pas de conflit de dates : "Ce qui est bien c'est qu'ils veulent garder cinq courses. Il faut qu'ils fassent attention, parce qu'il y a quand même pas mal de pilotes de l'Endurance et des pilotes qui font d'autres championnats. Le calendrier était parfait par rapport à notre calendrier actuel, mais il ne faut pas que ça empiète."

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Moto différente, ambition intacte

Tous engagés en Endurance, les trois Français du MotoE vont devoir osciller entre les courses longue durée de leur championnat de base et les courses sprints auxquelles la nouvelle catégorie devra se plier, pour des raisons d'autonomie limitée. "C'est l'opposé !" confirme De Puniet. "Il faudrait qu'on arrive à faire des courses de 25 minutes minimum, là on va être vers 17-18 minutes. C'est le début", poursuit-il. "C'est le seul point un petit peu négatif, mais c'est comme ça, on en est au début. On a vu qu'en Formule E, au début, ils avaient deux voitures, maintenant ils font 45 minutes [de course], donc ça va peut-être évoluer."

"C'est très court, mais quand j'ai gagné le Grand Prix de France, en 2008, c'était une course sprint de cinq tours : il fallait tout donner sur cinq tours, il y avait de la pluie, il fallait rester concentré et ne pas faire d'erreurs, mais j'ai été la chercher", rappelait Mike Di Meglio lors de la conférence du GP de France cette semaine. "Ce sont des courses différentes de l'Endurance, […] mais ce sont des courses où il y aura une belle bagarre et il ne faudra rien lâcher du premier au dernier tour, même si ce ne sont que six ou sept tours."

Mike di Meglio, Kenny Foray

Mike Di Meglio et Kenny Foray

Chacun riche d'une longue expérience, les trois pilotes français de la discipline semblent aujourd'hui convaincus par ces nouvelles machines, n'en déplaise aux détracteurs de l'électrique. Bien que beaucoup plus silencieuse qu'une moto thermique, la MotoE reste avant tout, à leurs yeux, une moto avec deux roues et une fourche... Elle impose toutefois un pilotage différent de ce qu'ils connaissent.

"Le plus déroutant, c'est quand on sort des stands au début", explique Di Meglio. "Les motos sont lourdes et on avait peur de trop sentir le poids, on craignait qu'elles soient on-off, mais non : c'est une vraie moto, très douce, très fluide à piloter. Il faut juste prendre de nouveaux repères et s'adapter à ce qu'on a, comme on le fait avec n'importe quelle moto."

Sur la moto on ne pense qu'à la même chose : freiner plus tard, rentrer plus vite, sortir le plus vite possible. Ça reste une moto.

Mike Di Meglio

"Il faut être très fin, il faut éviter de freiner très tard parce qu'il y a beaucoup de poids, les motos sont très dures au niveau des suspensions, il faut rouler très coulé [au début]", explique Randy de Puniet. "Par contre, une fois que la batterie baisse, on peut rouler n'importe comment et rentrer vite, ça fait les mêmes chronos parce qu'il n'y a plus de puissance pour utiliser les trajectoires traditionnelles. Il faut donc s'adapter un peu à tout ça."

Certains, à l'instar de Kenny Foray, n'ont pas encore tout à fait percé le mystère. "Je sens que je ne suis pas loin et que j’ai juste besoin d’un peu plus de roulage", souligne-t-il. "À la base, je suis un pilote d’Endurance et on roule beaucoup. Là, on roule très peu et il faut être performant très rapidement, avec un très bon niveau. C’est quelque chose que je ne connais pas encore totalement, mais j’ai confiance dans le fait que ça va le faire."

Randy De Puniet

Randy de Puniet

Quel que soit le matériel, au final, l'esprit de compétition n'est jamais très loin et certains affichent déjà des ambitions élevées, à l'image de Mike Di Meglio, qui vise le top 3 au championnat. "Sur la moto on ne pense qu'à la même chose : freiner plus tard, rentrer plus vite, sortir le plus vite possible. Ça reste une moto", résume-t-il. "Je viens pour voir… et pour gagner, parce que finir dixième ou 12e, ça ne va pas me faire rire !" ajoute quant à lui De Puniet, qui assure ne pas avoir hésité à dire oui au team LCR pour cette nouvelle aventure, ravi de voir que tout le monde sera à égalité de matériel mais conscient néanmoins que certains pilotes pourraient créer la surprise.

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Et le public ? "C'est une moto ! C'est juste que de l'extérieur c'est un peu bizarre, ça ne fait pas le bruit habituel", concède Mike Di Meglio. "Je pense que pour les gens qui seront sur place en tant que spectateurs, ça va être vraiment déroutant, mais à la télé on n'entend pas spécialement le bruit des motos. Pour les gens qui seront assis sur leur canapé, ce sera donc une course sprint, on aura tous la même moto, et je pense qu'il y aura beaucoup de bagarre parce qu'on va faire des courses de six à huit tours, il ne faut laisser partir personne. Je pense que ça va être un beau spectacle."

Propos recueillis avec Charlotte Guerdoux

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