Alonso : "Encore moins prêt" pour le Dakar qu'un "mythe comme Loeb"

Fernando Alonso a réalisé un total de quatre journées de test en Namibie dans le cadre de préparatifs à une possible participation au Dakar avec Toyota et a affirmé qu'il ne serait "jamais" totalement préparé pour l'épreuve. Les aventures hors-piste d'Alonso ont débuté fin mars, lorsqu'est arrivée une offre de la part de Toyota pour piloter son Hilux, vainqueur de l'édition 2019. L'Espagnol est alors allé en Afrique du Sud à la rencontre de la structure Gazoo Racing locale, responsable du projet Dakar de la marque japonaise.

Alonso a reçu une aide précieuse de la part d'un mentor en la personne de Giniel de Villiers, vainqueur de l'édition 2009 et ex-pilote de tourisme. Les deux hommes ont alors roulé sur deux pistes fermées dans le désert de Kalahari, l'une sur gravier et l'autre dans de petites dunes. Les sensations avaient été positives pour Alonso, qui avait apprécié l'expérience mais avait déjà affirmé qu'il ne s'agissait pas là d'un simple divertissement. L'idée d'une participation au Dakar faisait alors déjà son chemin dans l'esprit de celui qui a ajouté de nombreux trophées en Endurance à sa collection personnelle ces derniers mois.

C'est finalement après cette Super Saison 2018-2019 du WEC couronnée par le titre mondial et deux victoires lors des 24 Heures du Mans avec Kazuki Nakajima et Sébastien Buemi qu'Alonso s'est lancé. Entre le 20 et le 23 août, le pilote a retrouvé Gazoo Racing South Africa en Namibie pour quatre journées d'essais dans les dunes géantes et en terrain ouvert, afin d'expérimenter en plus du pilotage l'un des plus grands défis du rallye-raid : l'interprétation du roadbook et la collaboration avec le copilote. L'Espagnol a notamment complété un relais de 40 kilomètres derrière une voiture ouvreuse pilotée par De Villiers, à vitesse de course.

Alonso aligné sur trois épreuves avant le Dakar

L'étape suivante du plan de route mis en place par Toyota comprend désormais la manche de l'Harrismith 400, avant-dernier rendez-vous du Championnat de rallye-raid sud-africain (13-14 septembre), auquel Alonso devrait participer. On devrait ensuite le voir aligné sur le Rallye du Maroc, dernière manche labellisée FIA, pour un test clé s'approchant des conditions du Dakar. L'objectif est bel et bien d'être au départ de la 42e édition du Dakar, dont le départ sera donné à Jeddah (Arabie Saoudite), le 5 janvier 2020.

Dans un entretien exclusif accordé à Motorsport.com, le double Champion du monde de F1 admet qu'il ne sera "jamais" totalement prêt pour le Dakar en dépit de tels préparatifs, mais qu'il essaiera de prendre le plus de plaisir possible dans cette phase d'apprentissage. "Je pense que je ne serai jamais prêt à 200% pour le rallye le plus difficile au monde. Je suis conscient du fait que je manque d'expérience et de tout le bagage d'années et d'années d'expérience dans la discipline. De ce fait, je ne vais pas me montrer optimiste au point de penser que j'arriverai pleinement préparé", admet-il, avant d'insister sur le caractère de développement personnel de la démarche.

"Il s'agit d'une aventure. C'est un processus d'apprentissage qui prendra du temps. Même lorsque de grands champions qui viennent du monde des rallyes sont là depuis un bon moment, comme Sébastien Loeb ou d'autres grands mythes et légendes du sport, ils ne parviennent pas [toujours] à remporter le Dakar ou à être totalement compétitifs sur toutes les surfaces. Je le serai encore moins. Je vais donc essayer de prendre du plaisir et voir ce qui peut être fait, pas à pas."

Une nouvelle page d'Histoire personnelle et de la discipline

Aucun Champion du monde de Formule 1 ne s'est auparavant lancé le défi de participer au Dakar, même si Jacky Ickx, deux fois vice-champion dans la discipline reine, s'est imposé sur l'édition 1983 du Dakar avec Mercedes-Benz, couronnant ainsi 14 participations (dont la dernière, en 2000, fut créditée d'une 18e place). On pensera également à Jean-Louis Schlesser, qualifié sur un unique GP (Italie 1988) avec Williams, en remplacement de Martin Brundle, et qui a remporté les éditions 1999 et 2000 du Dakar.

"Je n'ai jamais entendu parler de qui que ce soit qui l'ait fait auparavant", admet Alonso. "Cette aventure commence grâce à la bonne relation que j'ai avec Toyota Gazoo après le Championnat du monde d'Endurance et les 24 Heures du Mans. L'idée qui est venue a été d'essayer de continuer à conquérir d'autres disciplines dans le monde des sports mécaniques main dans la main, ensemble, après notre bonne expérience. L'idée est un peu née là, plutôt qu'en regardant les pilotes du passé, au sujet desquels je vais maintenant sans doute plus m'informer !"

Photos - Fernando Alonso en préparation pour le Dakar

Cliquez sur les flèches ci-dessous pour passer d'une image à l'autre.

17