Dakar 2017, le nouveau défi de Philippe Croizon
L'athlète quadri-amputé suivra l'exemple de Frédéric Sausset lors des dernières 24 heures du Mans, au volant d'un buggy spécialement adapté à son handicap.
Photo de: ORECA
Cette participation au Dakar en janvier prochain est un épisode de plus sans la série de challenges que s'est fixé et qu'a relevés Philippe Croizon. Celui-ci a déjà traversé la Manche à la nage, dans le cadre du défi “Nager au-delà des frontières” en 2010, et relié les cinq continents, toujours à la nage, deux ans plus tard.
“Quand on rêve, il faut foncer”, telle est la devise de Philippe Croizon qui a été touché, en 1994, par une ligne électrique de 20 000 volts - un accident dont il est miraculeusement sorti vivant. Ayant suivi de longue date le sport automobile, il était logique qu'il se lance aujourd'hui dans une aventure comme le Dakar.
“Quand j'étais plus jeune, j'allais voir du rallye dans ma région et je me suis rendu quelques fois à Magny-Cours à l'époque de la F1”, explique-t-il.
Croizon prendra le départ du Dakar au volant d'un buggy équipé d'un joystick hybride qui dirigera l'accélération, la direction et le lecteur de vitesse sans aucun contact avec le volant ni les pédales - “Comme dans un jeu vidéo”, dit-il. Le développement en a été effectué en partie aux États-Unis.
“On m'a assis sur un siège et ils ont construit la voiture autour de moi”, poursuit en souriant l'athlète et désormais pilote, qui a dû passer les tests imposés par le règlement et est parvenu à s'extraire du cockpit en moins de 12 secondes. “Le travail en amont du Dakar 2017 est déjà une aventure à part entière. Tout est écrit à la virgule près, il n'y a aucune place à l'improvisation. Tout doit être testé.”
Une aventure humaine autant que technologique, donc, comme le souligne Hugues de Chaunac, président d'ORECA, qui a décidé d'y apporter sa contribution.
“J'ai eu l'occasion de voir un reportage à la télévision sur Philippe : c'est simplement incroyable ce qu'il a accompli”, dit-il. “Je suis rempli d'admiration pour cette rage de réussir qu'il avait lors de ses défis précédents, qu'il a toujours, et cette façon de se dépasser. C'est une aventure humaine incroyable et il s'agit aussi d'un très beau défi technologique.”
Des équipiers expérimentés
Pour s'initier aux sports mécaniques cette année, Croizon a dû d'abord apprendre à maîtriser la conduite de cet engin tout en suivant son développement. ll a ensuite disputé sa première compétition dans le cadre des 6 Heures d'Orléans, terminées à la huitième place, à la fin du mois de juin. Il s'est également entouré du copilote Matthieu Bouthet et du team manager Yves Tartarin, qui ont tous deux une grande expérience du Dakar.
“Comme pour la traversée de la Manche, j'essaie toujours de m'entourer des meilleurs. Yves Tartarin compte plus d'une quinzaine de Dakar à son actif, je suis très impressionné par son palmarès”, dit-il.
La concrétisation de ce projet, longuement mûri durant les heures passées à regarder le Dakar à la télévision et aujourd'hui rendu possible grâce aux avancées de la technologie, entre désormais dans sa dernière ligne droite. Dans à peine cinq mois, toute l'équipe sera à pied d'œuvre en Amérique du Sud.
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