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L'édition 2018 du Dakar, "un parcours codé" selon Étienne Lavigne

Alors que la 40e édition du Dakar approche désormais à grands pas, le patron de la classique du rallye-raid estime que la difficulté du parcours de 2018 résidera dans la pluralité de ses défis.

Etienne Lavigne, le patron du Dakar

A.S.O.

Qu'est-ce qui fait la particularité du parcours du Dakar 2018, si on met de côté le retour du Pérou ?

Je crois que cette année nous avons l'un des parcours les plus intéressants depuis que nous sommes arrivés en Amérique du Sud, car nous avons trois pays différents, avec trois géographies différentes. Et, par-dessus tout, avec des conditions météo dans chaque pays également différentes. C'est comme un parcours codé.

La partie péruvienne aura de bonnes conditions météo et une géographie intéressante avec des dunes de sable, des boucles et des étapes très intéressantes. C'est dans l'ADN du Dakar d'avoir ces dunes de sable.

Ensuite, nous avons une deuxième partie dans l'Altiplano bolivien, avec quatre étapes et la ville incroyable de La Paz. Toutes les spéciales sont plus rapides, mais la difficulté résidera dans l'altitude, qui oscillera entre 3600 et 4000 mètres. Ce seront des conditions difficiles pour tout le monde et en premier lieu pour les pilotes. Les conditions météo y seront aussi difficiles. Il y aura du froid, du vent, de l'eau, de la neige, de la boue.

Et pour finir, nous avons l'Argentine avec la partie Nord-Ouest du pays, en allant dans les provinces de Catamarca, Tucumán, Salta… C'est une région très intéressante pour concevoir des étapes, avec tous les types de reliefs et une météo très chaude.

Les trois parties de ce parcours représentent un peu les difficultés que découvriront les pilotes durant la prochaine édition. Chaque pilote devra s'adapter non seulement à l'aspect sportif des étapes, mais aussi à la géographie de chaque pays, ses conditions météo. C'est un défi chaque jour que de changer sa façon de piloter et de l'adapter au contexte quotidien. C'est un travail d'adaptation très important pour chacun.

Le paysage en Bolivie

Est-ce qu'il y a une étape qui selon vous sera clé pour les concurrents ?

La chose difficile avec le Dakar c'est que nous ne pouvons pas savoir quelle sera l'étape la plus difficile pour les concurrents. Cela dépend beaucoup des conditions météo. C'est plus difficile pour les motos que pour les voitures, bien sûr, car sur une moto c'est bien plus inconfortable que dans une voiture lorsque la météo n'est pas bonne.

Avez-vous envisagé des mesures préventives comme un bivouac alternatif ou un parcours alternatif pour éviter ce qu'il s'est produit en 2017 avec la pluie?

Cette année nous n'avons pas eu de chance avec les étapes en Bolivie, avec une rivière de boue sur la route, c'était très difficile. C'est vrai que nous pouvons imaginer plein de choses, mais il arrive un moment où c'est difficile d'anticiper tous les scénarios que nous pouvons trouver. Mais c'est vrai que nous pouvons réduire la longueur de chaque étape si nous le savons [la dégradation de la météo] une journée avant. Ce n'est pas toujours facile, mais il est possible d'ajuster la longueur de l'étape. Ce sont des choses que nous pouvons améliorer.

Ce Dakar présente un parcours composé pour moitié de tronçons chronométrés et pour moitié de liaison. Pourquoi une telle configuration ?

Cette répartition est possible car au Pérou vous pouvez avoir des boucles dans les régions de Pisco et de San Juan de Marcona.

Des inondations dans le bivouac d'Oruro

Cette année marque la 40e édition du Dakar. Quel est le souvenir qui vous est le plus chère ?

La bonne surprise dans notre Histoire récente a été notre première édition ici [en Amérique du Sud] en 2009, car pour nous c'était vraiment un défi de rendre possible cette première édition du Dakar en Argentine et au Chili sans rien savoir de ces deux pays, de ne pas savoir s'il y avait de l'enthousiasme pour nous recevoir ou non. Nous avions beaucoup d'attentes à propos de cette première édition en 2009, et ce fut vraiment une bonne surprise que de trouver une nouvelle audience, un nouvel enthousiasme. C'était comme une renaissance du Dakar, avec un très fort enthousiasme populaire et des millions de personnes sur le bord des routes.

Quel est votre point de vue sur la décision de Peugeot de quitter le Dakar après 2018 ?

Cela n'a pas été une surprise car cela fait partie du rythme de vie normal d'un constructeur dans une discipline. Un constructeur vient présenter sa technologie, son nouveau véhicule, montrer qu'il peut gagner, et lorsqu'il a gagné deux ou trois fois, c'est l'heure de faire des choses dans une autre discipline. C'est comme cela que procèdent Volkswagen, Citroën, Toyota, Mitsubishi et maintenant Peugeot. C'est un peu le cycle de vie normal pour un constructeur dans une discipline.

Est-ce qu'il est possible à l'avenir d'attirer de nouveaux constructeurs ?

Oui, je pense que ça l'est. C'est toujours une décision stratégique pour un constructeur de venir et d'investir dans une discipline tel que le Dakar.

KTM a remporté le Dakar 16 fois de suite. Est-ce que ce serait bon d'avoir un vainqueur différent cette année ?

Pour un organisateur, l'ambition est toujours de préserver l'intérêt de la course, avec de nouveaux pilotes et de nouveaux vainqueurs. Mais aujourd'hui nous sommes contents car nous avons Yamaha, KTM, d'importants constructeurs dans la discipline. Nous pouvons réfléchir à plein de choses pour la prochaine édition. Nous avons Kevin Benavídes ici (en Argentine), Pablo Quintanilla au Chili. Il y a beaucoup plus de pilotes qui peuvent remporter le Dakar que du temps de Despres et Coma, qui étaient toujours les deux protagonistes à leur époque.

Est-ce que le Dakar en a terminé avec l'Afrique ? Est-ce qu'il y a un désir d'y revenir ?

Non, pour le moment nous avons plusieurs projets à l'esprit pour l'avenir de la course. Nous sommes contents de revenir au Pérou cette année. Je m'attends aussi à un retour au Chili dans le futur. Nous avons des contacts en Équateur, et il y a d'autres choses que nous pouvons imaginer pour le futur. Nous avons des perspectives ouvertes, et c'est pourquoi nous n'envisageons pas d'autres endroits en Afrique ou ailleurs pour le moment.

Est-il possible d'imaginer pour les prochaines éditions du Dakar que quatre pays soient impliqués en Amérique du Sud ?

Oui, parce que c'est dans l'ADN de notre événement de surprendre les concurrents chaque année comme nous l'avons fait avec cette nouvelle édition au Pérou, en Bolivie et en Argentine. C'est un peu l'idée que de proposer chaque année un parcours différent, avec des contrées différentes, des géographies variées, et une nouvelle façon de courir. C'est un événement itinérant, et c'est pourquoi il a de nouveaux paysages, de nouvelles difficultés, c'est vraiment un besoin que de conserver l'intérêt de tout le monde.

#300 Peugeot Sport Peugeot 3008 DKR: Stéphane Peterhansel, Jean-Paul Cottret

Est-ce qu'il y a un pays qui suscite chez vous une envie de l'ajouter à la course ? Un ancien ou un nouveau ?

En dix ans, nous avons travaillé en Argentine, au Chili, au Paraguay, au Pérou et en Bolivie. Si nous pouvons ajouter des pays comme l'Équateur ou la Colombie, ce serait très intéressant car il y a des possibilités pour imaginer une traversée du continent, en reliant par exemple Buenos Aires à Carthagène, avec quelques jours en plus de compétition. Dans le passé, nous avons bien eu une édition en Afrique [traversant le continent] du Nord au Sud, en 1992.

Vous souhaiteriez quelque chose de similaire ?

Oui. C'est un grand défi mais c'est très intéressant que de proposer une odyssée de ce type pour attirer de nouveaux intérêts. Chaque année nous devons inspirer les gens avec quelque chose de nouveau.

Quand cela pourrait-il être mis en place ?

Le Dakar est un événement politique, car vous avez besoin bien sûr du soutien des pays pour l'organiser. Sans le soutien des pays, c'est impossible. Il vous faut le soutien de la police, des autorités, et c'est pourquoi nous avons besoin d'être invités dans chaque pays afin de travailler et de concevoir les étapes.

L'entraîneur de football, André Villas-Boas, va concourir en 2018, et la star Robert Lewandowski a révélé vouloir participer à l'épreuve dans le futur. Qu'est-ce que vous ressentez lorsque des athlètes venant d'autres sports expriment le désire de rejoindre le Dakar ?

C'est une chance pour nous que de pouvoir mélanger des personnalités provenant d'autres disciplines et d'un peu partout.

Interview réalisée par Federico Faturos

Etienne Lavigne, directeur de course du Dakar

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