Le départ de cette 39e édition du Dakar est donné à Asunción, la capitale du Paraguay, qui fait pour la première fois son apparition sur le tracé de l'épreuve. C'est le 29e pays à intégrer le parcours, toujours dans une ambiance surchauffée !
En catégorie motos, Toby Price, sur KTM, compte bien enchaîner sur un second succès après celui de 2016.
L'Australien doit cependant se méfier de la concurrence, et notamment de ses fougueux coéquipiers chez KTM, Matthias Walkner et Sam Sunderand.
En catégorie autos, Stéphane Peterhansel fait bien sûr office de favori après sa 12e victoire sur le Dakar obtenue en 2016 (la sixième sur quatre roues). Le Français doit cependant prendre garde à Sébastien Loeb, qui n'en est plus à son coup d'essai.
Le Français Xavier de Soultrait semble être le plus prompt en motos, et signe sa première victoire d'étape sur le Dakar dans cette petite spéciale, en guise de prologue, de 39 kilomètres entre Asunción et Resistencia, en Argentine.
Mais le pilote Yamaha est pénalisé dans la soirée pour avoir commis, sciemment, un excès de vitesse sur un parcours de liaison afin de ne pas ouvrir la route le lendemain.
Chez les autos, c'est Nasser Al-Attiyah qui s'illustre sur cette première spéciale. Le Qatari prend l'ascenseur émotionnel en s'imposant après avoir été victime d'un début d'incendie sur son Toyota Hilux, la faute à une fuite d'huile.
Après avoir assuré sur la première étape en empochant une modeste 17e place, Toby Price lance enfin sa campagne lors de la deuxième journée, reliant Resistencia à San Miguel de Tucumán. L'Australien termine devant son coéquipier chez KTM, Matthias Walkner.
En autos, Sébastien Loeb nous refait le coup de 2016 en se montrant le plus véloce en début d'épreuve. L'Alsacien remporte la deuxième étape et s'empare de la tête du général, avec 28 secondes d'avance sur Nasser Al-Attiyah.
La troisième étape est marquée par une montée en altitude du bivouac, qui fait route vers l'Altiplano en faisant une halte dans la ville andine de San Salvador de Jujuy, au pied de la Cordillère des Andes.
Après Loeb la veille, c'est au tour de Peterhansel de signer son premier succès sur ce Dakar. Le Français emmène un triplé Peugeot en devançant Carlos Sainz et Sébastien Loeb.
Le Dakar s'arrête là en revanche pour Nasser Al-Attiyah, qui doit jeter l'éponge après avoir heurté un rocher à 30 kilomètres de l'arrivée alors qu'il semblait parti pour s'imposer et reprendre la tête. Le Qatari rentre très tard au bivouac et doit abandonner.
En motos, Joan Barreda s'impose de manière autoritaire sur la troisième étape. L'Espagnol survole la concurrence en terminant avec plus de 12 minutes d'avance sur Pablo Quintanilla et Sam Sunderland. Le pilote Honda s'empare du même coup de la tête du général.
Cette troisième étape est marquée par un incident qui aurait pu très mal finir. Le Slovaque Ivan Jakes est frappé par la foudre alors qu'il traverse un orage au niveau du Salar Centenario. Heureusement pour lui, la moto a fait office de "terre" en conduisant directement l'électricité au sol.
KTM met une deuxième victoire dans sa besace lors de la quatrième étape. Cette fois-ci, c'est l'Autrichien Matthias Walkner qui se débrouille le mieux sur un parcours faisant la part belle aux dunes et au fesh-fesh. Quintanilla s'empare quant à lui de la tête de course.
Mais les fortunes sont diverses au sein de l'équipe autrichienne. Le tenant du titre, Toby Price, doit abandonner après une violente chute et une fracture du fémur.
La journée est aussi compliquée pour Joan Barreda, bien que non rédhibitoire. L'Ibère, au même titre que quatre de ses coéquipiers chez Honda, se voit infliger une heure de pénalité pour un ravitaillement en zone non-autorisée. Il perd ainsi tout espoir de victoire sur le Dakar 2017, en dépit de l'appel formulé par son équipe quelques jours plus tard.
Chez Peugeot, la quatrième journée s'avère délicate. Peterhansel et Loeb perdent de nombreuses minutes, à cause de la navigation et d'un incident mécanique respectivement, alors que la 3008 DKR de Carlos Sainz tombe dans un ravin et ne peut repartir. Seule satisfaction toutefois pour la marque au lion : la victoire de Cyril Despres.
Le surprenant motard français Adrien van Beveren (Yamaha) décroche pour sa part la troisième place au scratch ainsi qu'au général, et confirme ses bonnes dispositions affichées en 2016, lorsqu'il avait terminé sixième de l'épreuve.
Le Dakar arrive en Bolivie et appréhende d'emblée les tracas de la météo locale. La cinquième étape doit être écourtée, alors que Loeb signe sa deuxième victoire et boucle cette première semaine à 1'09'' de Peterhansel dans un duel haletant.
Pour Mikko Hirvonen (Mini) en revanche, c'est plus compliqué. Troisième du général et au contact des Peugeot la veille, le Finlandais se perd entre Tupiza et Oruro et sort de la bataille pour la victoire finale.
En motos, Sam Sunderland décroche une victoire d'étape précieuse, la seule du Britannique sur ce Dakar 2017, et s'installe aux commandes du général. Il conservera cette position jusqu'à Buenos Aires.
Les pluies s'intensifient sur la Bolivie en fin de première semaine et contraignent l'organisation à annuler la sixième étape, prévue entre Oruro et La Paz.
Les concurrents bénéficient donc d'une première journée de repos, celle-ci forcée, et en profitent pour faire route directement sur La Paz.
Les pilotes profitent de la seconde journée de repos initialement prévue pour reprendre des forces, à l'image ici de Matthias Walkner qui s'essaye aux spécialités locales, après une première semaine éreintante. En motos, Sunderland caracole en tête du général devant Quintanilla et Van Beveren, alors qu'en autos, c'est Peterhansel qui mène la danse devant ses coéquipiers Loeb et Despres.
La seconde semaine débute comme la première s'était terminée : par une spéciale tronquée, au kilométrage réduit de moitié (161 kilomètres au lieu de 622). Ricky Brabec signe la première victoire de sa carrière sur cette étape marathon, qui n'en a plus que le nom, alors que Sunderland pousse son avantage à 17'45'' sur Quintanilla au général.
En autos, Peterhansel et Loeb reprennent leur bataille homérique. Le premier nommé remporte l'étape, mais l'écart est serré avec son coéquipier tout aussi illustre, qui le talonne à moins de deux minutes au classement.
La lutte entre les deux hommes atteint des sommets lors de l'étape 8, quand Loeb s'octroie un nouveau succès et repasse devant Peterhansel au général. Plus que jamais, le vainqueur d'étape se retrouve défavorisé le lendemain au moment d'ouvrir la route.
"Tout ça pour ça", semble maugréer un Barreda songeur à l'arrivée de la huitième étape, à Salta. L'Espagnol décroche un troisième succès méritoire cette année mais n'est que dixième au général en raison de sa pénalité d'une heure encaissée lors de la première semaine.
Songeur, le directeur du Dakar, Étienne Lavigne, semble également l'être au moment d'annuler la neuvième étape reliant Salta à Chilecito. Les pluies diluviennes ont en effet provoqué un glissement de terrain dans un village que devaient traverser les concurrents. C'est la seconde étape annulée sur cette 39e édition.
Le Dakar reprend enfin ses droits lors de la dixième étape, marquée par une première portion "trialisante" suivie d'une seconde axée navigation. Quintanilla, victime de problèmes mécaniques et au bout du rouleau, renonce après avoir été victime d'un malaise, laissant une voie royale à Sunderland, désormais en tête du général avec une demi-heure d'avance sur Walkner. Le Français Michaël Metge, lui, s'offre temporairement le gain de la spéciale.
Mais à l'instar de Xavier de Soultrait lors du prologue, Michaël Metge doit se résigner à céder sa victoire à Joan Barreda pour avoir manqué un waypoint.
Peterhansel connaît de son côté une journée à rebondissements. Après avoir heurté le motard slovène Simon Marcic, le Français reste auprès de lui de longues minutes en attendant l'arrivée des secours. Des minutes, près d'un quart d'heure, qui lui seront restituées à San Juan pour lui offrir un troisième succès cette année. Il reprend la tête pour près de six minutes à Loeb et se pose en favori en vue de l'arrivée.
Un retard que va essayer de combler le nonuple champion WRC. Le natif d'Haguenau refait une bonne partie de son retard sur le premier tronçon mais crève au premier virage du second. Loeb gagne, mais ne reprend que 18 secondes à son adversaire. C'est plié.
En motos, Sunderland assure et laisse à ses opposants le soin de s'attribuer les dernières victoires d'étape. Barreda ne se fait pas prier et arrache un quatrième succès entre San Juan et Chilecito. Adrien van Beveren signe, lui, un nouveau podium au scratch en terminant troisième.
Après trois participations pour autant d'abandons, Sam Sunderland décroche enfin son premier Dakar à Buenos Aires ! L'Anglais devance ses coéquipiers Matthias Walkner et Gerard Farres, offrant à KTM son 16e succès consécutif sur le Dakar.
Pour la petite histoire, on retiendra que deux pilotes ont remporté l'ultime spéciale, longue de 64 kilomètres. Adrien van Beveren apporte à la France son seul succès en catégorie motos cette année, ex aequo avec un concurrent direct pour le podium final, Gerard Farres. Las, le Nordiste doit se contenter de la quatrième place au général, après avoir écopé la veille d'une pénalité pour excès de vitesse.
Il y est arrivé ! Philippe Croizon, premier athlète poly-amputé à prendre part au Dakar, sur un BMW X6 adapté à son handicap, réussit la prouesse d'intégrer le cercle fermé des "finishers", en se classant à la 48e position en autos.
Et de... 13 pour Stéphane Peterhansel, alias Monsieur Dakar ! Le Français signe une septième victoire en autos et renforce encore un peu plus sa légende sur la classique du rallye-raid. Il devance ses coéquipiers Sébastien Loeb et Cyril Desprès pour offrir à Peugeot un triplé !
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