Jamie Green et le syndrome de Stirling Moss
Après avoir laissé filer un titre qui lui semblait promis l'an passé, Jamie Green (Audi) entend bien décrocher (enfin) son premier sacre dans la série en 2016, et s'est confié à Motorsport.com avant l'ouverture à Hockenheim ce week-end.
Photo de: Audi Communications Motorsport
À l'issue des deux premiers meetings de la saison dernière, on voyait mal qui pouvait empêcher Jamie Green d'aller décrocher son premier titre en DTM. Vainqueur de trois des quatre premières courses de la saison, à Hockenheim puis au Lausitzring, le pilote anglais semblait hors d'atteinte.
Mais, comme tous les pilotes Audi, il a par la suite vu ses performances durement affectées par le lest embarqué à bord des Audi RS 5 DTM à partir du Norisring. Ce surpoids, quelques faits de course, et plusieurs ennuis techniques, ont finalement eu raison des espoirs de couronne de Jamie Green et de Audi, qui a payé sa volonté de laisser ses pilotes s'exprimer sans retenue, face au clan Mercedes où toute l'équipe était dévouée à Pascal Wehrlein. Un fait au sujet duquel Green, finalement deuxième du championnat 2015, ne nourrit aucune amertume.
"Je sais que (mon équipier) Mattias Ekström est l'un des meilleurs pilotes au monde, et je l'ai battu assez nettement au volant de la même voiture, ce qui en dit long sur mon niveau de performance", a expliqué Jamie Green à Motorsport.com. "Je préfère cela que le voir ralentir pour me laisser gagner. Lors de ma double victoire au Lausitzring, il était à chaque fois deuxième, et il n'était pas loin, tout comme lors de la dernière course à Hockenheim, et il ne m'a fait aucun cadeau."
"Ces victoires comptent beaucoup pour moi, car je sais que je les ai méritées", poursuit Green. "Et il y a certaines occasions en DTM où les pilotes laissent leurs équipiers gagner, et ce ne sont pas de vraies victoires."
Fort de sa saison la plus solide en DTM depuis ses débuts dans la discipline en 2005, Jamie Green entend bien poursuivre sur cette dynamique et, à la faveur également du changement de la règle du lest de performance, décrocher - enfin - son premier titre dans la série.
Il y a certaines occasions en DTM où les pilotes laissent leurs équipiers gagner, et ce ne sont pas de vraies victoires.
Jamie Green.
"Quelqu'un m'a dit que j'étais atteint du 'Syndrome de Stirling Moss', car il n'a jamais été sacré champion", plaisante Jamie Green. "Certains pilotes ont été titrés après avoir vraiment souffert lors des précédentes saisons, alors que je pense qu'être constant et gagner des courses chaque saison est un aboutissement en soi. Je préfère aborder chaque saison en sachant que je fais partie des hommes à battre, plutôt que gagner le titre et baisser mon niveau par la suite."
"J'espère que, avec un peu de réussite, je pourrai décrocher un titre, mais on ne sait jamais. La chance n'était pas vraiment de mon côté l'an passé, et je l'ai raté de peu. J'ai remporté plus de courses que n'importe qui, j'étais le plus rapide, mais être le plus rapide ne vous fait pas toujours gagner le championnat."
Après huit ans dans le giron Mercedes, Jamie Green se sent bien au sein de la maison Audi. Cette année, il disputera sa troisième saison au sein du Team Rosberg, avec un nouvel équipier : le Français Adrien Tambay, qui remplacera le Suisse Nico Müller à ses côtés.
"Je le connais bien depuis quelques saisons en tant que collègue d'écurie", conclut Jamie Green. "Même si nous n'étions pas dans le même garage. C'est un bon gars, un pilote rapide, avec une mentalité différente de la mienne car il est plus jeune. Il a déjà connu de bonnes saisons, il a déjà signé une pole et des podiums, il est donc évidemment talentueux, mais il s'est un peu perdu l'an passé, il a perdu la confiance, et c'est peut-être l'occasion d'un nouveau départ pour lui."
Propos recueillis par Jamie Klein
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