Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse
Analyse

Abandon des jetons moteur - Les gagnants et les perdants

L’abandon du système des jetons de développement pour les unités de puissance aura des répercussions à plusieurs niveaux.

Départ : Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W06, mène le peloton

Photo de: Autodromo Nazionale Monza / Actualfoto / Alessio Morgese

Ferrari SF15-T : carrosserie moteur
Mercedes AMG F1 W06 : carrosserie moteur
Le moteur Renault Energy F1 2015
Daniil Kvyat, Red Bull Racing RB11, contraint à l'abandon, moteur cassé
Daniil Kvyat, Red Bull Racing RB11, contraint à l'abandon, moteur cassé, et dépassé par Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06
Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB11
Départ : Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 Team mène
Max Verstappen, Scuderia Toro Rosso STR10 et Jenson Button, McLaren MP4-30
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06 et son équipier Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W06 en bataille pour la tête au départ
Départ : Felipe Massa, Williams FW37 mène
Sebastian Vettel, Ferrari SF15-T mène au départ
Valtteri Bottas, Williams FW37 et Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06 en lutte pour une position
Le moteur Mercedes PU106-Type Hybrid de la Mercedes AMG F1 W06
Des ingénieurs Pirelli retirent le pneu arrière crevé de Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR10
Marcus Ericsson, Sauber C34 et Jenson Button, McLaren MP4-30 en lutte pour une position
Scuderia Toro Rosso STR10 : capot moteur
Le capot moteur de la Scuderia Toro Rosso STR10
Max Verstappen, Scuderia Toro Rosso STR10 et Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB11 en lutte pour une position
Bernie Ecclestone
Christian Horner, Team Principal Red Bull Racing avec Bernie Ecclestone
Bernie Ecclestone
Jean Todt, Président de la FIA
Jean Todt, Président de la FIA avec sa femme Michelle Yeoh, sur la grille
Jenson Button, McLaren Honda
Le moteur Mercedes PU106-Type Hybrid de la Mercedes AMG F1 W06
Moteur Ferrari

Il est réconfortant de constater que la F1 a finalement compris que cela ne fonctionnait pas et qu’il était temps d’adopter un autre système. Toutefois, dans un sport aussi complexe que la F1, cette décision favorisera certains et en pénalisera d’autres. Motorsport.com analyse ce qui va se passer.

Gel technologique

Le système des jetons a été instauré afin de limiter les coûts et permettre à la FIA de surveiller le développement technologique effectué sur les moteurs durant l’intersaison. À l’origine, aucun développement n’était permis, à l’exception de quelques corrections mineures destinées à favoriser la fiabilité.

C’est un peu par défaut, à cause d’une faille dans le règlement trouvée par Ferrari, que l’utilisation de jetons en cours de saison a été mise en place durant le championnat 2015. Ainsi, au cours de la saison, les motoristes ont pu faire usage des jetons non utilisés durant l’hiver. Cette situation se répètera cette année.

Le nombre total de jetons par saison devait normalement diminuer au fil des ans, mais suivant un accord entre tous les motoristes survenu l’an dernier, ce nombre sera inchangé en 2016.

Avant que le système des jetons ne soit abandonné, il prévoyait l’allocation de 32 jetons en 2016, 25 en 2017, 20 en 2018 et 15 en 2019 et les saisons suivantes. Si la F1 avait décidé par la suite d’adopter une autre motorisation, chaque motoriste n’aurait disposé que de trois jetons par saison pour les deux dernières années du moteur V6 turbo hybride.

Mercedes, un ogre

Quand on y regarde bien, le système des jetons permettait aux motoristes qui détenaient un avantage sur la piste - on parle ici de Mercedes et de Ferrari - de profiter d’une avance quasi insurmontable. Le système des jetons rendait toute progression extrêmement difficile. Et cela, le public l’a rapidement bien compris.

Auparavant, on pouvait espérer qu’une équipe effectue un énorme pas en avant durant l’intersaison, que ce soit avec son châssis ou son moteur. Toutefois, le système à jetons, qui allait devenir de plus en plus contraignant, laissait comprendre qu’à moins de vite rectifier le tir, comme l’a fait Ferrari l’an dernier, il était tout simplement impossible de combler un retard. Autrement dit, les passionnés et les experts voyaient en Mercedes un ogre impossible à rattraper.

Cela pourrait changer en 2017 avec l’abandon des jetons. Mercedes possède encore une marge de développement et ses bolides pourraient bien continuer à exercer leur domination. Mais au moins le renouveau de 2017 ouvre-t-il une nouvelle voie, et le développement technologique des moteurs sera de plus en plus limité au fil des saisons. Honda et Renault disposent maintenant d’un peu plus de temps pour corriger les défauts de leurs V6.

Des concessions

Alors pourquoi a-t-on instauré ce système à jetons ? Il faut se souvenir que les anciens V8 atmosphériques ont été technologiquement gelés durant plusieurs saisons. Quand les V6 turbo hybrides ont été introduits, on a cru qu’il serait bon de restreindre le développement et les coûts, et éviter que les motoristes ne se lancent dans des dépenses exagérées. On craignait aussi que cette éventuelle hausse des coûts ne retombe sur les écuries clientes.

Le tarif imposé à ces dernières était d’ailleurs directement lié à cette affaire des jetons. Éliminer les jetons fut l’une des concessions consenties par les motoristes afin d’abaisser les tarifs en 2017, ce qui permettra aux écuries clientes de respirer un peu mieux et a fait disparaître l’idée du moteur standard de Bernie Ecclestone.

Cette entente garantit aussi que les sommes investies par les motoristes dans le développement de leurs moteurs ne seront pas "refilées" à leurs clients.

Des avantages

On sait qu’avec le temps, le développement de ces moteurs deviendra de plus en plus difficile et que les gains seront très limités. Mais les motoristes n’aiment pas se faire imposer des limitations artificielles sur leur recherche et leur développement. Ils cherchent toujours à améliorer leurs produits. Ceci explique pourquoi plusieurs constructeurs automobiles s’impliquent en sports mécaniques. Ces constructeurs expliquent que s’ils développent la technologie hybride en F1, c’est parce qu’elle trouvera des applications dans les futures voitures de séries. Et cela concerne même Ferrari.

En général, un constructeur automobile finance son programme F1 avec d'une part le budget de recherche et développement, de l'autre celui du marketing. Un programme F1 ne représente en fait qu’un goutte d’eau dans l’océan de leurs dépenses annuelles. Par contre, avec la règle des jetons, le développement technologique aurait été limité, et il aurait été difficile d’aller présenter un programme F1 à un conseil d’administration. À l’époque des V8, leur développement était gelé et ces moteurs n’avaient pas grand-chose à voir avec l’automobile de série. Il s’agissait plutôt d’un exercice de marketing pour les motoristes. C’est pour cette raison que certains constructeurs hésitaient à s'engager en F1 et perdaient tout intérêt pour cette catégorie. Cela a mené à l’adoption de la motorisation turbo hybride.

Vers de meilleures "routières"

Si vous doutez des ponts qui existent entre la F1 et les futures voitures de série, il faut écouter ce que disait Andy Cowell, patron des moteurs chez Mercedes-Benz, l’an dernier.

"Cette formule est vraiment intéressante, car elle concerne l’efficacité thermique", nous disait-il. "Cela développe l’efficacité thermique du processus de combustion afin d’éviter les pertes par friction. Et c’est justement ce que recherche à faire l’industrie automobile."

"Toute personne qui souhaite acheter une nouvelle voiture est intéressée par le fait de connaître son efficacité. Des restrictions d’émissions de CO2 par kilomètre sont imposées un peu partout dans le monde. Ces restrictions deviennent de plus en plus contraignantes et l’année 2020 représente un tournant dans plusieurs pays."

"Ce que nous faisons en termes d’efficacité de la combustion, sur les turbos électriques, sur la réduction de la cylindrée des moteurs tout en augmentant la pression de suralimentation, est directement applicable à l’automobile de série. C’est ce qui se trame actuellement. Ce n’est pas encore dans les halls d'exposition, mais c’est en développement."

"Quand on songe que la F1 est passée d’un V10 de trois litres à un petit V6 de 1600cm3, on peut prédire un changement similaire dans les voitures de série afin d’atteindre les nouvelles normes d’émissions de CO2."

Le slogan "la course améliore le produit" est donc véridique. Honda a toujours affirmé faire circuler ses ingénieurs entre la F1 et les voitures de série. Renault Sport vient aussi d’annoncer qu’Infiniti allait jouer un rôle dans le développement d’un ERS de seconde génération pour son moteur F1.

Attirer de nouveaux constructeurs

L’abandon du système des jetons ne touche pas que les quatre motoristes impliqués en F1. Ce système à jetons rebutait Volkswagen/Audi et n’importe quel autre constructeur automobile intéressé par la F1.

Le principal souci venait du fait que les nouveaux motoristes ne disposaient pas d’autant de possibilités de développement que ceux qui étaient impliqués depuis 2014. Les malheurs qu’a subis Honda au cours de sa première saison ont rendu nerveux bien des motoristes intéressés par la F1.

Maintenant que le développement est partiellement débridé, les ingénieurs auront désormais une chance de développer les V6 et rattraper les meilleurs, chance qui n’existait pas vraiment par le passé.

Des limites

En réalité, le développement technologique ne sera pas complètement débridé en 2017. Chaque pilote ne devra utiliser que quatre moteurs par saison et cela met un frein aux évolutions technologiques. Un motoriste peut tester ce qu’il veut sur son banc d’essai, mais ne pourra procéder qu’à 21 améliorations au cours des 21 courses. En principe, un motoriste pourra utiliser ses quatre moteurs avant d’introduire, en fin de saison, des nouveautés et subir des pénalités.

C’est comme jouer un joker. Un motoriste n’introduit des améliorations technologiques que lorsqu’il est absolument convaincu des gains apportés et d’une fiabilité totale.

"Nous devons obtenir encore plus de retour sur chaque jeton investi. C’est notre défi au sein de la F1", affirmait Andy Cowell l’an dernier.

À partir de 2017, les motoristes feront face à un nouveau défi, celui d’introduire des améliorations technologiques en tenant compte du roulement des quatre moteurs. Il sera intéressant de constater à quel rythme les motoristes feront profiter leurs clients de ces améliorations. Cela était relativement complexe l’an dernier alors que les motoristes n’introduisaient qu’une seule évolution majeure en cours de saison.

Mercedes avait un moteur évolué à Monza l’an dernier et pourtant, les écuries Williams, Force India et Lotus n’en ont jamais profité pour des raisons de logistique.

À partir de 2017, le développement technologique ne sera plus artificiellement restreint. La F1 risque donc de tourner à une course à l’armement et aux dépenses astronomiques, mais c’est ce que les constructeurs automobiles veulent… 

Be part of Motorsport community

Join the conversation
Article précédent Il y a 10 ans - A l'aube du duel Renault/Ferrari
Article suivant Toro Rosso - Verstappen et Sainz n'auront aucune excuse

Top Comments

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse