Quand ABB a tenté une percée en Formule 1
L’énorme entreprise ABB, qui vient de signer un partenariat majeur avec la Formule E, n’en est pas à sa première implication en sport automobile.
Photo de: Sutton Motorsport Images
Grâce à cette entente, ABB devient le sponsor titre du Championnat de Formule E. ABB, l’acronyme d’Asea Brown Boveri, résulte de la fusion réalisée en 1988 d’Asea AB de Suède et de BBC Brown Boveri Ltd de Suisse. La compagnie actuelle, présente dans plus de 100 pays et qui emploie quelque 136'000 personnes, est un leader des technologies de pointe dans les domaines de la robotique et du contrôle de mouvement, de l’automatisation industrielle, des réseaux électriques et des produits d’électrification.
L’entreprise originale, BBC Brown Boveri, dont les origines remontent à 1891, produisait des moteurs électriques, des génératrices, des turbines et les transformateurs.
Lors de la conception de la première Ferrari de Formule 1 à moteur turbo en 1980, son concepteur, Mauro Forghieri, a songé à gaver le V6 à l’aide d’un compresseur appelé Comprex et produit par BBC.
Cette technologie consistait en un turbocompresseur de suralimentation à ondes de pression. Les ondes produites par les pulsations des gaz d’échappement servaient à comprimer l’air qui gave le moteur en retour. Les ondes émises par les gaz d’échappement pénétraient un barillet muni de cuves, actionné par une courroie reliée au vilebrequin, qui comprimait l’air frais avant qu’il ne pénètre dans les chambres de combustion. Voilà une explication extrêmement simplifiée de son fonctionnement.
Le fameux temps de réponse
Alors, pourquoi Forghieri était-il donc autant intéressé par le Comprex ? C’est parce qu’à l’intérieur du barillet, l’échange d’énergie s’effectuait à la vitesse du son, ce qui éliminait presque complètement le fameux temps de réponse typique d’un moteur turbo. Cela devait permettre au moteur de réagir presque instantanément aux sollicitations de l’accélérateur.
Toutefois, la première Ferrari 126C turbo, inaugurée par Gilles Villeneuve lors des essais du Grand Prix d’Italie sur le tracé d’Imola en septembre 1980, disposait d’une technologie traditionnelle. Son moteur V6 de 1,5 litre était gavé par deux turbines KKK. Toutefois, durant les essais hivernaux préparant à la saison 1981, est apparue une Ferrari 126CX, dotée de la technologie Comprex.
Long Beach
La saison 1981 commence sur le circuit urbain de Long Beach et durant les essais libres, Villeneuve roule avec cette 126CX qui ne procure pas du tout les résultats espérés. Sur ce circuit sinueux qui exige de bonnes reprises, le moteur peine. Le V6 gavé par le Comprex était silencieux, et surtout peu réactif.
De plus, le dispositif Comprex était assez volumineux. Il haussait le centre de gravité de la monoplace et nuisait à son aérodynamique. Autre souci : les gaz d’échappement brûlants surchauffaient l’air qui pénétrait dans le moteur, ce qui nuisait à sa performance et engendrait des problèmes liés aux très hautes températures de fonctionnement.
Finalement, cette 126CX fut abandonnée, et remise en configuration traditionnelle avec deux turbines KKK. C’est au volant de cette voiture que Gilles Villeneuve a remporté la victoire aux Grands Prix d’Espagne et de Monaco.
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