Alonso attristé par le paradoxe d'une F1 trop prévisible
À l'aube du Grand Prix de Bahreïn, Fernando Alonso n'a pas caché sa tristesse devant ce qu'il estime être devenu une F1 trop prévisible, avec une hiérarchie trop bien établie.
Photo de: Sutton Motorsport Images
La domination de Mercedes depuis 2014, le fossé de performances qui sépare les trois écuries de pointe du reste du peloton, mais aussi le Grand Prix d'Australie avare en dépassements sont autant de choses qui attristent visiblement Fernando Alonso.
Sur fond de négociations pour l'avenir de la discipline, tandis que Liberty Media doit présenter ses projets pour 2021 aux équipes ce week-end à Sakhir, le double Champion du monde de F1 met l'accent sur le niveau de compétitivité et le souhait de voir une concurrence accrue et resserrée, non sans admettre un certain paradoxe et une tendance systématique à enjoliver le passé.
"Je pense que ça pourrait être une bagarre plus serrée", lance le pilote McLaren en guise de souhait ardent. "Ce serait toujours bienvenu, mais ça a toujours été comme ça en F1. Je me souviens avoir regardé à la télévision la semaine dernière une course d'un autre temps, de 1990 ou 1989, et à part les quatre premiers, tout le monde était à un tour. Mais on se souvient de cette année-là comme de l'âge d'or, avec des grands noms, etc."
"Si vous regardez d'autres disciplines, si vous regardez une course d'IndyCar avec un résultat imprévisible jusque dans les dix derniers tours, c'est enthousiasmant lorsque l'on est devant la télévision. Aujourd'hui, on peut donner l'ordre des qualifications pour cette course dès le jeudi, et c'est un petit peu triste."
L'union sacrée des pilotes avec Liberty ?
Depuis son rachat de la F1 il y a un peu plus d'un an, Liberty Media travaille pour donner une nouvelle orientation à la catégorie reine. Les propriétaires américains consultent, s'appuient sur les groupes de travail formés par Ross Brawn, mais tentent également de prendre en compte l'avis des pilotes pour améliorer la situation à plus long terme.
"Liberty a vraiment été ouvert avec nous depuis le premier jour, et ils nous ont interrogés toute l'année dernière quant à nos opinions et aux différentes idées que nous pourrions avoir", confirme Fernando Alonso. "Il y a eu des discussions très productives, donc je pense qu'ils ont désormais un projet. [...] Ils ont tout le pouvoir et toutes les connaissances quant à la manière de faire les choses. J'espère qu'ils apporteront de nouvelles idées et de nouvelles choses qui pourront améliorer le spectacle, et ce sera bien accueilli par nous tous."
Ce point de vue défendu par Fernando Alonso semble très partagé chez les pilotes. Si quelques voix peuvent être dissonantes, notamment au sujet de la sur-réaction que regrette Kevin Magnussen dans l'aménagement des zones DRS, Sergio Pérez se range du côté du pilote espagnol.
"Liberty a l'avenir de la F1 entre ses mains", rappelle le pilote Force India. "Par le passé, nous avons vu qu'il n'y avait pas le spectacle le plus formidable, et les audiences ont baissé. J'espère qu'ils arriveront à rassembler toute la discipline, et à faire venir de nombreux fans."
"Nous allons être très forts, très unis aussi. Nous voulons travailler avec la F1 pour améliorer le spectacle, pour resserrer énormément l'ensemble du peloton. Je pense que la F1 a besoin de plus de compétition, et tous les pilotes y sont favorables. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour aider."
Propos recueillis par Adam Cooper
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