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Dossier - Fernando Alonso, la gestion délicate d'une personnalité forte

Acteurs de premier plan lors du passage de Fernando Alonso chez Ferrari, Luca di Montezemolo et Stefano Domenicali sont revenus sur la gestion de la personnalité de l'Espagnol et son implication dans l'écurie durant ses années en rouge, où le titre lui aura échappé de peu.

Fernando Alonso, Ferrari F2012

Andy Hone / Motorsport Images

Dossier spécial : Fernando Alonso

Motorsport.com se penche sur le style de pilotage de Fernando Alonso ainsi que sur ses choix de carrière en F1, avec un accent tout particulier sur son passage chez Ferrari ou encore son retour chez McLaren.

Lorsque Fernando Alonso rejoint la Scuderia Ferrari en 2010, c'est comme de voir l'inéluctable se produire. Son retour chez Renault après sa fuite de McLaren avait tout du sas de décompression douillet et calme avant de se lancer dans l'aventure Maranello.

Des cinq saisons passées sous les couleurs du constructeur italien, de nombreux moments forts restent (Bahreïn 2010, Silverstone 2011, Valence 2012 et Barcelone 2013, notamment) et forcément le souvenir des luttes pour les titres 2010 et 2012 est en bonne place. Le destin n'aura cependant jamais voulu conjuguer couronne mondiale et passage d'Alonso chez Ferrari au même temps, parfois d'un rien, parfois de beaucoup.

Dossier spécial Fernando Alonso :

Interrogé par la BBC, Luca di Montezemolo, président de Ferrari jusqu'en 2014, garde le souvenir d'un Alonso qui se battait au volant d'une monoplace qui, en vitesse pure, n'était pas au niveau de la Red Bull RB8 même si en course elle se montrait véloce : "Ce que j’appréciais chez Fernando, c’est qu’il était toujours un battant, un battant, un battant."

"Malgré le fait de ne pas avoir la meilleure voiture [en 2012], l’équipe a fait du travail fantastique. Donc je suis triste que la combinaison de Ferrari et d’Alonso – qui est toujours pour moi l’un des deux ou trois meilleurs pilotes du monde, même à l’heure actuelle – n’ait pas fonctionné. Pour un rien, quelques détails, quelques éléments."

"S’il avait juste remporté un championnat avec Ferrari, il serait rentré dans l’Histoire – 2010, 2012, il était capable de gagner deux fois. Ceci étant dit, j’ai de très bons souvenirs d’Alonso parce qu’il a été capable de placer Ferrari au sommet, victoire ou non, pendant quatre saisons."

Le manque de chance en 2012

Un point de vue sur la saison 2012 partagé par Stefano Domenicali, directeur de la Scuderia jusqu'à début 2014 : "La voiture n'était pas vraiment très forte [en 2012] et malgré cela, il est passé très, très près de remporter le titre avec Ferrari grâce à beaucoup de choses qu'il a faites en tant que pilote. Et donc, même s'il n'est pas correct de dire cela dans la vie, il n'a pas eu beaucoup de chance."

"Accomplir cela avec le niveau de performance que nous avions avec la voiture était remarquable. C’est pourquoi ça a été très difficile à la fin de la saison, après une telle lutte avec une voiture pas vraiment bonne, d’être dans cette position et de perdre non pas de notre faute mais parce qu’on était au mauvais endroit."

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Même s'il est toujours difficile de tenir un ou deux événements pour les tournants d'une saison qui compte une vingtaine d'épreuves, Domenicali estime en tout cas que les abandons au départ lors des Grands Prix de Belgique et du Japon, à chaque fois dans des contacts avec les pilotes Lotus, ont placé la Scuderia en difficulté.

"Je me souviens du moment où il y a eu le carambolage avec Grosjean, au premier virage à Spa, nous avons dit : ‘OK, ce sont des choses qui arrivent’. Ensuite il y a eu une grande frustration quand, immédiatement après, nous avons vécu la même situation au Japon avec un pneu crevé par Kimi [Räikkönen] au premier virage."

"Ce fut un moment vraiment très difficile. Mais ça a été encore pire en Inde, où [Vettel a encore gagné et] qu’il y a eu un sentiment du genre : ‘Allons, ce n’est pas possible, que les autres reprennent 60 points en raison de quelque chose contre lequel vous ne pouvez pas vraiment vous battre’. Les émotions étaient assez fortes à tous les niveaux."

Schumacher "a toujours été très proche de l'équipe"

Lors de ses deux dernières saisons en rouge, et notamment à partir de la moitié d'année 2013, l'Espagnol a semblé perdre sa foi en l'équipe tout en cristallisant autour de lui un certain nombre de critiques, particulièrement au sujet de son attitude au sein de l'écurie elle-même.

Concernant plus précisément la personnalité d'Alonso et la manière de travailler avec lui, Luca di Montezemolo livre une analyse intéressante, et notamment en comparaison avec le travail de Michael Schumacher. La principale différence entre les deux hommes étant leur rapport à l'équipe dans sa globalité, et notamment quand les résultats ne suivaient pas.

"Fernando a toujours été très correct, a essayé de pousser l’équipe à progresser. Mais il est entré en crise avec lui-même, dans son esprit, lors de la seconde moitié de 2013 et la première de 2014", poursuit-il, toujours pour la BBC. "Parfois, pour moi, il était nécessaire de travailler sur lui pour éviter une situation où il allait y avoir des déclarations, des idées parce qu’il voulait gagner, [et] pouvait créer des problèmes dans l’équipe."

"Je ne suis pas d’accord quand on dit : 'Alonso est un pilote qui détruit’, non, 'qui crée des problèmes au sein de l’équipe’, non. Bien sûr, la plus grande différence entre Michael Schumacher et Alonso est que Michael, dans les meilleurs et les pires moments, a toujours été très, très proche de l’équipe."

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"Fernando est un type qui, en comparaison avec Michael, est plus concentré sur lui-même que sur l'ambiance au sein de l’équipe. Ça ne veut pas dire qu’il n'est pas bon pour l’équipe. Mais j’étais obligé de beaucoup travailler avec lui sur son état d’esprit, sur son attitude. Parce que, pour lui, il était plus facile de critiquer. Pas à l’extérieur, mais parfois au sein de l’écurie, quand il est mieux de rester proche de l’équipe pour éviter que quelqu’un au sein de l’équipe ne dise : 'Oh, mais Alonso n’est pas heureux’."

"Fernando n’était pas contre l’équipe. Non. Mais dans les pires moments, il regardait plus vers lui, [il avait] plus de doutes : 'Que dois-je faire ? Peut-être que mon pilotage n’est pas au mieux. Peut-être le concepteur du moteur…’ Plus conscient de lui que de l’équipe."

Pour autant, doutait-il de lui en tant que pilote ? "Non. 'Qu’est-ce que je peux faire dans cette écurie pour être plus compétitif ? 'Peut-être – je vous donne un exemple – que je dois changer mon ingénieur moteur, peut-être qu’il est mieux de convaincre Domenicali de changer le type du moteur. Peut-être qu’il est mieux de dire à ce garçon que je ne veux plus le voir dans les stands’."

"Il doutait plus de la compétitivité globale de l’équipe, mais il poussait toujours, toujours très fort, il essayait de faire le maximum de son côté, même dans les conditions difficiles."

"C'était à l'équipe de gérer" la personnalité d'Alonso

Là encore, Stefano Domenicali abonde dans le sens de son ancien patron, décrivant un Alonso très impliqué et avide de gagner : "Fernando était vraiment motivé pour s’assurer de gagner avec Ferrari. Dans les moments les plus difficiles, il avait cet objectif qui était très clair dans son esprit, et sa motivation est restée très forte. Il essayait toujours de pousser pour tous les détails."

"Il était donc très intéressé par ce qui se passait à Maranello. Il était toujours connecté avec ses ingénieurs, et il avait de très bonnes relations avec son groupe de personnes. C’était très spécial et c’était important pour les gars. Et il avait de très bonnes relations avec tout le monde autour de Ferrari."

"Dans la période où j’étais présent, il a tout essayé pour s’assurer de pouvoir gagner. Il attaquait toujours très fort dans toutes les conditions. Bien sûr, c’est un pilote qui comprend vraiment tout ce qui fait la course et c’est un gars qui a besoin du soutien émotionnel de l’équipe. C’était très important pour lui."

Pour lui, la réputation d'un pilote difficile à gérer et qui peut briser l'unité des équipes est "injuste". Il estime que c'est aux dirigeants, conscients que son grand talent s'accompagne d'une personnalité tout aussi grande, de le mettre dans les meilleures conditions : "Il y a des gens avec des personnalités différentes, bien sûr. Quand vous avez quelqu’un qui est – comment pourrais-je dire – une très grande force, il faut gérer le fait qu’il a une énorme personnalité. Il faut s’en occuper. C’est une chose sur laquelle il faut travailler avec tous les grands pilotes."

"Je sais que parfois, les gens ont dit qu’il mettait une pression négative sur l’équipe. Mais quand vous avez un champion, il faut comprendre sa sensibilité et son point de vue. Et c’était à moi et à l’équipe de gérer ça."

"Il a été très malchanceux de ne pas gagner le titre parce que je crois qu’il le méritait. Et bien sûr, avec un titre, l’histoire de cette période aurait été changée de façon drastique."

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