Alonso et Hamilton toujours là en 2023, une contradiction ?
La question est un brin provocatrice, mais renvoie aux propos tenus par Fernando Alonso et Lewis Hamilton il y a quelques années. Ni l'un ni l'autre n'envisageait de courir un jour une saison au calendrier trop chargé. Cinq ans plus tard, les deux Champions du monde y seront pourtant confrontés.

La FIA et la Formule 1 ont acté mardi un calendrier historique pour la saison 2023, puisqu'il sera constitué de 24 Grands Prix. Un nouveau record, qui rend désormais la barre symbolique des 25 courses par an quasiment atteinte. Un objectif qui a toujours été visé par Liberty Media depuis son rachat de la Formule 1, début 2017. Au fil des années, et malgré une pandémie de Covid qui a bouleversé bien des plans en 2020, les propriétaires de la F1 se sont rapprochés de leur but : proposer un Grand Prix quasiment une semaine sur deux dans une année. Et si l'on retire l'intersaison ainsi que la trêve estivale, la cadence devient inévitablement infernale.
Lorsque cette ambition d'un championnat à 25 manches a commencé à être sérieusement évoquée, il y a quelques années, les réactions n'ont pas manqué. À l'époque, trois Champions du monde, dont la parole porte naturellement plus que d'autres, exprimaient un vif scepticisme. Deux d'entre eux seront toujours là en 2023, placés face à leurs contradictions.
Le plus catégorique des trois, en 2017, était Fernando Alonso. Alors que le pilote espagnol commençait à goûter à d'autres disciplines, séchant le Grand Prix de Monaco pour les 500 Miles d'Indianapolis, il assurait ne pas imaginer un seul instant disputer une saison aussi chargée à l'avenir. "J’ai lu qu’ils voulaient faire un championnat à 25 courses. Quand j’ai débuté en F1, il y en avait 16, maintenant il y en a 20. S’ils me disent qu’il y en aura 25, je prendrai ma retraite", promettait le double Champion du monde.
Menace qui n'a pas été mise à exécution. Au contraire, malgré la tendance d'un calendrier toujours plus dense, Fernando Alonso est revenu l'an passé en Formule 1… et a signé cet été un contrat de deux ans minimum chez Aston Martin. Autant dire que, malgré ses 41 ans, le natif d'Oviedo pourrait connaître dans sa carrière cette fameuse saison à 25 Grands Prix, par exemple en 2024.
En 2018 – et à plusieurs reprises ensuite –, Lewis Hamilton se montrait également très réticent devant le rythme annoncé. Et le Britannique n'imaginait pas, lui non plus, qu'il serait un jour amené à s'aligner au départ d'un championnat aussi gargantuesque. Le ton était moins menaçant, mais le fond assez proche de celui exprimé par Fernando Alonso.
"Les saisons sont de plus en plus longues, et l'intersaison est de plus en plus courte", constatait-il alors. "En tant que concurrent, je ne peux parler que pour moi-même, mais c'est tellement court entre deux saisons. On commence à se préparer pour la suivante dès que l'actuelle est terminée. C'est très, très difficile. Puis il faut trouver le moyen de se déconnecter et de récupérer en même temps. Il est donc très probable que je ne sois pas là quand il y aura 25 [GP], ça c'est sûr."
Il ne s'agit pas ici de donner tort à Fernando Alonso et Lewis Hamilton, encore moins de leur faire un quelconque procès, d'autant que si l'on veut être à cheval sur les chiffres, la barre des 25 Grands Prix n'est pas encore atteinte. Peut-être ont-ils aussi, et c'est leur droit, tout simplement changé d'avis. En revanche, l'opinion qu'ils avaient exprimée méritait d'être rappelée, dans un univers où les déclarations se succèdent à une vitesse telle qu'elles effacent souvent très vite les précédentes.
Il y a cinq ans, Sebastian Vettel manifestait quant à lui exactement les mêmes doutes que ses homologues. "Je pense que 25 c'est trop, 20 c'est suffisant", assurait-il. "On n'a pas besoin de plus de Grands Prix. Je pense qu'entre 16 et 20, c'est le bon nombre quand on pense aux efforts déployés du point de vue de l'équipe." L'Allemand n'aura pas à affronter de contradiction, lui qui raccrochera le casque à l'issue de la saison !
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