Bilan 2022 - Daniel Ricciardo, sorti par la petite porte
Jadis considéré comme un potentiel Champion du monde, Daniel Ricciardo a vu sa carrière en Formule 1 s'achever en eau de boudin. Et il est difficile de comprendre ce qui s'est passé.
Bilans Saison 2022
Motorsport.com dresse le bilan de la saison 2022 de Formule 1, pilote par pilote.
Ces bilans 2022 sont aussi l'occasion pour vous de noter chaque pilote, grâce au module situé au bas de cet article.
Il y a cinq ans, Daniel Ricciardo était l'un des pilotes les mieux cotés en Formule 1. Après avoir chassé Sebastian Vettel de sa propre écurie par son simple coup de volant, l'Australien était le leader de l'écurie Red Bull Racing face au prodige Max Verstappen, ce dernier encore sujet à des accidents trop nombreux. À 28 ans, il était dans la force de l'âge, encore jeune mais expérimenté, et l'avenir était prometteur.
Verstappen a finalement pris le pouvoir à Milton Keynes, et un Ricciardo accablé de pépins techniques est parti chez Renault pour 2019 en ayant conscience qu'il ne pourrait pas jouer le titre à court terme. Toujours relativement performant, il ne s'est toutefois pas éternisé à Enstone et a pris la direction de McLaren en 2021. Et là, catastrophe : à l'exception de sa victoire au mérite à Monza l'an passé, jamais Ricciardo n'a trouvé la clé au sein de la structure de Woking.
Après cette première campagne compliquée, le pilote McLaren espérait que la nouvelle réglementation technique lui donne un nouveau souffle, mais ça n'a pas été le cas. En qualifications, si Lando Norris était un habitué de la Q3, son coéquipier ne l'a atteinte que sept fois en 22 Grands Prix, sa séance s'interrompant même dès la Q1 à cinq reprises. Surtout, il n'a pris l'ascendant sur l'Anglais que deux fois, avec un écart moyen de 0"338 sur les 21 séances représentatives – à l'avantage de Norris, évidemment.
Forcément, les courses ont été compliquées, souvent anonymes, et le rythme n'était généralement pas là sur les longs relais non plus. Certes, sur le papier, il y a eu quelques coups d'éclat : sixième à Melbourne, cinquième à Singapour, septième à Mexico… mais dans les deux premiers cas, c'était derrière Norris (voire loin derrière en ce qui concerne Singapour).
Ricciardo a signé son meilleur résultat de la saison à Singapour, où il a toutefois perdu 30 secondes sur Norris dans les 20 derniers tours
Ricciardo n'a ainsi marqué que 37 points contre 122 à l'actif de Norris, et si McLaren se refuse à le pointer du doigt, comment ne pas voir sa contribution comme un facteur majeur au fait que l'écurie ait perdu la quatrième place du championnat des constructeurs pour 14 unités face à Alpine ?
Le plus étrange est que les deux parties sont bien en peine d'expliquer le manque de performance d'un pilote dont on connaît le talent intrinsèque. "Il y a eu beaucoup de fois où je me suis senti un peu comme un passager, d'une certaine manière", a déclaré le principal intéressé. "J'ai l'impression d'avoir travaillé avec si peu d'adhérence que le talent n'a pas aidé, aussi grand était-il. Donc c'est à ce niveau que je me suis senti un peu impuissant par moments."
Le directeur d'équipe Andreas Seidl a ajouté : "Je suis loin de blâmer Daniel pour ne pas avoir fini quatrième [du championnat constructeurs] cette année. J'ai également conscience de ma responsabilité et de celle de l'équipe, qui n'a pas réussi à s'accorder avec Daniel comme nous l'espérions, malgré l'engagement profond de Daniel et le nôtre."
Au fil de l'année, le discours du souriant Ricciardo a évolué : de moins en moins combatif, de plus en plus démoralisé, à tel point que le terme de "burn-out" lui paraît approprié. Et c'est très tôt, dès le début du mois de juin, que McLaren a signé un accord préliminaire avec Oscar Piastri, alors que son second pilote n'avait que 11 points à son actif contre 48 pour Norris. Ricciardo a initialement réaffirmé son intention d'aller au bout de son contrat avec l'écurie, fin 2023, avant de trouver un compromis pour un départ dès le terme de la campagne en cours.
Vidé de son énergie, Ricciardo aurait pu signer chez Haas mais a préféré se rabattre sur un poste de pilote d'essais chez Red Bull, où l'accent sera mis sur le simulateur et les événements promotionnels dont les runs de démonstration. Le pilote de 33 ans se laisse le temps de savoir s'il a envie de revenir en tant que titulaire en 2024, mais sera-t-il courtisé par la moindre écurie ?
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