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Analyse

Bilan mi-saison - Ferrari de retour au sommet

Neuf ans. Voilà neuf ans que Ferrari n'a pas remporté le moindre titre en Formule 1, un manque de succès inédit pour la Scuderia depuis l'ère pré-Schumacher... et auquel elle semble bien partie pour mettre un terme.

Sebastian Vettel, Ferrari SF70H

Sebastian Vettel, Ferrari SF70H

Glenn Dunbar / Motorsport Images

Bilans mi-saison F1 2017

Les bilans équipe par équipe de la première partie de saison 2017 de Formule 1, par Motorsport.com.

Les techniciens de Maranello ont admirablement tiré profit de la nouvelle réglementation pour prendre l'avantage sur Red Bull et rattraper leur retard sur Mercedes avec l'impressionnante SF70H, à laquelle un département technique a mis la touche finale sans James Allison, parti l'été dernier, qui a été remplacé par Mattia Binotto. Les pontons et les déflecteurs, au design très inhabituel, ont particulièrement attiré l'attention de la concurrence.

Cependant, rien ne vaut le verdict de la piste, et les craintes des équipes rivales se sont certainement confirmées lors de la première semaine d'essais hivernaux, où la Ferrari s'est constamment classée dans le top 2, parcourant plus de 100 tours chaque jour. Kimi Räikkönen a ensuite largement signé le meilleur temps de la pré-saison en 1'18"634, avec sept dixièmes d'avance sur Mercedes, seule écurie à avoir engrangé un kilométrage supérieur.

C'est d'ailleurs la troisième saison consécutive où la Scuderia aligne ce duo de Champions du monde composé de Sebastian Vettel et de Kimi Räikkönen. Deux pilotes dont le rapport de force a été quelque peu déséquilibré lors des deux campagnes précédentes : 20 podiums dont trois victoires pour l'Allemand, et seulement sept podiums à l'actif de son coéquipier.

La tendance se confirme en 2017, puisque Vettel est en tête du championnat en démontrant une constance remarquable avec huit podiums dont quatre victoires en 11 courses. Räikkönen, lui, n'a fini dans le top 3 qu'à quatre reprises, et attend toujours son premier succès depuis 2013.

Il est vrai que si le Finlandais accuse déjà 86 points de retard sur son équipier, c'est parfois en raison de circonstances hors de son contrôle, puisqu'il a été victime d'un carambolage au départ à Barcelone alors qu'à Bakou, lors d'une course folle, rouler sur des débris s'est avéré éliminatoire à cause des dégâts infligés à sa monture.

Kimi Raikkonen, Ferrari SF70H, Sebastian Vettel, Ferrari SF70H
Au Grand Prix de Monaco, Kimi Räikkönen domine le début de course avant de perdre la victoire dans les stands face à son coéquipier.

Il n'empêche que Räikkönen peine à prendre la mesure de son cadet, devancé en qualifications à huit reprises en 11 Grands Prix. Aussi l'écart moyen bascule-t-il logiquement en faveur de Vettel, avec une avance de près de deux dixièmes de seconde – 0"199.

En course, le constat est encore plus favorable au quadruple Champion du monde. Lors des neuf courses où les deux SF70H étaient à l'arrivées, c'est Vettel qui a fini devant à huit reprises avec une avance souvent supérieure à 20 secondes, Räikkönen prenant l'avantage à Silverstone. Il n'est pas si étonnant, dans ce contexte, que Sergio Marchionne mette régulièrement un coup de pression à ce dernier par voie de presse.

La principale bataille, pour la Scuderia, est toutefois celle qui l'oppose à Mercedes pour les deux titres mondiaux. Il est remarquable que Sebastian Vettel soit en tête du championnat, car sur l'ensemble de cette première moitié de saison, la SF70H n'est pas la monoplace la plus rapide. Lors de huit courses sur 11, c'est la Mercedes W08 qui a signé le meilleur temps absolu du week-end, Ferrari n'ayant pris le dessus qu'en Russie, à Monaco et en Hongrie. L'écart s'avérait parfois abyssal, comme à Bakou.

Bakou, parlons-en. Lors de cette course particulièrement mouvementée, un certain pilote a laissé ses émotions prendre le dessus. Il s'agit bien évidemment de Sebastian Vettel : convaincu que Lewis Hamilton avait freiné brusquement pour tester ses réflexes sous Safety Car, le pilote Ferrari est venu lui asséner un coup de roue volontaire, certes à faible vitesse. Écopant d'un stop-and-go, Vettel a échappé à toute sanction plus sévère qui aurait pu avoir un impact dramatique sur ses chances de titre.

Heureusement, la SF70H a fait preuve d'une belle fiabilité – pas un abandon mécanique en course. En revanche, des pénalités sont en train de pointer le bout de leur nez : Vettel et Räikkönen en sont à leur quatrième turbo sur un quota de quatre pour la fin de la saison.

Reste désormais à savoir comment évoluera la lutte entre les deux écuries. On sait que le moteur Ferrari accuse un très léger déficit de puissance par rapport à celui de Mercedes. Quel impact aura le départ présumé de Lorenzo Sassi, chef designer en charge des unités de puissance ? Kimi Räikkönen se rapprochera-t-il du niveau de son chef de file pour contribuer à une couronne constructeurs qui n'est pas vraiment la priorité de Ferrari, mais surtout à un sacre de Sebastian Vettel ?

Bilan mi-saison Ferrari

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