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Analyse

Bilan mi-saison - McLaren face à ses propres maux

Le passage au moteur Renault devait permettre à McLaren de retrouver le chemin des avant-postes. Il n'a pour l'instant fait que mettre encore en plus en évidence les difficultés structurelles de l'équipe de Woking, coincée dans la lutte au milieu du peloton.

McLaren

McLaren

Camille De Bastiani

Bilans mi-saison F1 2018

Les bilans équipe par équipe de la première partie de saison 2018 de Formule 1, par Motorsport.com.

Dans la série de sous-entendus et de déclarations non contrôlées dont l'écurie s'est fait une spécialité depuis le retour effectif de Honda, l'une des plus marquantes, plus encore que les objectifs parfois en dehors de toute rationalité avancés avant chaque saison, aura certainement été celle d'afficher une foi sans faille envers son châssis. Et si les choses allaient mal, à en croire les figures clés de l'équipe, c'était en très grande partie à cause d'un moteur trop peu performant, trop peu fiable.

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Certes, le moteur a évidemment été un facteur du désastre de l'association avec le motoriste nippon, mais la tranquillité de croire (et de faire croire) que son propre travail était suffisamment bon était un confort pour la structure britannique, seule cliente de Honda. Même si beaucoup avaient eu l'impression de lire dans de telles affirmations un excès de confiance qui fleurait bon la méthode Coué, le passage au moteur Renault – également à disposition d'une structure qui, elle, peut se targuer d'avoir produit des châssis très efficaces – a balayé les discours et mis en avant les faiblesses de McLaren qui avaient déjà été entrevues à partir de 2013.

Car, même si du mieux est à noter, avec 52 points au compteur à la trêve contre 11 au même stade l'an passé, le fait de voir Renault Sport F1 assez confortablement devant avec 82 unités et Red Bull à des années-lumières à la tête d'un capital de 223 points relativise grandement les choses. 

Plus révélateur encore que ces chiffres bruts, le fait que McLaren a signé son meilleur résultat de la saison, jusqu'ici, lors du premier Grand Prix avec la cinquième place de Fernando Alonso et que les performances en qualifications ont semblé progressivement se déliter, à l'exception de quelques fulgurances d'Alonso là encore, septième sur la grille à Monaco et huitième à Barcelone. Deux Q3 et un top 5 en course, ce sont là les performances de pointe de la MCL33 à moteur Renault.

Côté pilotes, les choses sont simples en qualifications : 12-0 pour Alonso face à Vandoorne. Le Belge, dont la saison 2017 avait déjà été quasi anonyme en dehors de son dernier tiers, semble submergé, éteint et peine à exister face à un équipier envahissant. Les huit points inscrits depuis le début de l'année l'ont été lors des quatre premières manches de la saison et, s'il faut bien sûr toujours mettre en avant les quelques problèmes de fiabilité – dont la défaillance de la boîte qui lui a sans doute coûté les points en Hongrie alors qu'il naviguait à une confortable neuvième place –, cela a grandement fragilisé la position de celui qui était vu comme l'un des plus grands espoirs de la F1 il y a encore un an et demi. Au point où certains dans le paddock se demandent si le numéro 2 n'a pas vécu son dernier GP en orange à Budapest, des rumeurs faisant éventuellement atterrir Carlos Sainz dans son baquet.

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Quoi qu'il en soit, pour le meilleur et pour le pire, et sans mauvais jeu de mots, le moteur de McLaren semble être Alonso. La récente restructuration du management de l'écurie, avec le départ d'Éric Boullier et son remplacement par Gil de Ferran, ainsi que la promotion d'Andrea Stella, plaident en faveur d'une influence encore plus grande de l'Asturien. Reste que cela amène l'écurie à reposer en grande partie sur les désirs et les états d'âmes d'un pilote qui a décidé de se tourner hors de la Formule 1 pour exister sur le plan des résultats. Après le passage aux 500 Miles d'Indianapolis en 2017, ce sont la saison entière du WEC et les 24 Heures du Mans, remportées, qui ont été couplées à un calendrier complet. Malgré tout, sur le plan de l'implication une fois dans la voiture et passée la communication parfois déroutante, Alonso est l'atout maître d'une écurie McLaren qui demeure à la dérive.

Cela revient finalement à une analyse simple : McLaren a tout simplement perdu le fil de la F1. Les maux ne sont pas nouveaux mais cette demi-saison, qui a déjà vu des espoirs déchus, de l'incompréhension sur la direction à prendre pour corriger ce qui ne va pas et une restructuration importante à sa tête, confirme bien que l'écurie n'est actuellement plus en phase avec ce qu'elle a pu être.

L'an passé, le choix avait été fait tardivement de se séparer de Honda (ce qui était déjà un problème en termes de conception du châssis) et de la relation qui liait les deux entreprises, en pariant sur le court terme et le fait que le moteur Renault serait suffisant pour sortir de l'abîme, en dépit de ses propres faiblesses. À défaut d'avoir sombré encore plus sur le plan des résultats, McLaren a en fait plongé dans un gouffre plus dérangeant : celui de ses propres problèmes, des ses propres défaillances, structurelles et non conjoncturelles, après plusieurs années à tenter de masquer la réalité. 

Même si la saison est loin d'être terminée, McLaren a été moins proche du podium avec Renault que Toro Rosso avec Honda. Et alors qu'à l'heure qu'il est son line-up 2019 est un mystère, que le recrutement de James Key est en suspens et qu'une partie de l'attention est tournée vers un possible accord pour arriver en IndyCar, il va falloir beaucoup de ressources pour transformer cette saison 2018 en autre chose qu'une campagne de lutte pour se hisser péniblement dans le top 5.

 

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