Bilan 2018 - Hartley, passager débarqué
Comme beaucoup d'autres pilotes Toro Rosso avant lui, c'est avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête que Brendon Hartley a traversé sa première saison en Formule 1. Elle a malheureusement fini par tomber.
Brendon Hartley, Toro Rosso STR13
Andrew Hone / Motorsport Images
Bilans Saison 2018
Motorsport.com dresse le bilan de la saison 2018 de Formule 1, pilote par pilote.
Il était l'une des surprises de la fin d'année 2017. Personne n'avait vu arriver Brendon Hartley, propulsé dans une F1 au détriment de Daniil Kvyat, jusqu'à gagner ses galons de titulaire pour 2018 en profitant, il est vrai, d'un réservoir de talents un peu à sec dans le giron Red Bull. Néanmoins, auréolé d'un parcours remarquable en Endurance avec un titre de Champion du monde WEC et une victoire aux 24 Heures du Mans, le Kiwi avait une belle carte à jouer, quelques années après avoir été remercié du programme junior de… Red Bull !
Avec l'expérience de quelques Grands Prix, une préparation hivernale entière et la rareté de la seconde chance, Hartley avait de quoi aborder sa première saison complète avec de l'ambition. Encore aurait-il fallu ajouter la sérénité et une pression moindre, deux ingrédients si rares en Formule 1, plus encore chez Toro Rosso. Le Néo-Zélandais le reconnaît aujourd'hui, assumant presque une part de naïveté : il ne s'attendait pas à environnement aussi pesant.
Dès le début de la saison, Hartley a souffert de la comparaison avec son coéquipier Pierre Gasly. En ce sens, le deuxième Grand Prix de la saison, à Bahreïn, a probablement fait mal, ne serait-ce que vis-à-vis des regards extérieurs. Gasly y avait brillé en décrochant une incroyable quatrième place, et les 12 points qui allaient avec.
Un boost à son compteur, comparé aux quatre unités finalement récoltées par Hartley tout au long de l'année. Et pourtant, le pilote de 29 ans les aura engrangées avec trois entrées dans les points, seulement deux de moins finalement que son voisin de garage. Oui mais voilà, il aura sans aucun doute manqué le coup d'éclat, avec pour meilleur résultat une neuvième place signée à Austin, en fin de saison.
Toro Rosso remercie, Honda dit merci
Sur le plan de la confiance, Hartley n'a pas été aidé par les rumeurs qui ont très rapidement entouré son avenir. Dès le printemps, l'hypothèse d'un remplacement était dans l'air, au point d'imaginer sa place menacée avant même l'issue de la saison, ce qui n'aurait rien eu d'inédit chez Toro Rosso.
Pour autant, réduire sa saison à une campagne difficile et éprouvante serait probablement injuste. En 2018, les pilotes de l'écurie de Faenza ont dû essuyer les plâtres du passage au moteur Honda, quitte à sacrifier les résultats purs afin de préparer le terrain pour Red Bull Racing en aidant le motoriste nippon à progresser au plus vite. Côté châssis, rien n'a été simple non plus, avec un développement aéro raté à mi-saison, qui a fait prendre un retard considérable pour la performance en piste.
Quand la STR13 a proposé un package enfin optimisé, dans un week-end vierge de toute pénalité, Hartley a prouvé en qualifications qu'il était en mesure de faire ce que l'on attendait de lui : jeu égal avec son coéquipier. Ce fut le cas à Suzuka, où Honda avait tout mis en œuvre pour ne pas décevoir à domicile, ce qui n'avait pas empêché la frustration de renaître sur la distance de course, sans point marqué.
Le travail main dans la main avec le motoriste japonais, c'est probablement l'aspect qui a le plus souri à Hartley, mais aussi le moins visible, le moins perceptible et le moins quantifiable. L'investissement de l'ancien pilote Porsche LMP1, déjà bien au fait de la technologie hybride grâce à son cursus en Endurance, n'a pas fait défaut. Il n'est pas anodin d'avoir vu Honda le remercier chaleureusement après son éviction, devançant même les "compliments de circonstances" adressés par Toro Rosso, tardivement car oubliés le jour même de l'annonce de la titularisation d'Alexander Albon pour l'année prochaine…
Pour Hartley, la page de la Formule 1 se tourne. Sans regret, le Néo-Zélandais se dit fier d'avoir pu piloter les plus belles monoplaces du monde, les plus rapides aussi, tout en estimant que la porte n'est pas fermée pour l'avenir. Pour l'heure, avouons franchement que l'on a du mal à l'imaginer un jour au départ d'un 26e Grand Prix dans sa carrière, mais ne dit-on pas qu'il ne faut jamais dire jamais ? D'ailleurs, le même Daniil Kvyat qu'il avait remplacé fin 2017 reprendra sa place un an et demi plus tard, pour ce qui sera le troisième acte du Russe chez Toro Rosso… comme quoi !
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