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Billet d'humeur - Les frissons de la déraison

À Monza, le duel entre Lewis Hamilton et Max Verstappen semble avoir basculé dans une nouvelle dimension. Quel regard porter sur cet événement : passion ou déraison ?

Max Verstappen, Red Bull Racing RB16B, et Lewis Hamilton, Mercedes W12, s'accrochent à la première chicane

Max Verstappen, Red Bull Racing RB16B, et Lewis Hamilton, Mercedes W12, s'accrochent à la première chicane

Steve Etherington / Motorsport Images

Avant toute chose, il convient de donner un cap à ce billet d'humeur, exercice jamais évident et qui engage une nécessaire part de débat et de désaccord. Si le lecteur que vous êtes, et dont je salue la fidélité, est à la recherche d'un avis dédouanant ou incriminant un pilote, qu'il s'agisse de Lewis Hamilton ou Max Verstappen, vous pouvez passer votre chemin. Laissons cela aux protagonistes, aux commissaires – qui ont donc tranché en sanctionnant le Néerlandais – ainsi qu'aux pilotes et ex-pilotes beaucoup plus légitimes que quiconque.

Comment, toutefois, ne pas revenir sur l'événement majeur qui, c'est une certitude, a d'ores et déjà fait entrer le Grand Prix d'Italie 2021 dans l'Histoire ? Il y a quatre mois, nous avions publié un autre billet, intitulé Les grands frissons du duel. Ces frissons ont évolué, sont devenus plus intenses, car le fait est que ce duel en question, à l'époque espéré, est devenu réalité. Cela ne fait plus aucun doute aujourd'hui, quelle que soit son issue, l'affrontement entre Hamilton et Verstappen entrera dans les livres comme tant d'autres avant eux.

Bien entendu, Monza est un nouveau tournant dans ce mano a mano qui compte déjà énormément d'épisodes. L'on pouvait penser que Silverstone en serait le point culminant, à tort. Et rien ne dit non plus que l'épreuve italienne le restera… Car l'histoire de cette saison, c'est celle bien connue d'une lutte acharnée, mais que la F1 avait peut-être eu un peu tendance à oublier au fil des années de domination d'Hamilton.

Dans cette saga dont le quatorzième épisode s'est écrit hier, il n'y a pas de camp du bien ni de camp du mal. Il y a deux athlètes, deux ego surdimensionnés (un quasi prérequis pour tout aspirant Champion du monde) et, surtout, deux pilotes au talent hors normes. Le nier serait manquer de la moindre once d'objectivité. Dans un tel contexte, avec une seule place en jeu, celle sur le toit du monde, chaque détail compte et aucun faux-pas n'est pardonné.

Dire que les événements de Monza étaient inévitables apparaît comme un verdict de facilité, presque fataliste. Rien ne l'est jamais, et dans un sport où un départ manqué se joue à deux millimètres de trop sur une palette d'embrayage (demandez à Hamilton), on sait trop bien à quel point le scénario aurait pu être différent si les deux hommes étaient passés au chausse-pied à la première chicane, poursuivant ainsi leur duel. Oui, cet accrochage était forcément évitable. Cependant, ce qui ne l'est pas, c'est de voir ces deux champions ne rien céder. Tel est leur ADN, tel est ce qui les différencie du commun des mortels. Dès lors, la moindre étincelle peut se transformer en brasier.

D'ailleurs, rien ne prédestinait les deux vedettes du moment à croiser le fer à cet endroit et à ce moment-là de la course. Il aura fallu un arrêt complètement raté de Red Bull, chose rarissime, et un arrêt un peu trop long de Mercedes pour que tous les deux se retrouvent. Certains parleront de destin, d'autres de coïncidence.

Laissons la quête des responsabilités aux supporters des deux camps. C'est leur rôle, leur passion, et il n'est pas question de le remettre en cause. Le public vit pour ces émotions qu'offre le sport à très haut niveau, et je ne serai pas de ceux qui blâment une petite part de mauvaise foi ou de chauvinisme chez ceux qui ont un favori tout désigné. Notre rôle à nous, média, est en revanche de décrire les faits. De les analyser aussi et, parfois, de livrer un ressenti. Pas pour convaincre, simplement pour alimenter les réflexions.

La fine frontière entre passion et peur

En cette saison 2021, l'ingrédient tant réclamé à cor et à cri depuis un certain temps est au rendez-vous : le suspense dans la course au titre. Ne boudons pas notre plaisir et, une énième fois, souhaitons qu'il dure pour nous emmener ainsi jusqu'en décembre. Forcément, espérons aussi que les limites avec lesquelles tous ces pilotes flirtent si brillamment ne soient pas déraisonnablement franchies. Les conséquences dramatiques guettent, et ce sport que nous aimons tant nous l'a déjà trop souvent rappelé.

C'est l'autre point à souligner encore et encore, sans céder à la moindre légèreté. La sécurité a une nouvelle fois fait des prouesses lors de ce Grand Prix d'Italie. Personne ne peut le nier devant la clarté des images, le Halo a démontré une fois de plus toute son utilité, épargnant sans aucun doute à Lewis Hamilton des blessures qui auraient pu être terribles. De quoi nous rappeler que, oui, quelque part, tout cela n'a rien de totalement raisonnable, mais qu'il est aussi possible de réduire constamment la probabilité de voir les choses mal tourner.

Dimanche soir, dans la bouche de Max Verstappen comme dans celle de Lewis Hamilton, il n'y a pas eu d'éclat, pas d'esclandre. Chacun a défendu sa position, bien entendu, a joué aussi avec les mots dans l'optique de la suite, mais la réaction de l'un et de l'autre dégageait en premier lieu, malgré le désaccord évident et profond, un professionnalisme que personne ne saurait remettre en cause. Deux champions, obnubilés par un même but, déjà tournés vers la prochaine épreuve de ce qui doit, à terme, les départager. Messieurs, continuez de nous faire vibrer. Et ce malgré ce paradoxe qui nous habite, sur un fil, entre passion et déraison. 

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