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Binotto : Entre la performance et la fiabilité, Ferrari a dû choisir

La fiabilité du moteur Ferrari cette saison fait défaut, l'équipe totalisant quatre abandons pour cause de casse, mais ce n'est que la conséquence d'un choix fait pendant le développement, comme l'a expliqué Mattia Binotto.

Mattia Binotto, team principal, Ferrari

Mattia Binotto, team principal, Ferrari

Ferrari

Avec 6302 kilomètres parcourus depuis l'extinction des feux au Grand Prix de Bahreïn, qui a donné le coup d'envoi de la saison 2022 de F1, Ferrari est l'équipe la moins endurante du plateau. À titre de comparaison, McLaren, la référence pour cet exercice, a bouclé 7595 kilomètres. Pourtant, 239 points séparent ces deux équipes, à l'avantage de Ferrari. Car quand les voitures de Charles Leclerc et Carlos Sainz parviennent à rallier l'arrivée, elles sont le plus souvent sur le podium. Mais un manque évident de fiabilité empêche le Cheval cabré d'accumuler les kilomètres et les bons résultats.

Comme l'a expliqué Mattia Binotto, le directeur de la Scuderia Ferrari, dans une entrevue exclusive accordée à l'édition italienne de Motorsport.com, des choix ont dû être faits dans le développement de la version 2022 du moteur turbo-hybride. Ainsi, la performance a été privilégiée à la fiabilité.

"Je ne pense pas que nous ayons poussé trop [sur la recherche de la performance], parce qu'on ne pousse jamais assez sur la performance, mais nous avons assurément donné la priorité à la performance plutôt qu'à la fiabilité", a-t-il reconnu. "Qu'est-ce que cela signifie ? Que nous sommes probablement arrivés à la limite de temps pour l'homologation [du moteur]. Il faut aussi rappeler que dans le domaine des unités de puissance, il y a eu une restriction du nombre d'heures utilisables au banc d'essai, et ces restrictions ont eu un impact sur notre travail. Quand il n'y avait pas de limites, il suffisait de travailler plus au banc d'essai, tant sur la performance que sur la fiabilité, mais aujourd'hui, étant donné qu'il y a des limites d'heures, on est obligé de faire des choix."

Les dégâts du feu sur la monoplace de Carlos Sainz au GP d'Autriche

Les dégâts du feu sur la monoplace de Carlos Sainz au GP d'Autriche

"Nous avons repoussé les limites sur la performance au-delà de ce qui aurait été un plan de fiabilité normal, et ce parce que nous savions qu'il serait important de combler le retard sur la concurrence avant qu'arrive le gel pour les quatre saisons, en étant conscient que les problèmes de fiabilité peuvent toujours être résolus dans un second temps. Je ne veux pas dire par là que nous sommes arrivés à la première course en pensant que nous n'étions pas du tout fiables, ce n'était pas le cas."

"Lors des tests hivernaux, il n'y a pas eu de problèmes, mais nous savions que nous n'avions pas une situation idéale. De plus, je crois que les problèmes que nous avons eus en piste et qui n'étaient pas apparus dans les simulations au banc d'essai, sont les imprévus typiques d'un nouveau projet, et il faut les prendre en compte. Je ne suis pas totalement surpris par ce qui s'est passé."

Au 1er mars 2022, les moteurs de F1 ont été gelés jusqu'à la fin de la saison 2025. Une décision motivée par la volonté de diminuer les dépenses et de donner suffisamment de temps aux motoristes pour se préparer à l'entrée en vigueur du prochain règlement moteur, en 2026.

Mattia Binotto, Team Principal, Ferrari

Mattia Binotto, Team Principal, Ferrari

Il était donc capital pour les constructeurs de réussir le développement des unités de puissance avant de ne plus pouvoir y toucher, puisque la hiérarchie des moteurs allait plus ou moins rester la même lors des quatre prochaines saisons. Dans cette optique, Ferrari a accordé une attention toute particulière à son V6 pendant l'hiver. Et, si l'on omet les problèmes de fiabilité, Binotto a été impressionné par les progrès réalisés entre 2021 et 2022.

"Dans ce domaine aussi [outre la performance générale de la voiture], nous avions fixé des objectifs très importants, et je peux dire que ce que nous avons pu développer au niveau de l'unité de puissance la saison dernière dans l'optique de 2022, est quelque chose que je n'avais jamais vu en plus de 25 ans à Maranello. C'est un exemple de ce que cette équipe est capable de faire", a commenté le directeur d'équipe.

"C'est fantastique. J'ai vu la dynamique dans le développement de l'ingénierie, les conversations et les interactions entre les groupes, et quand j'ai observé la même dynamique entre les groupes moteur et châssis, j'ai eu la certitude que nous travaillions bien. C'est quelque chose que l'on peut voir, que l'on peut sentir, que l'on peut même mesurer."

Ferrari a encore jusqu'au 1er septembre pour modifier et faire homologuer quelques éléments du groupe propulseur, tels que le MGU-K, la batterie et l'électronique. L'équipe prévoit d'introduire un nouveau système de récupération d'énergie au retour des vacances, néanmoins Binotto a tenu à calmer le jeu en précisant que ces changements ne seraient "pas un tournant".

Charles Leclerc et son moteur fumant au GP d'Azerbaïdjan

Charles Leclerc et son moteur fumant au GP d'Azerbaïdjan

Par deux fois cette saison, Leclerc a été contraint à l'abandon à la suite d'une casse moteur alors qu'il se trouvait en tête de la course. Sainz a lui aussi dû renoncer deux fois, à Bakou et au Red Bull Ring, alors qu'il était respectivement quatrième et troisième. Ces abandons dus à des pannes ont coûté 77 points à la Scuderia, qui comptait au soir du Grand Prix de Hongrie 97 longueurs de retard sur Red Bull, confortablement installé à la tête des deux championnats.

"Si l'on parle de panne moteur, eh bien, j'ai moi-même dirigé ce département par le passé, et ce n'est jamais agréable de voir de la fumée sortir de la voiture", a lancé Binotto. "C'est plutôt un sentiment de dépression. Quand on est en tête de la course – Charles était leader à Bakou mais on peut aussi mentionner Carlos en Autriche –, ce sont des problèmes que l'on ne veut jamais voir."

"Je reste calme, mais croyez-moi, dans ces moments-là, je suis déprimé. On met un certain temps pour essayer de réagir, mais ensuite on réalise qu'il faut penser aux prochaines étapes, à ce qu'il est nécessaire de faire. Et pas seulement d'un point de vue technique, mais aussi en termes d'équipe. On se dit alors : comment puis-je aider ? Je commence donc immédiatement à m'assurer que tout le monde reste calme et concentré, mais aussi à l'abri des attaques et des commentaires extérieurs."

Avec Léna Buffa

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