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Retours manqués : ce qu'Alonso devra garder en tête s'il revient

Seule une catégorie très particulière de pilotes a la chance de pouvoir accéder à la Formule 1. Seule une dans celle-ci décroche podiums, victoires et titres mondiaux. Et c'est une frange encore plus réduite qui peut aspirer à un retour chargé de succès après une absence plus ou moins prolongée.

Illustrations retours

Photo de: Camille De Bastiani

Le défi, lorsque l'on revient à la course après un certain temps d'absence, est que l'on oublie parfois combien de choses doivent jouer en sa faveur pour réussir. Il est tentant de se persuader que, d'une manière ou d'une autre, tout est dû au fait de surpasser les autres et de reproduire une formule gagnante connue dans le passé. Mais beaucoup de choses doivent aller en votre faveur pour que vous puissiez vous retrouver en position de gagner à nouveau.

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Très peu de gens ont déjà remporté le Championnat du monde dans autre chose que la meilleure voiture en Formule 1. Il s'agit là d'un fait. Et bien entendu, se trouver dans la meilleure auto du moment se mérite, se provoque, doit se justifier course après course. De 2000 à 2004, Michael Schumacher a disposé de la meilleure monoplace du plateau. Équipé de pneus Bridgestone, il a dominé au sein de son équipe et a gagné, réalisant sa part du contrat. Il ne fait aucun doute que Schumacher est un immense champion, mais au moment de son retour en 2010, même son frère Ralf n'était pas convaincu de la sagesse de cette décision.

Malheureusement, le retour de Schumacher en Formule 1 n'a que peu contribué à faire briller son héritage. Il a en revanche rappelé à quel point, justement, toutes les conditions doivent être favorables pour non seulement gagner et même s'approcher du podium. À son retour, Nico Rosberg, qui n'évoluait sans doute pas encore au meilleur niveau de performance de sa carrière, l'a maintenu sous contrôle en permanence. Il faut dire que l'Allemand progressait, tandis que Schumacher avait perdu un certain élan et tentait de retrouver des automatismes.

Peut-être que certains observateurs plus jeunes de la F1 garderont cette difficile expérience de trois ans avec Mercedes pour justifier le fait que Schumacher, après tout, n'était pas nécessairement selon eux un pilote si légendaire que cela. D'un autre côté, comment oublier ses jours de gloire chez Ferrari et la manière dont il est parvenu à créer cette dynamique autour de lui ? C'est parce qu'il est revenu et a montré au monde à quel point ce défi était relevé qu'il a indirectement aussi donné de la valeur à ses couronnes mondiales.

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Se rappelle-t-on encore qu'Alan Jones a tenté un retour en Formule 1 ? Sa saison 1980 fut merveilleuse et il maintint également un solide élan jusqu'à un certain point de la saison 1981 avec Williams. Mais lorsqu'il réapparut fin 1985 au volant d'une Lola Beatrice pour remplacer Patrick Tambay, les choses n'ont pas fonctionné comme espéré. Avant cela déjà, Jones avait bien fait une tentative de retour, en 1983, dans une Arrows après deux ans d'absence. Mais le mojo avait totalement disparu en 1985.

Dans chaque histoire de réussite, il y a un moment où la voiture et le pilote se retrouvent au sommet de leur forme individuelle et collective et sont capables de prendre l'avantage quand l'opposition est un peu plus faible. Et il est tentant d'embellir ces cycles et penser que les choses peuvent longtemps demeurer comme cela. Recréer les jours de gloire passés dans un environnement légèrement différent, et surtout, à un autre moment, est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Car lorsqu'une partie de cette formule se brise, c'est toute la chaîne qui s'effondre. Parlez-en à Mercedes, qui ne feint absolument pas sa crainte de manquer le passage crucial aux nouvelles règles techniques et sportives de 2022...

Poursuivons avec Jacques Villeneuve ! La Ferrari n'était pas encore au point en 1997 – Schumacher était encore à trois ans de gagner des titres mondiaux – mais tout ce qui a suivi l'unique titre mondial du Québécois n'a tout simplement pas marché. Cela ne veut pas dire que Villeneuve n'était pas un pilote talentueux à qui un bel avenir était promis. Mais penser que la victoire vous suit, c'est oublier que pour que la suite de l'aventure fonctionne, il faut des circonstances souvent extraordinaires. C'est le cas lorsque l'on parle de Niki Lauda. L'Autrichien est probablement le seul à avoir fait de son retour en Formule 1 un véritable succès.

Alors oui, Mika Häkkinen est revenu après avoir été gravement blessé lors de la dernière course de 1995 et a remporté deux championnats avec mérite par la suite. Mais rappelons qu'aussi dramatique que fut son accident à Adélaïde, le Finlandais n'a manqué qu'une seule course ! Lauda, lui, s'est remis d'horribles blessures au Nürbürgring en 1976 pour remporter le titre l'année suivante, et est encore plus tard sorti de sa retraite pour devenir également champion en 1984. Totalement sorti de la F1 pendant deux années complètes, il est revenu dans un environnement différent et a tenu ses promesses. Était-ce plus simple de le faire à cette époque ? Il serait bien vain de tenter de répondre à cette question.

Dans l'ère moderne de la F1, Kimi Räikkönen a réussi à revenir, gagner et... durer après son passage en WRC. C'est encore différent de l'histoire de Lauda, car Räikkönen a continué à piloter presque tout le temps, même s'il s'agissait de conditions très différentes. Il en va de même pour Juan Pablo Montoya, qui a remporté l'Indy 500 après 15 ans d'absence liés à sa participation au Championnat du monde de Formule 1, au championnat NASCAR et à des courses d'Endurance entre les deux. Les ex-équipiers McLaren se seront développés en restant actifs ; ce n'est pas comme s'ils étaient partis à la retraite. Nul doute qu'aujourd'hui, nombreux sont ceux à imaginer ce que ferait Fernando Alonso en Formule 1 après avoir lui aussi emprunté plus récemment un chemin alternatif dans le monde des sports mécaniques, mais toujours extrêmement actif et professionnel.

Beaucoup de choses dépendent de l'état d'avancement de la carrière du pilote au moment où il a été interrompu. Le retour de Robert Kubica en Formule 1 était une belle histoire : il bravait comme Lauda une blessure et une longue période d'interruption de la compétition. Puis, comme d'autres précités, le Polonais a repris la piste dans à peu près tout ce qu'il était possible de faire rouler pour redévelopper une condition lui permettant de convaincre sponsors et employeur de lui offrir une nouvelle chance.

Parmi les champions qui ont véritablement arrêté de piloter – Jones, Lauda et Schumacher – le seul retour vraiment réussi d'un point de vue sportif fut celui de Lauda, mais même lui n'a sans doute jamais été aussi rapide qu'Alain Prost quand ils étaient coéquipiers chez McLaren. Un pilote est-il déjà revenu d'une retraite, forcée ou non, et été plus rapide qu'avant ? On cherche encore un exemple, et Nigel Mansell n'est certainement pas celui-là.

Stirling Moss s'est totalement remis d'un énorme accident survenu en 1960 au Grand Prix de Belgique. Mais après son accident de Goodwood en 1962, il est allé faire des essais et avait tout perdu. Häkkinen est revenu de son congé sabbatique pour faire des essais pour McLaren en 2006, mais a vite réalisé qu'il serait préférable de rester à la retraite, ou tout du moins, de ne plus piloter en Grand Prix, après tout. Beaucoup de choses, comme on l'a dit, dépendent de l'état d'avancement de la carrière du pilote au moment de l'interruption de sa carrière F1.

Graham Hill avait déjà passé 12 ans dans la discipline lorsqu'il fut victime son gros accident à la fin de l'année 1969, sur le circuit de Watkins Glen. Hill remporta le Grand Prix de Monaco en 1969 et était encore un grand pilote – on oublie souvent qu'il est né la même année que Mike Hawthorn, qui a pris sa retraite à la fin de l'année 1958 – mais lorsqu'il arriva, cinq mois plus tard, à la première manche du Championnat du monde de 1970 en Afrique du Sud, son accident avait changé le Britannique. Au lieu de défier le peloton de tête ou de terminer deuxième comme l'année précédente, Hill termina finalement sixième à Kyalami, au volant d'une Rob Walker Lotus 49 (et non avec la voiture d'usine). Une belle performance, mais il évoluait dans une zone de performance différente de celle de ses jours les plus illustres.

Robert Kubica était plus jeune que Hill ne l'était pour son retour. Et bien que l'on n'ait, c'est désormais prouvé, plus nécessairement besoin des deux mains au top pour piloter une Formule 1, il peut y avoir certaines situations sur la piste où il est nécessaire de conserver la capacité d'utilisation des deux pour prendre une décision en une fraction de seconde. Sans cette certitude, vous risquez de vous remettre en question, ou de cibler d'autres ennuis en devant contourner ce problème de base et, ainsi, chercher un compromis. Kubica a prouvé pouvoir rouler en rallye et sur circuit à un niveau extrêmement élevé. Pouvait-il réellement espérer revenir un jour revenir à ce niveau atteint lorsqu'il a remporté son unique victoire en F1, sur le Grand Prix du Canada 2008 ? Difficile à dire.

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Publiquement, tout du moins, le Polonais a toujours assumé un certain réalisme sur sa situation, se disant avant tout heureux de boucler la boucle en F1 grâce à un retour pour un ultime challenge répondant à des questions intérieures qu'il se posait quant à sa capacité à le faire. Reste que l'on doute que celui-ci signait réellement chez Williams pour la saison 2019 en acceptant mentalement l'idée qu'il puisse se faire battre lors de toutes les séances de qualifications par un débutant et ne jamais pouvoir réellement montrer un niveau proche de celui qui lui avait été attribué dans le passé. Car tout comme personne ne niera le fait que Kubica n'a pas disposé des meilleures conditions de retour en F1 pour se mettre en valeur, le fait d'avoir pu le faire demeure bel et bien une opportunité en soi assez saisissante. Admettons également, comme nous l'avons fait avec Villeneuve et d'autres, que le Polonais avait beaucoup de choses pour lui à l'époque : un très bon châssis, un bon moteur et, dans le cas de Montréal, un tracé favorisant particulièrement son package.

La Formule 1 évolue-t-elle dans le sens où les pilotes plus talentueux gagnent, de nos jours ? Ce ne sera pas aujourd'hui que nous nous lancerons dans une série de paragraphes sur le sujet ! Tenter de suggérer aujourd'hui que Lewis Hamilton puisse être plus ou moins talentueux à son summum que ne le fut que Michael Schumacher à son propre point culminant, par exemple, relève de la plus pure spéculation. Tout juste peut-on oser suggérer que si Kubica était revenu en F1 dans les conditions dans lesquelles il l'a quittée, son expérience de la saison 2019 aurait été toute autre. Fernando Alonso regarderait-il vraiment ses dernières années en F1 avec Ferrari puis McLaren comme l'injuste situation dans laquelle un pilote de premier plan du plateau échoue face à ses propres aspirations à cause d'un matériel inférieur s'il revenait en 2021 et se frottait à la dure réalité d'un comeback, quelle que soit la machine à sa disposition et l'équipier qu'il trouverait en face de lui ?

Parfois, on oublie tout simplement la chance que l'on a eue...

Avec Autosport 

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