Comment la F1 veut mettre fin à la "farce" des pénalités
Les nouveaux dirigeants de la Formule 1 estiment que les pénalités sur la grille sont devenues indécentes, à la fois de par leur quantité et leur fréquence. Bien qu'il n'existe aucune solution simple, ils ont un plan pour résoudre le problème.
Stoffel Vandoorne, McLaren MCL32
Andrew Hone / Motorsport Images
Ross Brawn est connu pour son approche calme et raisonnée de tous les problèmes, donc quand il lance le mot "farce" par rapport aux pénalités sur la grille, on ne peut que sursauter et prêter attention.
Car s'il y a un aspect de la F1 actuelle qui agace Brawn plus que n'importe quel autre, c'est la façon dont les pénalités sur la grille ont tourné la F1 en ridicule. Brawn sait que les courses peuvent être améliorées et que la réglementation moteur a besoin d'être remaniée, mais les pénalités sur la grille ont particulièrement provoqué son émoi.
Il n'y a pas grand-chose à faire d'ici 2021, lorsque les nouvelles unités de puissance entreront en jeu, mais un plan est en train d'être élaboré pour que la situation s'arrange à ce moment-là.
L'addition
Brawn est frustré par le problème des unités de puissance, mais ce n'est qu'en épluchant les chiffres qu'il s'est rendu compte à quel point la situation est devenue incontrôlable. Faire la somme de toutes les pénalités pour la saison 2017 souligne à quel point cette situation est ridicule et explique les critiques des fans.
Alors qu'il reste un Grand Prix à disputer, il y a eu un total de 730 places de pénalité sur la grille pour des changements d'éléments de l'unité de puissance cette saison (cela exclut les boîtes de vitesses). Voici comment les quatre motoristes de la F1 se les partagent (y compris la pénalité de Hamilton au Brésil, bien qu'il ait pris le départ des stands).
HONDA – 380
RENAULT – 310
FERRARI – 20
MERCEDES – 20
Pour donner un ordre d'idée, avec 20 places sur la grille pour chacun des 20 Grands Prix, on arrive à un total de 400.
Cette situation attriste les fans et les observateurs, mais il n'y a pas de solution simple à ce problème. Bien que certaines solutions paraissent évidentes, comme le fait de retirer des points au championnat des constructeurs plutôt que de punir les pilotes, celles-ci ont inévitablement des conséquences inattendues.
Si l'on supprime des points au championnat des constructeurs, cela ne dissuadera pas forcément une équipe si cela peut lui garantir le championnat des pilotes. Et si un pilote obtenait un meilleur moteur sans être aucunement pénalisé, ça n'en serait pas moins une farce.
La solution
Bien que l'éradication des pénalités sur la grille soit un rêve utopique, Brawn est conscient que le statu quo n'est pas acceptable. Il a remarqué la division entre les pénalités concernant la combustion interne (environ un tiers du total) et celles liées aux éléments supplémentaires comme le turbo et les systèmes de récupération d'énergie.
Ainsi, la meilleure façon de maîtriser les pénalités serait de résoudre le souci à la source et de se débarrasser des éléments compliqués qui posent tant de problèmes. Cela signifie des turbos et des systèmes de récupération d'énergie plus simples et moins coûteux, afin qu'il ne soit plus nécessaire de limiter le nombre d'unités autorisées. Pas de restriction, donc pas de pénalités sur la grille.
"Ce que je pense que nous devrions essayer d'accomplir avec le nouveau moteur, ce sont des pièces qui peuvent être changées quand on veut d'un point de vue économique", déclare Brawn. "Si nous allons vers un design de turbo différent, un turbo homologué qui coûte 2000 à 3000 dollars [1700 à 2500 euros, ndlr], pourquoi limiter le nombre de pièces utilisables ? Ça n'en vaut pas la peine, du point de vue de la course."
"Mais quand le turbo est aussi cher et compliqué que maintenant, c'est pour ça que nous avons des limites. Ce moteur n'est pas un très bon moteur de course pour un certain nombre de raisons. C'est une incroyable démonstration de compétences d'ingénierie, mais ce n'est pas un très bon moteur de course."
Convaincre les motoristes
L'idée d'avoir des moteurs plus simples ne fait pas l'unanimité en F1, car l'une des attractions des Grands Prix est le fait qu'ils mettent à l'épreuve les technologies de pointe. Mais Brawn estime que la quête de la technologie ne doit jamais se faire au détriment du spectacle ou des fans, désignant l'exode des constructeurs en WEC comme l'exemple de ce qui se passe quand la technologie est trop extrême.
"C'est intéressant, parce que Porsche participe aux réunions et a pu donner son avis parce qu'ils ont vu les deux côtés. Et ils ont pu apporter cette compréhension de ce qui se passait, et il est vrai que c'est trop devenu un exercice technique. L'Endurance a ses fans, mais même dans cet environnement où les fans ne sont pas cruciaux, cela a vacillé et cela a échoué."
"Dans l'environnement où les fans devraient être l'élément le plus important, nous ne pouvons pas nous permettre cette sorte d'échec, où nous sommes si extrêmes que nous perdons le contact avec les fans parce que seules de très rares personnes peuvent se permettre cette technologie et exceller dans cette technologie."
"Cela fait quatre saisons que nous avons cette technologie et il y a encore énormément de pénalités sur la grille, parce que nous n'arrivons pas à maîtriser cette technologie. Tout le mérite revient à Mercedes, qui a fait du travail fantastique. Mais personne ne peut les rattraper. C'est la réalité."
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