Comment Raikkonen aurait pu l'emporter à Bahreïn
Kimi Raikkonen, Ferrari SF15-T
XPB Images
À l'arrivée du Grand Prix de Bahreïn dimanche dernier, Kimi Raikkonen ne concédait que 3.3 secondes au vainqueur, Lewis Hamilton. Mais Ferrari aurait pu faire mieux encore pour aider son pilote à vaincre les Mercedes.
L'expression "si seulement la course avait fait quelques tours de plus" est une formule - voire une excuse - bien connue des pilotes. Räikkönen ne l'a pas utilisée dimanche à Bahreïn. Mais le Finlandais aurait pu gagner cette course.
Rarement enclin à s'épancher auprès des médias, le pilote Ferrari n'est pas du genre à employer des excuses. Il déclarait ainsi que sa voiture était "constamment rapide" et que son équipe avait "plus ou moins réalisé le maximum."
Ce "plus ou moins" a toute son importance, car il signifie que le maximum n'a pas été fait, et c'est bel et bien ce que Räikkönen cherchait à exprimer. À raison, il s'est probablement endormi dimanche soir en se demandant comment il aurait pu gagner.
Ferrari trop concentré sur Mercedes?
D'emblée, il faut préciser que le Champion du Monde 2007 n'avait pas énormément d'espoirs de succès à Bahreïn, sauf en cas de souci rencontré par les Mercedes. La façon dont Rosberg a dépassé Vettel à deux reprises prouve que la SF15-T concède encore du terrain à la W06.
Mais les Ferrari sont assez solides pour mettre la pression sur les Mercedes. Räikkönen a déclaré que son bolide était assez rapide pour suivre les Flèches d'Argent, mais qu'il lui était en revanche difficile de se battre avec elles et de les dépasser.
Si les W06 du constructeur allemand sont rapides, l'équipe Mercedes a compromis le refroidissement de ses freins sur le circuit de Sakhir afin d'optimiser sa vitesse de pointe. Et cela s'est finalement ressenti en fin de Grand Prix, lorsque Hamilton et Rosberg furent contraints de ménager leurs disques de freins.
C'est tout d'abord Rosberg qui en a fait les frais : l'Allemand a tiré tout droit au premier virage et Räikkönen est passé. Quelques kilomètres plus loin, Hamilton fut contraint de ralentir très nettement son rythme dans le dernier tour afin de ne pas tout perdre.
Räikkönen, qui reprenait un peu moins d'une seconde au tour au Champion en titre (mais deux secondes pleines dans le dernier tour), a conclu le Grand Prix à seulement trois secondes de la Mercedes. Et l'on peut imaginer beaucoup de choses : si Räikkönen avait été plus proche… Si Hamilton avait rencontré ce problème quelques tours plus tôt… Si Räikkönen avait effectué son dernier arrêt un peu plus tôt…
Ferrari avait d'autres solutions
Avec un peu de recul, il est évidemment facile d'imaginer ce qui aurait pu être fait différemment. C'est ainsi que l'on peut facilement conclure qu'au vu de l'erreur commise par Sebastian Vettel en début de course, l'Allemand a probablement gêné le rythme de son équipier lors du premier relais.
Räikkönen était certes derrière sur la piste, mais l'est-il également dans l'équipe? Quoi qu'il en soit, la stratégie de loin la plus risquée lui a été attribuée, Ferrari montant les pneus mediums sur la voiture du pilote finlandais en milieu de course.
Avance rapide jusqu'en fin de course : Räikkönen a réalisé un dernier tour en 1:38.015, soit un chrono plus rapide que ceux de Hamilton durant les huit dernières boucles, avant qu'il rencontre ses problèmes de freins. Les pneumatiques tendres étaient donc plus performants que prévu en fin de relais. Si Räikkönen s'était arrêté plus tôt, alors qu'il était en difficulté avec ses gommes mediums usées, il y a fort à parier qu'il aurait été plus proche de Hamilton sous le drapeau à damier...
Mais une autre question se pose également : et si Ferrari avait gardé Kimi sur une stratégie tendres/tendres/mediums, comme ce fut le cas pour ses adversaires directs? Vettel a ruiné sa course en cassant son aileron avant lorsqu'il est sorti dans les graviers, mais rappelez-vous qu'il était alors en lutte avec Rosberg, et que Räikkönen se situait juste derrière eux...
Conclusion
Ferrari a probablement effectué le bon choix en divisant ses possibilités stratégiques, au regard des problèmes rencontrés en fin de course par Mercedes. Cela aurait pu leur permettre de passer devant avec l'un des deux pilotes.
L'idéal pour la Scuderia aurait été de voir intervenir la voiture de sécurité, car Räikkönen aurait probablement remporté la course. Rappelez-vous que l'an dernier, celle-ci avait permis au combat Hamilton-Rosberg de se poursuivre jusqu'à l'arrivée. Räikkönen aurait été en mesure de préserver ses gommes tendres et de posséder ainsi un avantage très net sur Hamilton dans les derniers tours.
"Quelques tours de plus" n'auraient alors pas été nécessaires au pilote Ferrari pour l'emporter à Bahreïn. Räikkönen aurait gagné la course au galop, celui d'un cheval cabré et revigoré.
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