Comment une équipe F1 gagne-t-elle en valeur sans profits?
Expliquer comment les équipes F1 gagnent de l’argent ou gagnent en valeur mérite un ouvrage entier, et il serait prétentieux de tenter d’apporter des réponses synthétiques et définitives, tant le sujet est complexe
Expliquer comment les équipes F1 gagnent de l’argent ou gagnent en valeur mérite un ouvrage entier, et il serait prétentieux de tenter d’apporter des réponses synthétiques et définitives, tant le sujet est complexe. Par ailleurs, la réalité de chaque équipe est bien différente, en raison de son indépendance ou non par rapport à un manufacturier ou une super-marque, de son histoire, de ses résultats sportifs, ou tout simplement de sa vocation.
Comparer les systèmes financiers mis en place par Ferrari, qui dispose d’une place à part en raison de son appartenance au championnat depuis 1950, et de Marussia, petite structure privée ne dépendant même plus du constructeur russe portant ce même nom, revient presque à vouloir trouver des passerelles entre le management du business du FC Barcelone et de l’En Avant Guingamp. Et pourtant, en F1, les deux se côtoient, et ont même des liens étroits !
La meilleure façon d’expliquer pourquoi les équipes F1 acceptent de creuser des trous de comptabilité insurmontables dans l’immense majorité des business de tous les autres secteurs d’activités du monde est que celles-ci ne recherchent tout simplement pas les profits !
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Quels teams gagnent vraiment de l'argent en F1 ?Absurdité ? A chacun de se forger son opinion. Les teams F1 sont pensés pour atteindre un équilibre financier, pas pour générer (immédiatement) des bénéfices. Leur gestion est unique : les directeurs d’équipes (indépendantes) ont pour mission de dépenser le moindre centime disponible pour pousser la performance à un autre niveau. Si le budget disponible (ou emprunté) ne passe pas dans l’immédiateté de la performance de la voiture, il est injecté dans l’établissement de projets s’inscrivant sur le long terme (centres d’études, souffleries, fours autoclaves, super-ordinateurs, infrastructures de premier plan, bases logistiques, simulateurs, etc), donnant de la valeur au package global au moment d’une revente potentielle.
En F1, c’est avant tout la victoire et les performances en piste qui donnent de la valeur à une structure privée (Williams, Force India, Sauber, etc) ou à la maison-mère qui délie sa bourse pour financer l’essentiel du programme (Mercedes, Red Bull). Dans les deux cas, l’objectif est le moyen/long terme, et l’établissement d’une valeur de référence (via les résultats, l’ancienneté, le palmarès, la perception), ainsi que le potentiel de mise en valeur pour des enjeux supérieurs, comme chez les constructeurs de supercars que sont Ferrari et McLaren. Pour ces deux derniers, dont les modèles se vendent directement grâce à l’identité F1, le sport et la nature de l’activité sont indissociables. La F1 est vitale pour Ferrari et McLaren, et l’inverse est également vrai. La valeur des deux côtés est renforcée proportionnellement à leur unité.
Bernie Ecclestone est le premier à en être conscient, et c’est pour cette raison que Ferrari dispose d’avantages financiers colossaux par rapport aux autres équipes du plateau. Les teams 'importants' disposent également d'un statut particulier pour pouvoir continuer à dicter les règles futures du sport. C'est ainsi qu'est né le Groupe Stratégique, par ailleurs décrié pour son autoritarisme et sa possible illégitimité légale devant une Cour Européenne ! Un sujet qui vaut à lui seul un article futur !
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