COVID-19 : Quatre options de précaution pour le GP de France F1
Motorsport.com s'est entretenu ce mercredi avec Éric Boullier, directeur du Grand Prix de France de Formule 1, pour évoquer la gestion de l’événement face à la situation de prévention des risques autour de l'épidémie de coronavirus.
Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images
Alors que les préparatifs du Grand Prix d'Australie, manche d'ouverture de la saison F1 2020, battent désormais leur plein à Melbourne dans une atmosphère pour le moins différente de celle des habituelles rentrées des classes sur l'Albert Park, nombre de promoteurs et organisateurs d'événements de petite ou grande ampleur dans le monde des sports mécaniques suivent forcément très attentivement l'évolution de la situation autour de l'épidémie mondiale de coronavirus.
Dans un effort collectif avec les autorités sanitaires et les gouvernements concernés, le maintien de mesures de précaution permettant de contenir la propagation du COVID-19 est la priorité des organisateurs d'événements. C'est avec responsabilité qu'Éric Boullier et l'équipe du Grand Prix de France veillent également d'un œil très attentif à l'évolution de la situation.
Tout comme l'ACO, qui a pour l'heure communiqué ne pas envisager de report des 24 Heures du Mans prévues en juin dans la Sarthe – où seront en revanche reportées les 24 Heures moto (organisées par la FIM) d'avril à septembre –, le GP de France suit de près tous les scénarios possibles, qui sont au nombre de quatre.
Éric Boullier, quels sont les éléments pris en considération en ce moment par le Grand Prix de France F1 autour de l'événement du Castellet, prévu pour le dernier week-end de juin ?
Nous ne sommes pas dans la même position que nos collègues du MotoGP ou des 24H du Mans Motos, qui ont d'ailleurs déjà pris la décision de repousser. Nous, nous sommes tout de même prévus dans trois mois et demi, donc pour l'instant nous considérons effectivement tous les cas. Il y en a quatre : il ne se passe rien, on est à huis clos, on repousse ou l'on annule. Nous avons la chance d'être assurés, donc du coup, quoi qu'il arrive, même dans le scénario le plus improbable ou gênant qui serait l'annulation du Grand Prix, chaque spectateur serait remboursé intégralement. Là-dessus, au moins, on peut dormir sur nos deux oreilles. C'est important de le dire !
Il est donc possible de continuer à se projeter sur un déplacement sur l'événement, faire sa réservation, car l'organisation suivra de près la situation au jour le jour…
Exactement. La vie ne s'arrête pas aujourd'hui et je pense qu'il faut continuer à planifier ce que l'on souhaite faire. Pour les fans de la Formule 1 qui souhaitent venir sur le Grand Prix de France, il n'y a pas d'inquiétude à avoir : ils seront protégés. Au quotidien, effectivement, c'est trop loin pour se projeter et prendre une décision [maintenant].
Nous sommes en contact au quotidien avec la FFSA, la FIA, la FOM et le ministère des Sports, qui est notre interlocuteur. Nous sommes donc au courant de ce qui se passe et ce qui va se passer, mais nous sommes à trois mois et demi de l'événement. Tant que nous ne sommes pas à quelques jours de l'événement, nous n'allons pas bouger et prendre de décision. Mais chaque scénario a été considéré et nous sommes prêts à l'activer, quel qu'il soit. En attendant, la vie continue car il faut se préparer à célébrer la F1, ses 70 ans et les 50 ans du circuit : c'est quand même un très bel événement.
Outre les interlocuteurs mentionnés, parlez-vous avec le ministère de la Santé ou la région ? Peuvent-il avoir une influence sur la suite donnée aux choses ?
Ce sera une décision légale pour nous, de gouvernement, sur un cas de force majeure, qui forcerait à ce que quelque chose de différent se passe. On écoute tout le monde et bien sûr les instances dirigeantes et compétentes, qui ont les pleins pouvoirs.
Dans le cas où il faudrait repousser l'événement et trouver une autre date, c'est avec Liberty Media que se passe la conversation ?
Ça se discuterait avec eux, mais ce n'est pas du tout d'actualité pour l'instant. La F1 est actuellement à Melbourne, ils vont rouler [vendredi] matin et pour l'instant, il n'y a pas de discussion sur quoi que ce soit du genre.
Un dernier mot pour les fans qui hésitent à réaliser une réservation ?
Je veux être rassurant. La vie ne s'arrête pas ! Il y a des précautions, des protocoles à suivre. C'est bien entendu. La santé et la sécurité de nos spectateurs et des acteurs de la F1, des médias, sont très importantes : c'est même la priorité numéro 1. Nous respecterons donc ce qui se passera. Aujourd'hui, il est quand même plus question que l'épidémie soit contenue d'ici quelques semaines et je dirais que la jauge est plutôt positive pour que le Grand Prix se tienne comme prévu.
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