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Daniil Kvyat : Un bon choix pour Red Bull ?

Inutile de dire que la titularisation du jeune Daniil Kvyat par Toro Rosso, intervenue lundi soir, a surpris plus d'un observateur dans le monde du sport automobile.

Certes, Kvyat faisait partie des candidats à la succession de Daniel Ricciardo, mais c'était également le cas d'autres pilotes du Red Bull Junior Team tels que Carlos Sainz Jr et Antonio Félix da Costa. Tandis que ces trois pilotes étaient évalués par les dirigeants de l'équipe au taureau, notamment par Helmut Marko, les rumeurs allaient encore plus loin.

Des sponsors brésiliens étaient censés permettre à Felipe Nasr, actuel troisième du championnat GP2 derrière des pilotes plus expérimentés que lui, d'arriver chez Toro Rosso sans faire partie de la filière, mais il n'en fut rien. Encore récemment, Stoffel Vandoorne, vice-champion de Formule Renault 3.5 pour sa première saison dans la discipline, aurait été contacté par l'écurie de Faenza... et aurait décliné cette offre, préférant rester fidèle à McLaren.

AFDC, le favori

Finalement, on peut surtout se demander pourquoi Red Bull a choisi de promouvoir Kvyat, qui ne court qu'en GP3, et pas Antonio Félix da Costa, vu comme le favori dans cette optique par tous les médias. Pour le comprendre, il faut s'attarder sur le contexte de ce choix, et remonter à la saison 2012. Dès fin juin, da Costa remplace un Lewis Williamson très décevant, à la fois chez Arden Caterham en Formule Renault 3.5, et au sein du Red Bull Junior Team !

Et la progression du Portugais est impressionnante. Dans une discipline qu'il découvre en pleine saison, il monte sur le podium dès son troisième meeting, à Silverstone. Lors des cinq dernières courses de la saison, il enchaîne quatre victoires et une seconde place. Sa suprématie est telle qu'à Barcelone, il s'impose avec trente secondes d'avance sur le reste du peloton. Il faut souligner, il est vrai, la domination d'Arden Caterham en cette fin de saison : chaque victoire du natif de Lisbonne s'accompagne d'un meilleur tour en course de son coéquipier Alexander Rossi.

Da Costa finit le championnat à 23 points du champion Robin Frijns, en ayant raté cinq courses... En GP3, où il court simultanément, son arrivée au sein du Red Bull Junior Team semble lui donner un boost puisque là aussi, il enchaîne les podiums au point d'être en lice pour le titre au dernier meeting malgré un début de saison timide.

Antonio Felix da Costa

Néanmoins, en 2013, rien ne s'est passé comme prévu pour da Costa. Le Portugais avait mis la barre si haut que tous les observateurs s'attendaient à une victoire nette et sans bavure au championnat. Mais il se classe finalement troisième... à plus de cent points de Kevin Magnussen.

Il faut dire que la chance n'a pas toujours été de son côté. Dès la première course, à Monza, il a perdu la deuxième place sur une crevaison, avant de s'imposer brillamment le lendemain. Globalement, da Costa a connu davantage d'ennuis que Magnussen et Vandoorne, mais cela n'explique pas tout. Si l'on compare le nombre de points par course terminée en 2013, il s'élève à 17,13 pour le Danois, à 15,29 pour le Belge, et à 13,23 pour le Portugais. La différence reste notable.

De plus, pourquoi est-ce Magnussen qui est parvenu à signer huit pole positions, tandis que da Costa n'en a réalisé qu'une ? Pourquoi ce dernier n'est-il pas parvenu à vaincre Vandoorne, un simple débutant ? Ce sont certainement ces questions qui ont trotté dans la tête du Dr Marko ces derniers temps. Da Costa en était conscient, lui qui s'était montré très évasif dans une interview qu'il avait accordée à ToileF1 il y a quelques semaines.

Kvyat, une ascension foudroyante

Dans le même temps, Daniil Kvyat a fait ses classes, constamment aux avants-postes des championnats qu'il a disputés. En 2011, il s'est classé troisième d'Eurocup Formula Renault 2.0, juste derrière Robin Frijns et Carlos Sainz Jr, juste devant Will Stevens et Stoffel Vandoorne. Ces jeunes hommes ont tous un fort potentiel, et certains étaient plus expérimentés que le Russe. Rempilant en FR2.0 pour 2012, Kvyat a certes perdu le titre sur le fil face à Vandoorne, mais n'avait pas à rougir de ses performances, ayant remporté pas moins de la moitié des courses.

Enfin, la saison 2013 a vu Kvyat arriver en GP3, et malgré des débuts un peu timides, le jeune Russe est monté en puissance au sein de l'équipe MW Arden, remportant deux courses lors des deux derniers meetings, et signant même une deuxième place en s'élançant huitième, du fait de la grille inversée, à Monza. Kvyat a sept points de retard sur le leader du championnat Facu Regalia, mais va se rendre à Abu Dhabi avec un avantage psychologique sur son rival (mais aussi la pression supplémentaire liée à l'afflux de journalistes F1 qui devraient faire le déplacement au paddock GP3 pour demander quelques mots au nouveau pilote Toro Rosso).

Une marche trop élevée ?

Kvyat sera le premier pilote à faire un saut direct du GP3 à la Formule 1. Esteban Gutiérrez est passé par la case GP2, tandis que Valtteri Bottas a couru quinze séances d'essais libres chez Williams l'an passé, pour se préparer à sa future titularisation. Il n'en sera rien pour Kvyat, qui va devoir tout apprendre du monde de la Formule 1 en quelques mois, lui qui n'a couvert qu'une vingtaine de tours au volant de la Toro Rosso au mois de juillet.

L'apprentissage sera difficile : on a vu le temps qu'il a fallu à Gutiérrez, qui a pourtant couru en GP2 pendant deux ans et qui connaissait l'équipe Sauber depuis longtemps, pour commencer à rivaliser avec Nico Hülkenberg. Il avait pourtant été sacré champion de GP3 à 19 ans, un contexte qui sera celui de Kvyat s'il est titré la semaine prochaine. Aussi, on peut clairement affirmer que sur le court-terme, da Costa aurait fait mieux que Kvyat. Le Portugais connaît mieux la F1 et a déjà deux saisons d'expérience en Formule Renault 3.5, sans parler de son potentiel certain. Quant au Russe, il arrive certainement trop tôt en Formule 1.

Red Bull a-t-elle fait le mauvais choix pour autant ? Il y a deux raisons pour lesquelles ses dirigeants a pu préférer Kvyat : soit ils ont estimé que ce dernier avait un potentiel encore meilleur que celui de son rival, soit ils ont envisagé un point de vue marketing, un pilote russe pouvant être plus intéressant qu'un pilote portugais, notamment avec l'arrivée d'un Grand Prix de Russie en 2014. Marko affirme que cela n'a pas fait pencher la balance, mais le plus probable est que les deux facteurs, le talent et le marketing, aient eu leur influence.

En Formule 1, tout est question de timing. Helmut Marko l'admet volontiers, si le choix avait dû être fait il y a un an, c'est Antonio Félix da Costa qui aurait signé chez Toro Rosso. Or, le monde du sport automobile peut être cruel. En quelques mois, da Costa est passé du statut de future star à celui de pilote à l'avenir incertain... Ironie du sort, c'est son colocataire Daniil Kvyat qui s'octroie le volant qui lui était promis. Au risque de se brûler les ailes.

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