Domenicali : Alonso, Hamilton et Vettel sont "au sommet de la F1"
Directeur de la Scuderia Ferrari de 2008 à 2014, Stefano Domenicali a passé pas moins de 19 ans au sein de la structure de Maranello, et conserve un regard avisé sur le monde de la Formule 1, qu'il a quitté depuis lors.
Photo de: Sutton Motorsport Images
Domenicali a eu le privilège de travailler avec des pilotes parmi les plus grands de notre ère, notamment Kimi Räikkönen, Felipe Massa et Fernando Alonso. Il considère ce dernier comme l'un des trois meilleurs pilotes de F1 actuels, aux côtés de Lewis Hamilton et de Sebastian Vettel.
Lorsque le journal italien Corriere dello Sport lui demande qui est le meilleur entre Alonso et Hamilton, Domenicali répond : "Il est difficile de dresser des bulletins de notes, parce qu’il y a celui qui est plus fort en qualifications, celui qui l’est en course, ou dans la résistance mentale. Aujourd’hui, ils sont trois au sommet de la Formule 1 : eux deux et Vettel. Les différences sont minimes, mais comme toujours cela dépend beaucoup de la voiture qu’ils pilotent."
En ce qui concerne Alonso, il entame sa 12e saison dans la quête d'un troisième titre mondial, après notamment cinq campagnes infructueuses chez Ferrari de 2010 à 2014. Lassé de son insuccès, le pilote McLaren commence à se tourner vers de nouveaux horizons, notamment les 500 Miles d'Indianapolis et les 24 Heures du Mans.
"Fernando a besoin de défis en dehors de la Formule 1 parce que son équipe traverse une période difficile. Il essaye de prouver à quel point il est grand, à 360°. Il reste parmi les meilleurs dans l’absolu", ajoute Domenicali, qui prédit par ailleurs un nouveau duel Mercedes/Ferrari pour le titre 2018, avec Red Bull en arbitre.
L'Italien est désormais PDG de Lamborghini, ce qui ne l'empêche pas de compatir avec les difficultés rencontrées par Ferrari en Formule 1. Bien qu'actuellement compétitive, la Scuderia n'a toujours pas remporté le moindre titre depuis le championnat des constructeurs 2008.
"En montagne, plus on monte haut et plus l’air se raréfie", analyse-t-il. "Ils savaient à quel point l’ascension vers le titre serait difficile, mais on ne réalise certaines difficultés que lorsque l’on est proche du sommet. Je suis certain que cette année ils vont se battre jusqu’au bout."
Lamborghini vs. Ferrari en GT
Quant aux Lamborghini, c'est dans d'autres compétitions qu'on les retrouve, à savoir le Blancpain GT Series et l'IMSA. La marque a justement remporté les 24 Heures de Daytona 2018 dans la catégorie GTD, avec une Huracán GT3 confiée à Mirko Bortolotti, Rik Breukers, Rolf Ineichen et Franck Perera. Elle a également été sacrée dans le championnat Endurance du Blancpain l'an passé, ce même Bortolotti s'imposant aux côtés d'Andrea Caldarelli et de Christian Engelhart. Et dans les deux cas, Ferrari était également engagé.
"Mon lien avec Ferrari reste très fort", commente Domenicali. "En Formule 1 je reste l’un de leurs grands supporters, en GT j’essaye de les battre, mais si je gagne, je suis content parce que j’ai gagné, pas parce que les autres ont perdu. Et je ne parle pas uniquement de courses, c’est mon approche de la vie."
Quant à comparer ces deux grands constructeurs transalpins, "ce sont des produits différents, historiquement. Le Cheval Cabré est né d’une grande équipe de course et s’est ensuite transformé en entreprise sous l’impulsion d’Enzo Ferrari, Lamborghini est né en tant que GT."
"Leurs lignes et leurs clientèles sont différentes : Ferrari a beaucoup plus d’histoire et reste la première voiture emblématique du monde du luxe à s’être affirmée dans le monde, Lamborghini a toujours été plus petit. Ferrari a fait preuve de continuité, a constamment produit des voitures merveilleuses en touchant le cœur du grand public grâce à sa présence en Formule 1."
"Par le passé, Lamborghini a survécu à des crises déclenchées par l’instabilité de l’actionnariat, qui ont eu des répercussions inévitables sur la production. On peut dire que ce sont des concurrents, mais je les vois vraiment comme étant différents en matière de philosophie du produit.”
Pourrait-on voir Lamborghini un jour en Formule 1, alors que le constructeur y a été motoriste avec son V12 fourni à sept écuries différentes de 1989 à 1993 sans grand succès ? "La Formule 1 n’est pas en vue pour Lamborghini, en tout cas pour le prochain quinquennat", conclut Domenicali.
Avec Léna Buffa
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