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Édito - Barcelone 2016, Spa 2014 : quand les courbes s’inversent

Barcelone 2016 a-t-il été le tournant de la saison ? La question est un brin provocatrice. Pourtant, on est certainement en droit de se la poser, même si la réponse arrivera bien plus tard, ou tout simplement jamais. 

Le poleman Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid dans le parc fermé avec Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid

Photo de: XPB Images

À Barcelone, il y a bientôt un mois, c’est dans le bac à gravier que s’est terminée la course des deux pilotes Mercedes. Inutile de revenir sur les circonstances ou sur les raisons qui ont pu mener à ce désastre pour l’écurie allemande, car l’histoire est connue de tous. En revanche, c’est à Monaco, deux semaines plus tard, que le monde de la F1 pouvait en observer les premières conséquences sportives en piste. 

Chacun aura noté que Mercedes a choisi de gérer la crise autrement qu’il y a deux ans. Toto Wolff l’a reconnu lui-même, il y avait des leçons à tirer de la manière dont la firme à l’Etoile avait agi après l’accrochage survenu à Spa-Francorchamps en 2014. 

Concédons-le également, les faits ne sont pas similaires. D’abord parce que les responsabilités sont certainement plus partagées ou moins évidentes que lors du premier acte, mais surtout parce que l’issue n’a pas avantagé ou désavantagé Lewis Hamilton ou Nico Rosberg, aucun d’entre eux n’ayant pu reprendre la piste après l’accrochage. Le timing est lui aussi différent, puisque Barcelone 2016 survient tôt dans la saison, quand Spa 2014 avait amorcé la deuxième partie du championnat. 

La Mercedes AMG F1 W07 Hybrid de Nico Rosberg, Mercedes AMG F1, est retirée du bac à gravier après le crash du premier tour

Il n’empêche, sans faire de raccourcis ni tirer de conclusions impossibles à établir, les deux évènements peuvent se rapprocher par certains aspects. Si Mercedes a adopté une gestion différente de l’affaire, les deux pilotes n’ont certainement pas réagi non plus comme ils l’auraient fait il y a deux ans. Lewis Hamilton l’a lui-même admis, tous les deux ont mûri et ont appris de leurs parcours et expériences respectives. 

Première réponse à Monaco

Le début de saison difficile - et malchanceux - vécu par le triple Champion du monde a largement accentué le contraste avec la réussite connue par son coéquipier lors des quatre premiers Grands Prix de la saison, tous conclus par une victoire de l’Allemand. Ce dernier le savait, comme tout un chacun, cette série faste ne pourrait pas durer et la dynamique allait basculer à un moment ou un autre. Pour lui, elle s’est donc stoppée brutalement quelques centaines de mètres après le départ du Grand Prix d’Espagne, quand au même moment Hamilton pouvait continuer à broyer du noir sans avoir connu un seul envol "propre". 

Qu’en serait-il à Monaco ? La réponse a été apportée dès les premiers tours d’un Grand Prix extrêmement particulier, rendu périlleux par la pluie. Un Nico Rosberg en manque de rythme, incapable de gérer les températures sur sa Mercedes, tandis que Hamilton piaffait d’impatience derrière lui. C’est finalement une discussion radio qui a permis à Mercedes de convaincre le leader du championnat de s’écarter. 

La "consigne", ou "discussion", ne choquera personne tant il était logique du point de vue de l’équipe de réagir tandis que Daniel Ricciardo s’envolait en tête de la course. Mais la mise en œuvre n’avait rien d’évident, car c’est finalement plutôt rapidement que Rosberg a intelligemment accepté de laisser la voie libre à son coéquipier et rival. Qu’on le veuille ou non, ce choix qualifié de "gentleman" par Hamilton lui-même force le respect. 

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid dépasse son équipier Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid

Avant le Grand Prix de Monaco, Rosberg disposait d’une avance confortable de 43 points en tête du championnat par rapport à Hamilton, alors troisième. À l’issue de la course en Principauté, il n’en comptait plus "que" 24, soit moins d’une victoire d’écart. Alors qu’il fait tout son possible pour conquérir le titre mondial qu’il n’est pas parvenu à accrocher à son palmarès ces deux dernières années, Rosberg a dû mettre de côté l’orgueil que tout pilote peut avoir, encore plus légitimement avec un tel enjeu sportif. 

Alors, il est évidemment tentant de se poser la question : aurait-il privilégié aussi ostensiblement et/ou si rapidement l’intérêt collectif si l’histoire n’avait pas été celle que l’on connaît à Barcelone lors du Grand Prix précédent ? Impossible de le dire, simplement d'en douter. 

Un probable intérêt personnel

Il y a sans aucun doute un autre facteur à prendre en compte autour de cette situation. On le sait, Nico Rosberg est actuellement au cœur des négociations avec Mercedes pour prolonger son contrat, qui prend fin dans quelques mois. L’Allemand a d’ailleurs fait appel à Gerhard Berger pour représenter ses intérêts auprès du constructeur allemand. 

En mettant en avant son esprit d’équipe et sa capacité à penser aux intérêts de l’écurie en piste, l’Allemand a probablement servi son propre intérêt personnel malgré tout : celui de s’assurer un nouveau contrat plus simple à discuter, quand les rumeurs l’envoyant possiblement vers un nouveau défi pour 2017 sont certainement alimentées pour le placer en position plus confortable pour les discussions avec la marque de Stuttgart. 

Nico Rosberg, Mercedes AMG F1

On se souvient que, dans d’autres équipes par le passé, on avait vu des situations contractuelles directement liées à des faits survenus en piste, plus ou moins similaires. Ainsi, quand Sebastian Vettel et Mark Webber s’étaient accrochés en Turquie en 2010, la réponse de Red Bull avait été de sceller la prolongation de contrat du pilote australien très rapidement, mettant fin à tout emballement. 

Une nouvelle dynamique ?

Il y a deux ans, après Spa-Francorchamps, Lewis Hamilton avait quitté les Ardennes en ayant pris un coup derrière la tête, et Rosberg en étant pointé du doigt, publiquement comme en interne. Dans la foulée, le Britannique avait enchaîné sur une série de six victoires en sept courses. Elle avait notamment débuté par un "cadeau" de son coéquipier, parti à la faute au freinage de la première chicane de Monza. 

Peut-on comparer cette erreur italienne à la contre-performance de Monaco pour Rosberg ? La ficelle est sans doute trop grosse. Mais le constat qui ne fait aucun doute concerne la capacité de Hamilton à rebondir. Car après Barcelone, les deux pilotes ont cette fois été rappelés à leurs responsabilités, et tous les deux ont subi une grosse déception en Catalogne. Mais l’histoire s’est répétée, en ce sens que le pilote au n°44 a été suffisamment fort pour offrir une prestation de très haut vol lors du dimanche monégasque, qu’il a décrite comme l’une des meilleures courses de sa carrière. 

Peu importe ce que disent les leçons du passé et ce que raconte l’histoire de chaque nouvelle saison : à la fin de l’année, si l’issue est favorable à Lewis Hamilton, on saura se souvenir que les courbes se sont inversées au moins une fois après le moment clé de Barcelone. Mais il n’en sera peut-être rien si le toujours spectaculaire circuit Gilles Villeneuve propose un nouveau chapitre inattendu à ce combat au sommet, auquel souhaitent ardemment se mêler les pilotes Ferrari et Red Bull. Quand on sait ce que peut réserver Montréal à la Formule 1, on se dit que ça n’a rien d’impossible…  

Le vainqueur Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid fête la victoire dans le parc fermé

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