Y aura-t-il encore une F1 à deux vitesses en 2021 ?
Objet de toutes les attentions, le projet que cherche à mettre en place Liberty Media pour l'avenir de la Formule 1 à l'horizon 2021 est à la fois sensible et catalyseur de polémiques.
Kimi Raikkonen, Ferrari SF71H, au départ de la course
Sutton Motorsport Images
Parmi les volontés affirmées des propriétaires de la discipline, celle de réduire l'écart entre les équipes de pointe et le reste du peloton est au cœur des préoccupations. À Bahreïn, Liberty a présenté ses propositions aux équipes du plateau : elles comportent notamment une suggestion pour plafonner les coûts ainsi qu'une modification de la manière dont sont redistribués les revenus commerciaux. La question de la motorisation est également à régler, avec une échéance fixée fin mai.
Au cours des cinq dernières saisons, toutes les victoires se sont partagées entre les trois top teams uniquement : Mercedes, Ferrari et Red Bull. En ce début de saison, on constate par ailleurs un fossé de performance qui résiste entre ces trois écuries et les autres. Pour des équipes comme Force India, il ne fait aucun doute que le plan de la F1 doit être de rapprocher les équipes pour permettre à un maximum d'entre elles de venir se mêler aux avant-postes.
"La division [du plateau] en deux groupes est définie par votre budget", rappelle Otmar Szafnauer, directeur de l'exploitation chez Force India. "Ce qui nous restreint, c'est le budget que nous avons pour nous permettre de faire des expérimentations afin de produire ce qui est optimal."
"Si l'on n'a pas le budget pour produire instantanément, il y a du retard en piste par rapport au moment où l'on a trouvé l'amélioration. Si vous avez l'argent, vous aurez les pièces le lendemain. Vous disposerez d'une plus large base de fournisseurs, ou bien vous achèterez la machine pour faire les choses vous-mêmes. Une fois que les coûts plafonnés arriveront, nous dépenserons tous la même quantité, toute ces choses-là disparaîtront. Cela devrait resserrer le peloton."
Le plafond contesté des 150 millions de dollars
La proposition de budget plafonné faite par Liberty Media évoque une limite fixée autour de 150 millions de dollars (environ 122 millions d'euros). Les équipes de pointe dépensent plus du double de cette somme et voient l'idée d'un très mauvais œil. Chez Mercedes, Toto Wolff l'a d'ores et déjà jugée "pas réalisable", précisant qu'il ne tenait pas compte de tous les domaines : "Ce chiffre doit être mis en perspective, car le marketing est exclu, les pilotes sont exclus, de nombreuses autres activités sont exclues".
Les arguments du directeur exécutif de Mercedes F1 ne convainquent pas pour autant Otmar Szafanauer, en dépit des liens entre les deux équipes puisque Force India utilise les unités de puissance de la firme de Stuttgart. Les discussions à venir pourraient d'ailleurs s'orienter vers une séparation des dépenses, ce qui permettrait de ne pas inclure les budgets moteur et marketing, ainsi que les salaires des pilotes, dans la partie plafonnée, afin de satisfaire les équipes d'usine.
"Je pense que le chiffre qu'ils ont proposé est raisonnable", considère Szafnauer. "Ces deux dernières années, nous étions à la quatrième place et nous dépensions significativement moins que l'objectif [fixé par Liberty]. Il faut faire des compromis. Peut-être que le compromis est que tout le monde soit satisfait ou non satisfait dans la même mesure. Pour nous, idéalement, l'objectif devrait être plus bas, mais ce serait injuste pour d'autres."
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