Trafic, hôtels, F1 Live Marseille : tout sur le GP de France
Motorsport.com a rencontré Aurélie Letellier, directrice des opérations marketing et commerciales du Grand Prix de France, pour évoquer l'édition 2018, qui aura lieu le 24 juin prochain.
Comment se passent les préparatifs ? Vous prévoyez 65'000 spectateurs ?
En effet, 50'000 places assises et 15'000 en admission générale. Les ventes se passent bien. C'est bien. Nous sommes vraiment satisfaits. Il y a un grand enthousiasme de la part des fans. Tout le monde attendait le retour du Grand Prix. Par rapport à nos prévisions, ça se présente vraiment bien. Mais nous aimerions attirer un public plus international. C'est un retour, c'est une première fois. Nous avions besoin de temps pour tout établir, et cela en prend peut-être un peu plus que ce qu'attendaient les fans pour que nous communiquions sur certains aspects. Donc le message est de ne pas s'inquiéter. Tout sera en place pour accueillir tout le monde.
Comment comptez-vous attirer les fans ?
Eh bien, nous travaillons pour que l'événement ne soit pas qu'un Grand Prix de Formule 1. Nous voulons que ce soit plutôt un festival de la Formule 1 pendant trois ou quatre jours, avec beaucoup d'animations sur le circuit. Différentes activités avec une fête foraine, un beau concert de clôture, beaucoup d'activités pour les enfants, le karting... pas que la Formule 1. Puis nous avons des courses incroyables. Donc c'est vraiment l'idée de venir profiter d'un festival de trois jours autour de la Formule 1.
Ce doit être utile d'avoir des pilotes français sur la grille.
Pour nous, c'est génial, et c'est sûrement pour ça que les ventes se passent si bien, nous avons beaucoup de chance de revenir dans un si bon timing avec trois pilotes. Nous avons aussi trois directeurs d'équipe français [Éric Boullier (McLaren), Cyril Abiteboul (Renault) et Frédéric Vasseur (Sauber), ndlr]. Nous avons une écurie française. Tout est là pour enthousiasmer les Français, c'est merveilleux pour eux. Les chances d'entendre la Marseillaise ne sont pas trop mauvaises.
Quelle sera la date du F1 Live Marseille ?
Nous savons que ce sera la semaine du Grand Prix. Mais c'est entre la Formule 1 et la ville de Marseille. C'est une bonne initiative populaire de la région. C'est génial pour promouvoir la F1.
Avez-vous vu ce qui a été fait à Londres ?
Oui. Mais ça ne va pas être pareil. Nous ne parlons pas de la même ampleur. C'est plus petit. C'est juste un avant-goût. Londres était spectaculaire, toutes les équipes étaient là. Ce ne sera pas le cas à Marseille.
Le trafic est souvent un problème au Paul Ricard, avec des routes sinueuses.
Nous sommes conscients des inconvénients d'un si beau circuit situé sur un plateau avec vue sur la mer, au beau milieu d'un environnement naturel. Cependant, nous sommes restés très humbles en décidant de n'avoir que 65'000 personnes. C'est un chiffre très raisonnable. Il y a déjà eu des événements plus grands au Paul Ricard. Nous savons pouvoir recevoir beaucoup plus de véhicules et de visiteurs. Cependant, nous avons décidé de nous en tenir à 65'000 cette année, car nous voulons que ce soit confortable pour tout le monde. De plus, nous avons beaucoup travaillé avec les autorités locales pour mettre en place un système qui permettra d'accéder facilement au Paul Ricard. Bien sûr, je ne vous promets pas que l'accès sera complètement fluide. 65'000 personnes, c'est un événement majeur. Il y aura des milliers de voitures. Mais ce n'est pas un problème pour nous. Nous travaillons vraiment dur à ce sujet. Les autorités locales ont mis en place un plan efficace. C'est crucial pour l'expérience des spectateurs, nous en sommes conscients.
Le Grand Prix est une semaine après les 24 Heures du Mans, est-ce également un atout ?
Je pense vraiment que oui. Nous discutons beaucoup avec Le Mans. Nous parlons d'unir nos forces. Je ne sais pas si nous allons trouver quelque chose pour cette année, mais ces prochaines années, certainement. Nous pensons que c'est une bonne opportunité pour les fans de sport auto de prolonger leur séjour et de faire les deux. Pourquoi pas ? Allez au Mans puis venez au Castellez pour de belles vacances de sport auto !
Au niveau du logement, quelles sont les options des spectateurs ?
Elles sont nombreuses, car la région est célèbre pour son tourisme. Il y a plein d'hôtels, de centres de villégiature, de campings, etc. Il y en a pour tous les goûts. De plus, nous avons beaucoup de grandes villes à proximité. Il y a plein de logements disponibles à Marseille. Nous avons regardé et c'est vraiment pratique, il y a plein d'options à 45 minutes à la ronde. Et bien sûr, les campings sont toujours populaires chez les fans de sport auto. Nous avons donc beaucoup travaillé là-dessus et nous avons un certain nombre de sites de camping disponibles autour du circuit.
Faut-il surveiller le tarif des hôtels ?
Oui. Nous avons travaillé en collaboration avec les hôtels locaux, qu'il s'agisse des grandes chaînes ou des petits hôtels, et nous leur avons demandé de signer une charte éthique pour qu'ils maintiennent un certain nombre de services pour les fans et des tarifs dans une certaine tranche. Bien sûr, nous ne pouvons pas entièrement réguler le marché ou imposer quoi que ce soit, mais les hôtels locaux se sont engagés à signer la charte.
TF1 va diffuser quatre Grands Prix en direct cette saison, dont celui de France. Cela vous est-il bénéfique ?
Je trouve ça génial que la Formule 1 revienne en clair. C'est une bonne combinaison : d'un côté on a la télévision payante avec une équipe expérimentée de très haute qualité, qui fournit du très bon contenu pour les fans hardcore, et de l'autre, c'est merveilleux d'avoir la télévision gratuite en complément car cela ouvre la F1 à un public plus divers. Je me rappelle quand j'étais petite, c'était sur TF1, et après le repas du dimanche midi, nous regardions la Formule 1 sur notre canapé. C'était une tradition. En tout cas, plus il y a d'audience, mieux c'est pour nous. Et en France, nous avons deux diffuseurs, c'est une excellente couverture pour la course.
Le plus dur sera peut-être de maintenir un nombre de spectateurs élevé à l'avenir.
Ce sera évidemment difficile. L'année du retour, il y a un grand enthousiasme et c'est en partie pour ça que nous avons décidé d'être humbles pour cette première année. Je veux m'assurer que le spectacle soit vraiment bon. Si c'est le cas, si les spectateurs sont contents, si tout le monde prend du plaisir et si l'expérience est bonne, il ne sera pas si difficile de garder le même succès avec le temps. Nous aurions pu dire : "OK, nous allons vendre 200'000 billets la première année", et c'est sûrement possible, parce que c'est le retour, mais que fait-on l'année d'après et comment s'occupe-t-on de 200'000 personnes comme il faut en faisant vivre à chacun l'expérience pour laquelle il est venu ? C'est pour ça que nous y allons doucement. Nous sommes humbles. 65'000, c'est ce que nous savons pouvoir bien faire. C'est notre point de départ.
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