Ferrari - L’écart avec Mercedes est seulement d’un dixième

Pour le troisième GP consécutif cette saison, Nico Rosberg a mené sa Mercedes W07 Hybrid à la victoire à Shanghai, lors d'un week-end où Red Bull a réussi la performance de hisser sur la première ligne de la grille de départ et sur le podium.

Ferrari n'a pas brillé dans l'adversité qu'elle a pu opposer à Mercedes en raison d'erreurs en qualifications et d'un accrochage entre Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen au départ. Pour Maurizio Arrivabene, le directeur de la Scuderia, ces éléments ont empêché son équipe de démontrer son véritable potentiel.

"En qualifications, nous pouvions viser la pole position", a-t-il expliqué. "Avec nos calculs, nous pensions être un dixième derrière Mercedes, ce qui est un écart qui, avec un dernier effort des pilotes, pouvait même être réduit à zéro. Mais ça n'est pas arrivé."

"Seb et Kimi travaillent dur, ils sont régulièrement à Maranello et ils passent beaucoup de temps avec leurs ingénieurs. En qualifications, il y a eu des erreurs, mais en course c'était bien. J'ai aussi vu une grande chose de Seb, qui a passé deux voitures dans les stands. Il a démontré pourquoi son salaire était plus important que celui de Carlos Sainz."

Performance contre fiabilité

Les résultats de Ferrari pour les débuts de la saison ont été perturbés par des problèmes de fiabilité, un domaine où la Scuderia avait brillé ces dernières années, Räikkönen subissant une défaillance de turbo à Melbourne et Vettel souffrant d'une explosion du moteur à Bahreïn.

Arrivabene assure que cela est logique car l'écurie italienne a choisi de privilégier la performance dans sa préparation de 2016. "La voiture est très bonne. Quand nous avons planifié le travail pour 2016 l'année dernière, nous avions deux choix : donner la primeur à la fiabilité ou à la performance."

"Dans notre cas, l'impératif était de rattraper le retard sur Mercedes, donc nous avons choisi la seconde option. Mercedes pouvait à l'inverse se concentrer plus sur la fiabilité, ayant déjà une bonne performance. Mais évidemment, nous savions que nous prenions un risque en nous concentrant sur la performance pure."

À Shanghai, toutefois, malgré les péripéties du départ, les deux SF16-H ont rallié l'arrivée. "En Chine, il était important de trouver de la fiabilité, et sur ce plan nous avons poussé un soupir de soulagement. C'était un pas important, parce que je crois qu'en termes de performance nous avons beaucoup progressé. Mercedes est l'équipe la plus forte des dix dernières années au Championnat, et pour les battre, vous devez prendre des risques."

Développements progressifs

Ferrari amènera à Sotchi des petites évolutions, préférant appliquer une philosophie progressive au niveau des améliorations tout au long de la campagne plutôt qu'une philosophie faites de grandes évolutions au coup par coup.

"Il y aura quelque chose [pour Sotchi], mais rien de grande importance. Nous avons décidé il y a longtemps de la philosophie d'un développement graduel, parce que quand vous commencez une saison avec un tout nouveau projet, ça n'a aucun sens d'apporter des packages révolutionnaires."

"Il faut travailler pas à pas, apprendre de la voiture et travailler sur les points qui sont identifiés comme perfectibles. Si vous faites des grands changements, vous risquez de perdre la direction. Pour le développement moteur aussi nous avons choisi la même philosophie que nous appliquons à la voiture. Évidemment, nous allons dépenser quelques jetons sur la performance, mais graduellement."

Avec Jonathan Noble et Roberto Chinchero