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La longue et cahoteuse histoire de Ferrari et Philip Morris

Seize ans après la fin de l'ère des cigarettiers en Formule 1, Ferrari et Philip Morris ont pris leurs distances, les logos Mission Winnow n'apparaissant pas sur la nouvelle Ferrari F1-75.

Sebastian Vettel, Kimi Raikkonen, Ferrari, présentent la livrée Mission Winnow

Sebastian Vettel, Kimi Raikkonen, Ferrari, présentent la livrée Mission Winnow

Manuel Goria / Motorsport Images

"Mes voitures ne fument pas", voilà comment Enzo Ferrari justifiait l'absence d'une marque de tabac sur les monoplaces de son équipe à une époque où l'on ne pouvait pas regarder des courses de Formule 1 sans tomber sur de la publicité pour des cigarettiers. Comble de l'ironie, Philip Morris International (PMI), qui détient Marlboro, a fini par devenir le plus grand partenaire de la Scuderia en termes de longévité et, surtout, il l'a accompagnée durant sa période la plus fructueuse.

Si l'arrivée de Marlboro à Maranello en qualité de sponsor-titre date de 1997, on trouvait déjà des stickers du chevron rouge sur le casque et la combinaison de certains pilotes Ferrari dès les années 1970, et sur les flancs du cockpit à partir de 1984. Un timide début de tabagisme pour les voitures du Commendatore.

Un premier changement de taille a eu lieu en 1993, cinq ans après le décès d'Enzo Ferrari. Les liens entre le Cheval Cabré et Marlboro se sont resserrés, ce qui s'est illustré à travers une nouvelle livrée rouge et blanc. La présence des logos Marlboro s'est aussi étirée jusqu'à l'aileron arrière de Gerhard Berger et Jean Alesi. Enfin, en 1997, la marque américaine a mis fin à sa relation de 22 ans avec McLaren pour traverser la manche, la France et les Alpes.

À compter de cette saison, les monoplaces de la Scuderia Ferrari Marlboro, son nouveau nom officiel, ont délaissé le rouge foncé pour une teinte plus orangée. En outre, plusieurs stickers du cigarettier ont fait leur apparition le long du museau et sur le capot moteur. La combinaison avait elle aussi changé, les pilotes ressemblant davantage à un paquet de cigarettes sur pattes.

Michael Schumacher, Ferrari F300

Michael Schumacher, Ferrari F300

L'arrivée de Marlboro comme sponsor-titre coïncidait avec le début de l'ère Schumacher et de sa domination totale sur la planète F1 au début des années 2000. Une exposition médiatique de rêve pour le cigarettier, qui est donc devenu indissociable de cet âge d'or de Ferrari. Lorsque l'on pense à cette période, on pense à Schumacher, on pense à Ferrari, on pense à Marlboro.

Mais les jours de la cigarette en F1 étaient comptés. Dès les années 1970, quelques pays d'Europe se sont mis à interdire la publicité pour le tabac sur les voitures. En 1991, la loi Évin est entrée en vigueur en France et en 2001, la Formule 1 a officiellement promis de bannir les paquets de cigarettes de son championnat. 

Deux solutions se sont donc présentées à PMI : faire comme les autres marques de tabac et s'en aller ou rester en redoublant d'inventivité. La seconde option a été retenue avec l'apparition en 2007 d'un code-barres. Celui-ci est devenu de plus en plus présent sur la carrosserie rouge, si bien que de nombreux médecins britanniques se sont demandé si tout cela n'était pas une publicité subliminale pour le cigarettier américain. Il est vrai que les lignes blanches, rouges et noires du code-barres faisaient étrangement penser aux traits verticaux ayant censuré Marlboro sur certaines courses au cours des décennies précédentes.

Et même si la Scuderia s'est défendue en avançant qu'il n'y avait pas de droits d'auteur déposés par PMI et que l'équipe seule avait choisi l'utilisation du code-barres sur sa livrée, elle a dû rapidement céder et le supprimer pendant la saison 2010.

GP de Chine 2010 : dernière apparition du code-barres Ferrari

GP de Chine 2010 : dernière apparition du code-barres Ferrari

Très vite, un nouveau tour de passe-passe a été trouvé avec la création d'un nouveau logo pour la Scuderia en 2011, qui ressemblait étrangement à un chevron coupé en deux. En dépit de l'absence des logos Marlboro sur les voitures, PMI a renouvelé son contrat de sponsoring à trois reprises. D'abord en 2011, puis en 2015 (pour 300 M$), et enfin en 2018.

Cette même année, PMI a fait son grand retour en catégorie reine, non pas avec des cigarettes mais avec l'initiative Mission Winnow. Encore aujourd'hui, il est assez difficile de définir précisément cette campagne, toutefois ses logos se sont retrouvés placardés sur les voitures de Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen à partir du Grand Prix du Japon et elle est devenue le nouveau sponsor-titre de l'équipe.

En surface, rien ne liait Mission Winnow à une promotion du tabac mais une nouvelle polémique a éclaté lorsque de nombreuses associations ont crié à la publicité subliminale. Une fois encore, des stickers ont été retirés avec précipitation mais contrairement à l'affaire du code-barres, PMI n'a pas totalement abdiqué. Ainsi, Mission Winnow est réapparu épisodiquement – la plupart du temps lors de Grands Prix hors de l'Union européenne – entre 2019 et 2021.

L'accord entre la marque et la Scuderia a pris fin à l'issue de la dernière saison, par conséquent on ne trouve aucune trace de Mission Winnow ou de toute entreprise appartenant à PMI dans la liste des partenaires officiels de l'écurie cette année. Si ni l'une ni l'autre partie n'ont officiellement communiqué pour le moment, la livrée de la nouvelle Ferrari F1-75 nous donne un petit indice sur la situation actuelle : le Cheval Cabré est revenu à une robe d'un rouge bien plus profond et à des ailerons entièrement noirs, chose qui n'avait plus été vue depuis l'arrivée de Marlboro comme sponsor-titre...

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