GP de France - 1967, quand Le Mans rimait avec Formule 1
Dans son histoire, le Grand Prix de France a connu plusieurs tracés, que ce soit Charade, Le Castellet, Magny-Cours, Reims, Dijon ou Rouen. Une fois seulement, il est passé par Le Mans, c’était en 1967.
Photo de: LAT Images
Le retour du GP de France en 2018
Le Grand Prix de France de Formule 1 fera son retour en 2018 sur le circuit du Paul Ricard. L'occasion de se plonger dans l'histoire de ce Grand Prix !
Le Mans et la Formule 1, c'est une histoire compliquée. Celle d'un rencard, pas forcément réussi, qui n'eut pas de suite. Le Mans, pourtant, n'est pas un lieu que l'on prend à la légère dans le sport automobile. En 1906, la ville sarthoise, fief de la famille d'Amédée Bollée, industriel qui fut le premier à commercialiser des automobiles, accueillait le premier Grand Prix de France. Une épreuve de plus de 100 km, remportée par Renault, avec le Hongrois Sziz au volant.
Un berceau favorable pour la création des 24 Heures du Mans, en 1923. L'épreuve d'Endurance devient alors la référence mondiale, véritable laboratoire pour les constructeurs automobiles. Mais l'Automobile Club de l'Ouest ne peut pas faire sa renommée que sur cette course. En 1965, le club fait construire le circuit Bugatti, un tracé de 4,4 km, pour son école de pilotage, reprenant une partie des infrastructures du circuit des 24 Heures.
Fort du succès de ses 24 Heures du Mans justement, avec l'arrivée de Ford contre Ferrari, l'ACO compte bien mettre en avant ce circuit, et convainc l'Automobile Club de France d'y organiser le Grand Prix de France de Formule 1, en 1967. Ce sera le 2 juillet 1967, soit un mois à peine après les 24 Heures du Mans 1967 qui ont vu A.J. Foyt et Dan Gurney s'imposer avec la Ford MkIV.
Seulement, avant même que les concurrents ne viennent au Bugatti, le circuit ne séduit pas. Bon tracé d'école, il manque de piment pour un Grand Prix, surtout quand les épreuves précédentes se sont courues sur des tracés comme Charade, Rouen-les-Essarts ou Reims-Gueux. Peu avant le départ, certains surnomment déjà ce Grand Prix de France, "Grand Prix des Parkings". Pas agréable pour un nouveau venu.
Les essais, puis la course le démontreront très vite. Le Bugatti d'alors est un tourniquet pas très intéressant, comparé aux autres tracés du championnat. D'autant qu'il y a une aberration d'échelle sur ce circuit Bugatti. Le Mans est étudié pour accueillir 200'000 personnes dans le public, et 55 voitures sur la grille. Aussi la longue ligne droite des stands paraît-elle immense pour recevoir les 15 concurrents. Dans les tribunes, l'impression d'espace se fait aussi ressentir : 20'000 personnes sont présentes pour assister au Grand Prix.
La course ne convaincra pas non plus les spectateurs. Graham Hill, en pole sur sa Lotus, se fait passer par Jack Brabham sur la voiture du même nom. L'Australien domine avant que Jim Clark ne prenne l'avantage avec sa Lotus, puis Graham Hill, laissant se dessiner un doublé pour Lotus. Peine perdue pour la firme de Colin Chapman. Les différentiels vont lâcher sur les deux Lotus 49.
Brabham prend alors la tête pour ne plus lâcher. Derrière, Chris Amon sur Ferrari et Dan Gurney sur Eagle-Weslake tentent de tenir le rythme. L'Américain aimerait bien doubler la mise, après sa victoire ici-même, un mois plus tôt. Là aussi, la mécanique ne va pas tenir. Une durite d'essence rend l'âme sur la voiture de Gurney, quand l'accélérateur lâche pour la Ferrari d'Amon. Une aubaine pour Denny Hulme, qui se hisse à la deuxième place avec sa Brabham, derrière son équipier-patron.
Derrière, à un tour, Jackie Stewart termine troisième sur sa BRM, devant Jo Siffert sur sa Cooper Maserati, à trois tours, Chris Irwin, victime d'un problème moteur sur sa BRM dans les derniers tours et Pedro Rodriguez sur sa Cooper Maserati. Guy Ligier termine septième, mais non classé, tandis que le week-end sera à oublier pour Ferrari.
Un classement final pas franchement reluisant, pour un Grand Prix qui ne le sera pas plus. L'ACO n'en organisera d'ailleurs aucun autre, suite à un différend avec la FFSA, nouvellement créée. Par la suite, plusieurs rumeurs ont ramené le Grand Prix de France au Mans, après la mise au ban de Magny-Cours. L'ACO s'est toujours refusé à organiser la compétition, même lorsque Jean Todt, président de la FIA, en a fait la demande.
Quant à ce Grand Prix de l'ACF sur le Bugatti, il sera l'ultime de ce nom. Désormais de retour à Rouen, c'est la révolution en 1968 : il faudra l'appeler Grand Prix de France. Comme pour fêter l'arrivée de Matra en Formule 1 ? Ça, c'est encore une autre histoire !
Tout savoir sur le Grand Prix de France en vidéo
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