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GP de légende - Australie 1986

En cette fin d’année 2013, ToileF1 vous propose de découvrir des Grand Prix qui ont particulièrement marqué l’Histoire de la Formule 1, mais dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler

En cette fin d’année 2013, ToileF1 vous propose de découvrir des Grand Prix qui ont particulièrement marqué l’Histoire de la Formule 1, mais dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler. Pour conclure cette série, nous allons aborder l'exceptionnel Grand Prix d'Australie 1986.

Il s'agit de la dernière épreuve de la saison, et trois pilotes sont en lutte pour le titre : Nigel Mansell (Williams) est en tête du championnat avec 70 points. Il devance Alain Prost (McLaren) de six unités, tandis que Nelson Piquet (Williams) est à sept points de son coéquipier. Ces derniers ont besoin d'une victoire à tout prix, tandis que Mansell peut se contenter de monter sur le podium pour être sacré. Prost, toutefois, ne s'inquiète pas : “En fait, j'aime cette situation. D'un côté, je vais courir comme si ma vie en dépendait : il faut gagner. Pour Nigel, c'est plus difficile, parce qu'il a des choix à faire...

Prost reste sur une véritable démonstration au Grand Prix du Mexique : sa MP4/2C, déjà inférieure à la FW11, ne disposait que de cinq cylindres, si bien que le Français ne voulait pas observer de deuxième changement de pneus, de peur de ne pas pouvoir repartir. Avec un train de pneus de moins que Mansell, deux de moins que Piquet, il les a pourtant battus. Le Français peut-il créer la surprise à Adélaïde ?

Les qualifications voient les deux pilotes Williams s'emparer logiquement de la première ligne de la grille ; Mansell partira de la pole position, s'étant montré trois dixièmes plus rapide que son coéquipier. Ayrton Senna s'est hissé à la troisième place au volant de sa Lotus, tandis que Prost doit se contenter du quatrième rang, à plus d'une seconde des Williams. Le pilote McLaren s'est concentré sur le réglage de sa monoplace pour la course, sachant la pole position hors d'atteinte. Le quatuor qui a dominé la saison 1986 monopolise donc les deux premières lignes de la grille de départ, et Prost n'est pas mécontent : “Ah ! Il y a trois pilotes devant moi, et ils se détestent tous !

Le premier tour de la course est passionnant. Au départ, Mansell conserve l'avantage, mais décide d'être prudent et ne se défend pas ardemment face aux assauts de Senna et de Piquet. Ce dernier dépasse son compatriote au bout de Dequetteville Straight : il devient le troisième leader du Grand Prix en moins d'un tour de course ! Pendant ce temps, Mansell rétrograde au quatrième rang, dépassé par un Keke Rosberg qui signe un excellent début de course sur sa McLaren en se hissant de la septième à la troisième place. Prost n'est que cinquième. À la fin du premier tour, la situation au championnat du monde est la suivante : Piquet est virtuellement champion du monde avec 72 points contre 71 pour Mansell et 65 pour Prost.

Sur la lancée de la première boucle, Rosberg continue sa remontée et prend la deuxième place à Senna. Il réduit ensuite l'écart sur Piquet et le dépasse dès le septième tour, devenant le quatrième pilote à mener la course. “Je ne comprendrai jamais pourquoi, mais la voiture était parfaite pour moi, sans le sous-virage habituel”, expliquera le Finlandais. “Je ne l'aimais pas en essais libres, mais le jour de la course, elle s'est transformée. Je prenais tellement de plaisir que j'ai commencé à regretter ma décision de prendre ma retraite”. Et la présence de Rosberg en tête de la course a évidemment une conséquence majeure au championnat, tandis que Mansell et Prost ont pris l'avantage sur Senna : Mansell est virtuellement premier avec 72 points contre 69 pour Piquet et 66 pour Prost.

Comme toujours, l'intelligence de course du Français va jouer un rôle capital dans le déroulement du Grand Prix. Après son départ tranquille et son dépassement sur Senna, Prost double Mansell, réduisant ainsi l'écart au championnat à quatre points. Les têtes pensantes de l'écurie Williams ne sont pas rassurées...

Souvent, on était loin devant lui au début”, commentera Patrick Head, “et on se disait : “Où est Alain ?”. Il s'était qualifié troisième ou quatrième, avait pris un départ moyen, et on se disait : “Super, on en est débarrassés”. Puis on le voyait passer cinquième, quatrième, troisième, et on se disait : “Ooooh merde !”. Cette qualité inexorable, c'était tout à fait lui. C'était comme ça à Adélaïde”.

En effet, Prost continue sa remontée et dépasse Piquet au 23e tour, après quoi le Brésilien part en tête-à-queue et se fait doubler par son coéquipier. À ce moment-là, Mansell reste virtuellement premier avec 72 points contre 69 pour Prost et 66 pour Piquet. Si le classement reste en l'état, il est toutefois clair que Rosberg peut s'effacer devant son coéquipier à la fin de la course : Prost obtiendrait alors un total de 72 points, mais Mansell resterait champion au nombre de victoires. McLaren a besoin que le Britannique ne monte pas sur le podium.

Au 32e tour toutefois, Prost subit une crevaison à l'avant-droit. Le Français rentre au stand au ralenti et le changement de pneus dure dix-sept secondes. Il reprend la piste quatrième, derrière ses deux adversaires de chez Williams, mais relativisera par la suite l'importance de cet incident : “Les gens ne vont sûrement pas me croire, mais j'aurais changé les pneus de toute façon, on s'était même mis d'accord sur le tour lors duquel on le ferait. Pour être honnête, avant la course, j'ai failli changer d'avis : je me disais que si les autres ne s'arrêtaient pas, je devrais peut-être faire pareil, mais je suis revenu à la raison. J'avais beaucoup travaillé sur la voiture et sur les pneus pendant les essais ; je savais que ce serait limite de faire toute la course sans les changer, et je savais aussi que ma voiture n'usait pas autant ses pneus que la Williams”.

Au 45e tour, Piquet prend l'avantage sur Mansell, et le top 4 reste le même jusqu'au 62e tour. Ainsi, à vingt boucles de l'arrivée, Mansell reste bien placé pour obtenir son premier titre mondial avec 72 points contre 69 pour Piquet et 66 pour Prost.

C'est à ce moment-là qu'a lieu un deuxième coup de théâtre : Rosberg entend des bruits étranges provenant de l'arrière de sa McLaren et se gare sur le bas côté, pensant que son moteur est en train de rendre l'âme, alors qu'en réalité, il est victime d'une crevaison ! “J'ai eu de la chance”, nuancera-t-il, “car l'un de mes disques de frein était sur le point de se disloquer, et je n'aurais pas aimé découvrir ça au bout de Dequetteville...” Le Finlandais est éliminé de la course, mais est sain et sauf.

Pendant ce temps, Prost enchaîne les meilleurs tours et parvient à prendre l'avantage sur Mansell. Ce dernier reste à la troisième place, celle qui lui assure le titre mondial, mais au tour suivant se produit un nouveau retournement de situation. Alors qu'il prend un tour à la Ligier de Philippe Alliot dans la ligne droite de Dequetteville, Mansell subit la désintégration de son pneu arrière-gauche à plus de 300km/h. Le Britannique parvient à s'arrêter dans l'échappatoire, puis rentre au stand d'un pas mal assuré. “Pour être honnête, je suis déjà content d'être en un seul morceau”, marmonne-t-il après la perte d'une couronne mondiale qui lui tendait les bras.

Patrick Head, déjà directeur technique chez Williams, est néanmoins très mécontent. “À aucun moment nous n'avons pensé que nous prenions un risque”, regrettera le bras droit de Sir Frank. “Je ne le reproche pas à Goodyear, mais ils ne nous ont donné aucune raison d'envisager un changement de pneus. Il faut se rappeler qu'il n'a pas explosé parce qu'il était usé : les morceaux de pneus qui ont été retrouvés ont montré que la carcasse avait défailli, par fatigue...

Après cet événement, l'équation est simple : Piquet et Prost ont tous deux besoin des neuf points de la victoire pour dépasser Mansell au classement. Le Français est à deux secondes de son rival, mais le duel n'aura pas lieu. “Quand le pneu de Nigel a lâché, nous avions un choix cornélien à faire pour Nelson”, commentera Patrick Head. “Si nous l'avions laissé en piste et qu'il avait réussi, nous aurions eu l'air héroïque, mais s'il avait eu un accident et s'était blessé, nous aurions eu l'air idiot. Il n'y avait pas d'autre choix que de le faire rentrer...

Prost prend la tête de la course pendant que Piquet effectue son changement de gommes. Le Brésilien ne regrette rien : “C'était la bonne décision, de changer de pneus. Je savais que j'allais peut-être perdre le championnat, mais je m'en moquais. J'étais en vie”.

Piquet fait de son mieux pour remonter sur Prost, pour qui la fin de la course s'annonce difficile : “Depuis la mi-course, mon affichage de niveau d'essence m'indiquait qu'il me manquait cinq litres et que je ne finirais pas la course à moins de ralentir. Mais bien sûr, je ne pouvais pas faire ça tellement j'étais loin après ma crevaison, donc il m'a simplement fallu espérer que pour une fois, l'ordinateur avait tort...

Et l'ordinateur avait bien tort. Le meilleur tour en course signé par Piquet dans la dernière boucle n'y changea rien : Prost remporta son deuxième titre mondial après un Grand Prix d'anthologie. Le mot de la fin revient à Jackie Stewart : “Ces jours-ci, on ne voit pas souvent un pilote gagner un GP dans une voiture plus lente, mais lui, il a remporté le championnat dans une voiture plus lente ! Les gens diront que Nigel l'a perdu à cause de l'explosion de son pneu, mais on pourrait aussi dire qu'il l'a perdu au Mexique, quand il est parti en troisième vitesse, a chuté au fond du classement, puis a maltraité ses pneus et a fini cinquième. Il aurait pu décrocher le titre ce jour-là, mais à la place, il a cédé quatre points à Prost, et a perdu le titre de deux points. Pour moi, personne n'arrive à la cheville d'Alain”.

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