Le coup de fil qui a scellé le sort du Grand Prix d'Australie
Un coup de téléphone tardif entre Ola Källenius, PDG de Daimler, et Toto Wolff, directeur de l'écurie Mercedes en Formule 1, a scellé le sort du Grand Prix d'Australie, selon les informations de Motorsport.com.
Photo de: Steve Etherington / Motorsport Images
Après la confirmation du fait qu'un membre de l'équipe McLaren avait contracté le coronavirus, la structure basée à Woking a déclaré forfait pour la manche d'ouverture de la saison de F1 dès jeudi soir. Cela a entraîné une réunion des autres teams avec Ross Brawn, manager sportif de la F1, pour discuter de la suite des événements ; Jean Todt, président de la FIA, s'est joint à eux par téléphone.
Le consensus était que les écuries allaient voter quant au sort du reste du week-end, la majorité l'emportant : les instances dirigeantes ne pouvaient annuler le Grand Prix que si quatre autres équipes déclaraient forfait. L'Article 5.7 du Règlement Sportif indique en effet : "Un Événement peut être annulé si moins de 12 voitures peuvent y participer."
Les options présentées étaient soit l'annulation, soit la participation aux essais libres du vendredi – avec ou sans spectateurs. Si la F1 traversait cette journée sans nouveau cas de coronavirus, elle pouvait alors tenter de poursuivre le week-end de Melbourne. Selon nos informations, à ce stade, la Scuderia Ferrari se montrait déjà claire sur le fait qu'elle n'allait en aucun cas continuer les festivités ; c'est pourquoi Sebastian Vettel a quitté l'Australie dès le lendemain matin.
Si Haas et Williams se sont abstenus, quatre teams étaient en faveur de la participation aux essais libres (Mercedes, Red Bull, AlphaTauri et Racing Point), tandis que quatre autres étaient clairement contre : Ferrari, Alfa Romeo, Renault et McLaren (qui était déjà forfait). En cas d'égalité, c'était à Brawn de trancher, et le Britannique préférait mener le vendredi comme prévu avant de réévaluer la situation.
La motion a été officialisée, et les directeurs d'équipe ont quitté la réunion en croyant que les essais libres allaient avoir lieu. C'est alors que Wolff a reçu un appel de son patron, Källenius, qui souhaitait discuter de l'impact de la situation liée au coronavirus et de ce que devrait faire Mercedes avec son écurie. Selon nos informations, Källenius a laissé Wolff maître de la décision finale et ne lui a donc pas donné d'ordre, mais a fait savoir son inquiétude quant à la détérioration de la situation en Europe. Wolff en a pris note, a téléphoné à Brawn et l'a informé qu'il ne souhaitait plus poursuivre le week-end.
Il y avait ainsi cinq équipes prêtes à déclarer forfait, soit dix voitures disponibles seulement. C'était suffisant pour que les dirigeants de la F1 informent l'Australian Grand Prix Corporation, vendredi matin, que l'annulation de la course était inéluctable. Il est important de souligner qui a tiré sur la gâchette : si le détenteur des droits commerciaux avait agi unilatéralement, il risquait de laisser filer les frais d'inscription au calendrier payés par les promoteurs.
À ce stade, les promoteurs australiens comptaient poursuivre le week-end, avec ou sans la Formule 1. Mais cette dernière a tout annulé à 9h le vendredi matin. En parallèle, l'État de Victoria a annoncé qu'en raison du coronavirus, les spectateurs n'allaient pas être autorisés à assister à l'événement. Il n'y avait plus d'autre choix que d'y mettre fin.
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