Grosjean déçu de la Haas mais satisfait de ses performances
Romain Grosjean tire un bilan mitigé de la première moitié de la saison 2019 de Formule 1.
Photo de: Andrew Hone / Motorsport Images
Outre son intérim chez Renault en 2009, Romain Grosjean n'a jamais conclu une saison de Formule 1 au-delà de la 14e place au classement général, mais ce pourrait bien être le cas cette année. À l'issue des 12 premiers Grands Prix de la saison, Grosjean n'est que 17e du championnat avec huit points au compteur, loin des 18 unités engrangées par son coéquipier Kevin Magnussen.
Le pilote Haas était bien parti pour marquer de gros points en Australie, où il était septième avant de rencontrer un problème de roue, et a ensuite subi les problèmes aéro de la VF-19 – non sans de nombreux abandons, puisqu'il n'a fini que six courses, mais il n'était généralement pas responsable de ses mésaventures.
"Je trouve ça très décevant, et pas de manière négative, car tout le monde fait de son mieux, tout le monde essaie d'améliorer l'équipe, mais nous avons abordé cette saison avec des attentes élevées et nous étions rapides à Melbourne", relate Grosjean pour Motorsport.com. "Maintenant, la plupart du temps, nous avons la neuvième voiture la plus rapide en course, ce qui n'est pas très bon. Nous faisons parfois de très belles choses en qualifications, mais c'est plus compliqué en course."
"En revanche, l'an dernier, je n'étais pas très satisfait de mes performances. Cette année, je pense que je peux l'être bien davantage. Chaque fois que j'ai fini une course, je pense que je tirais le maximum de la voiture et que je maximisais les opportunités et la performance. J'ai aussi fait ouvrir les yeux à l'équipe sur le fait que quelque chose clochait au niveau des évolutions, et il faut étudier ça pour l'avenir. Bref, en termes de performance, si vous me demandez si je suis satisfait de notre positionnement actuel, non, pas du tout. Et personne ne l'est au sein de l'équipe."
C'est en effet Grosjean qui a proposé la décision drastique de revenir à la toute première spécification de la Haas VF-19, alors que les évolutions ne portaient pas leurs fruits. Le potentiel était pourtant parfois présent sur un tour – Kevin Magnussen s'est qualifié sixième à Monaco et cinquième au Red Bull Ring – mais cela dégénérait en course. Haas n'a plus marqué de points sur le sec depuis Monaco.
"C'était comme s'il pleuvait sur notre voiture", explique Grosjean. "Une petite pluie, mais c'est la même sensation : on glisse. Vous savez, c'est une explication stupide, mais quand vous demandez quelle est la différence, c'est ça la différence. La sensation reste la même, mais on ne peut pas maintenir autant de vitesse qu'on le souhaiterait [dans les virages]."
"J'ai demandé plusieurs fois à revenir à la spécification de Melbourne après les évolutions de Barcelone. Je disais : 'Je n'aime pas la nouvelle version, je pense qu'il y a quelque chose qui cloche'. Je suis revenu à la spécification de Melbourne à Silverstone, et sans le problème de couverture chauffante, je pense que je serais passé en Q3. Et à Hockenheim, je suis passé en Q3 avec la vieille voiture ! Il faut que les ingénieurs étudient ça. Cette voiture a neuf mois, donc elle manque forcément d'appui, nous le savons. Et encore, quand les pneus s'usent, il faut plus d'appui. Plus les pneus se dégradent, plus c'est dur. Bref..."
Quoi qu'il en soit, les performances de la version Melbourne sont effectivement encourageantes. Cette monoplace est théoriquement moins performante mais s'avère plus stable, ce qui permet à Grosjean d'en tirer le meilleur : ayant rarement devancé son coéquipier en qualifications sur les neuf premiers Grands Prix, le tricolore reste invaincu face à Magnussen depuis Silverstone, avec une remarquable sixième place à Hockenheim. Mais pour Haas, ce n'est que le début du casse-tête : comment orienter le développement de la voiture quand aucune évolution ne fonctionne ?
Trois questions à Günther Steiner, directeur d'équipe
Romain se dit fier d'avoir pris la décision de revenir à la spécification de l'Australie...
Oui, je dirais qu'il a insisté, car il n'était jamais sûr après Barcelone. Il disait toujours qu'il n'était pas sûr. Cette décision était difficile à prendre, on se dit toujours que c'est un pas en arrière, mais c'est parfois nécessaire pour avancer.
Le mérite lui en revient-il ?
Oui, mais encore une fois, c'est du travail d'équipe. Vous savez, si je dois adresser des félicitations chaque fois que quelqu'un fait quelque chose pour l'équipe, je vais donner des médailles tous les jours ! Cela fait partie de son job. Je reconnais qu'il a toujours dit ne pas être à l'aise avec [la spécification de] Barcelone, mais au début, c'était plutôt "je ne sais pas vraiment, je ne sais pas vraiment". Au bout d'un moment, j'ai eu le même sentiment – "nous ne savons pas ce que nous faisons là, il nous faut vérifier" – et il était tout de suite partant : "Oui, faisons ça".
Avez-vous pensé qu'il était fou de suggérer une telle idée ? Ce n'est pas courant.
Ce n'est pas courant, en effet... Il a surtout fallu que je décide, car sinon, 50 personnes allaient dire non, et nous avons décidé de ne pas voter mais de le faire. J'ai demandé à quelques personnes si elles étaient sur la même longueur d'ondes, j'ai décidé de le faire, et si ça tourne mal, c'est ma faute. Je peux assumer ça. Je vous parle [aux journalistes, ndlr] tous les jours, c'est dire ce que je peux supporter !
Propos recueillis par Oleg Karpov
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