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Analyse

La guerre pour la perte de deux grammes sur le poids des F1

Les équipes ne cessent de se battre contre la balance pour réduire le poids de leur F1. Tous les moyens sont bons pour perdre des grammes, même en ce qui concerne l'équipement des pilotes.

Charles Leclerc, Ferrari SF-23

Photo de: Ferrari

Depuis 2022, la présence de plus en plus importante de fibre de carbone nue sur les monoplaces montre l'ampleur du défi auquel les équipes sont confrontées pour perdre du poids. Si l'allégement des livrées est la plus évidente des solutions trouvées par les ingénieurs, des efforts tout aussi extrêmes, mais pour des gains bien plus modestes, ont également été réalisés dans des domaines plus obscurs.

On peut ainsi citer les énormes progrès réalisés au fil des ans pour réduire le poids des combinaisons, bottes et gants des pilotes. Mais si ces derniers se sont habitués à porter des équipements allégés (les combinaisons sont passées d'environ 1,6 kg il y a plus de dix ans à environ 800 g aujourd'hui), cela ne signifie pas pour autant que les manufacturiers se reposent sur leurs lauriers.

Comme l'a révélé Puma, qui fournit un certain nombre d'équipes dont Ferrari et Mercedes, lors d'un événement organisé avant le Grand Prix de Bahreïn, aucune piste n'a été négligée dans la recherche d'amélioration de ses produits. Des modifications extrêmes ont ainsi vu le jour, avec notamment le remplacement des tirettes de fermeture éclair en métal par du tissu et des fixations uniques en velcro, afin d'obtenir un avantage qui peut se limiter à deux grammes seulement. 

George Russell, Mercedes

George Russell, Mercedes

Maurizio Sicco, consultant en équipement de sport automobile chez Puma, explique : "Le velcro à l'intérieur de la combinaison est perforé pour gagner quelques grammes. Ça paraît fou, mais si l'on parle de deux grammes [à l'arrêt], ça représente huit grammes lorsque la voiture prend un virage à 4 g. Ross Brawn avait l'habitude de dire que l'on ne trouverait jamais quelque chose faisant gagner une seconde mais que l'on pouvait trouver dix choses différentes faisant gagner un dixième de seconde. Et c'est tout à fait vrai."

Ces détails sont d'autant plus importants aujourd'hui que les manufacturiers ont pratiquement atteint la limite en matière de poids en raison des normes de plus en plus strictes de la FIA. "La FIA a renforcé la sécurité il y a deux ans, en se rendant compte que le niveau n'était pas suffisant", ajoute Sicco. "Ils ont demandé d'augmenter les performances non seulement en matière d'ignifugation mais aussi de protection contre la chaleur, car on peut se brûler rien qu'à cause de la chaleur."

"Pour atteindre cette protection, il faut plusieurs couches et la bonne quantité d'air entre elles, car l'air est le meilleur isolant. Ils ont donc demandé aux fabricants d'augmenter le poids des sous-vêtements et des combinaisons. Nous avons atteint ce niveau aujourd'hui."

De plus, suite aux leçons tirées de l'accident terrifiant de Romain Grosjean au Grand Prix de Bahreïn 2020, l'épaisseur des gants a également été augmentée pour offrir une meilleure protection.

Gains de performance

La clé de l'amélioration perpétuelle des équipements ne se résume pas au poids seul, puisque le confort du pilote peut être tout aussi important en ce qui concerne les performances sur la piste. Lewis Hamilton l'a compris il y a de nombreuses années, comme il l'explique lors d'une conférence de presse avec les pilotes Mercedes, qui portaient jadis un équipement Puma. 

Nico Rosberg, Mercedes AMG, Lewis Hamilton, McLaren, et Michael Schumacher, Mercedes AMG, en conférence de presse

Nico Rosberg, Mercedes AMG, Lewis Hamilton, McLaren, et Michael Schumacher, Mercedes AMG, en conférence de presse

"Je me souviens que lorsque je suis arrivé en F1, mon équipement était très lourd, et ce n'était pas du Puma", souligne-t-il. "Je me souviens d'avoir participé à une conférence de presse avec [les pilotes Mercedes]. Je transpirais, j'avais vraiment très chaud dans mon équipement après les qualifications. J'ai regardé l'un des pilotes Mercedes à côté de moi, son équipement était si léger et je me suis dit : 'C'est quoi ce bordel ? (sic) Comment se fait-il que ton truc soit léger et aéré et que le mien ne le soit pas ?'"

"Lorsque j'ai rejoint cette équipe, ce qui est bien avec Puma, c'est qu'ils sont très avant-gardistes en matière d'innovation. Ils se concentrent vraiment sur la technologie. Je me suis dit : 'Super, travaillons là-dessus et faisons en sorte que cet équipement soit le meilleur que nous ayons'."

De plus petits ajustements peuvent également avoir un impact significatif sur les performances. Gregor Hübner, directeur du marketing sportif chez Puma, se souvient qu'au cœur de la lutte intense entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg pour le titre mondial en 2016, il lui a été demandé de modifier les gants de l'Allemand.

"Lors de la course de Singapour, en 2016, Nico Rosberg nous a contactés parce qu'il voulait changer la confection de ses gants", raconte-t-il. "Il y avait une couture entre le doigt et la palette de changement de rapport, ce qui rendait la procédure de départ un peu difficile. Nous nous sommes donc réunis et avons analysé la couche supérieure, la couche inférieure et les parties sur les doigts qui reliaient les deux couches."

"Avec lui, nous avons réussi à nous débarrasser de la couche intermédiaire et à placer la couture sur le dessus du doigt. Il n'y avait plus de couture entre le doigt et la palette. Au final, il a dit qu'il en était très satisfait et que cela avait eu une grande contribution pour son titre mondial."

Préférence personnelle

Maurizio Sicco, Puma

Maurizio Sicco, Puma

Mais toutes les demandes des pilotes ne visent pas à améliorer les performances. Sicco partage une anecdote à ce sujet : "[Un pilote] m'a demandé d'ajouter des passants aux combinaisons, bien que nous ayons supprimé les ceintures. Je lui ai demandé pourquoi il voulait des passants si nous n'avions pas de ceinture. Il m'a répondu que lorsqu'il traînait dans le paddock, il n'avait pas de poches et aimait avoir des passants pour y mettre ses doigts…"

Sicco se souvient également d'une discussion avec Hamilton lorsque le Britannique a rejoint Mercedes, en 2013 : "Nous faisions des essais de la combinaison pour les ajustements. Comme [Hamilton] n'était pas un nouveau venu pour nous, puisque nous avions réalisé sa combinaison en F3 et en GP2, il s'agissait seulement d'une mise au point."

"C'était intéressant de voir à quel point il était minutieux et aidait à développer les produits, même dans sa façon de m'expliquer les choses parce que l'anglais n'est pas ma langue maternelle. C'était gentil. Il a également passé au moins 15 minutes à m'expliquer comment les casquettes devaient être avec l'angle entre la visière et la couronne."

"Il m'a dit que l'angle devait être d'un certain degré et il a écrit sur un papier ce qu'il voulait. J'étais un peu sceptique quant à l'importance de tout cela, mais il m'a dit : 'Maurizio, à chaque Grand Prix, beaucoup de gens me prennent en photo et je veux bien paraître à chaque fois'. Il m'a dit qu'il avait un sac dans lequel il gardait six casquettes sans les plier, pour que la forme soit toujours parfaite. Ce sont les petits détails qui comptent."

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