Gutiérrez explique son agressivité face à Steiner

Esteban Gutiérrez restait sur deux abandons ainsi qu'une 19e et une 20e places lors des quatre courses qui ont précédé ce Grand Prix du Brésil, et avait la ferme intention de retourner la situation à son avantage à Interlagos, d'autant que la pluie qui s'annonçait pour la course allait forcément créer des opportunités.

Le week-end avait d'ailleurs bien commencé pour le pilote Haas, qui s'est qualifié 12e – même si son coéquipier Romain Grosjean s'est hissé au septième rang en qualifications.

Cependant, Gutiérrez a passé cette course disputée sous de fortes pluies aux portes du top 10, avant de devoir jeter l'éponge au 60e tour en raison d'un problème électronique, alors que la voiture de sécurité l'avait rapproché à quelques secondes des points. Un cinquième abandon de l'année qui l'a particulièrement agacé, le Mexicain ayant subi de nombreux ennuis mécaniques cette saison.

L'ambiance était tendue, dans un contexte où Gutiérrez a plus que jamais besoin de faire ses preuves afin d'obtenir un baquet chez Sauber ou chez Manor pour la saison 2017. Le champion GP3 2010 a ainsi été aperçu en train de jeter ses gants avec violence dans son garage après son abandon et semble avoir échangé des mots avec le directeur d'équipe Günther Steiner lorsque ce dernier l'a attrapé par le bras.

"C'était juste le mauvais timing, le mauvais moment", relativise Gutiérrez pour Motorsport.com. "Je n'étais pas en colère contre quiconque, j'étais en colère contre la situation. C'est souvent comme ça cette saison ; dès que j'ai une opportunité, quelque chose tourne mal."

"Je ne rejette la faute sur personne en particulier. Günther est venu me voir au mauvais moment, et tout a explosé ! Il y avait un peu de passion à ce moment-là. Nous en avons ri après coup. C'est important de clarifier que c'était juste la situation, le mauvais moment. On peut comprendre que parfois, l'adrénaline est élevée."

Une nouvelle opportunité manquée

Gutiérrez a pris beaucoup de plaisir lors de cette course disputée dans des conditions d'adhérence forcément précaires, mais regrette d'avoir perdu une nouvelle opportunité de marquer ses premiers points depuis le Grand Prix du Japon 2013.

"C'était fun d'un côté, c'était très sympa de piloter dans ces conditions", poursuit-il. "C'était très délicat, mais quand le drapeau vert a été agité, nous avons commencé à remonter, nous avons commencé à avancer avec un bon rythme, et nous avions une bonne opportunité de marquer des points. Puis j'ai commencé à avoir ce problème d'électronique."

"C'était vraiment pénible, parce qu'être dans cette position, avec une opportunité de marquer des points et un très bon rythme, puis une autre situation que je ne contrôle pas... Nous avons dû abandonner, c'était très dangereux de piloter ainsi. La voiture recevait de la puissance au freinage de façon intermittente, comme un interrupteur."

Propos recueillis par Adam Cooper

Sac à dos Haas F1 Team