Hamilton : "Je suis un homme de parole"

Peu d'observateurs devaient s'attendre à ce que la promesse faite au moment où le Finlandais s'est écarté pour lui offrir la chance d'aller titiller les Ferrari soit tenue, tant l'avance du Britannique en fin d'épreuve et la menace de Verstappen sur Bottas semblaient être des facteurs jouant en faveur de Hamilton, mais le triple Champion du monde a tout de même tenu à l'honorer.

Et il l'a fait dans l'ultime boucle et l'ultime virage d'une course lors de laquelle les choses n'ont pas bien commencé avec un départ trop prudent qui l'a vu perdre deux places face aux Red Bull avant que celles-ci ne s'accrochent et finalement s'éliminent de la course pour le top 4.

Après cela, ce sont des problèmes de radio et de télémétrie qui ont handicapé le Britannique, et notamment en toute fin de premier relais où il a estimé, en course, qu'il aurait eu le rythme pour pousser un peu loin sans relais sans ses problèmes : "[Hamilton] a dit que ses pneus étaient bien, et on a vu que Max avait fait durer son relais bien plus longtemps", confirmait ainsi Toto Wolff, directeur exécutif, au micro de Sky Sports.

Justement, interrogé sur ce problème de communications radio, qui ont fini par revenir en milieu de course, Hamilton expliquait, après la course : "Ce n'était pas parfait, mais ça a fini par revenir. Je pense que nous avons géré ça du mieux possible."

Concernant le moment du passage de relais entre Bottas, alors quatrième, et lui, il a lancé : "Je me disais qu'ils [les pilotes Ferrari] étaient peut-être inquiets pour les pneus et ralentissaient, mais ce n'était pas le cas. J'attaquais, j'avais ce rythme mais j'étais coincé derrière Valtteri."

"J'ai gâché je ne sais combien de tours derrière, et mes pneus en ont souffert. J'ai tout donné. Je suis tombé sur un retardataire et j'ai sali mes pneus. Après ça, j'ai perdu du terrain."

Alors que le podium lui tendait les bras, il a préféré le laisser, comme convenu, à Bottas en lui rendant sa place, ce qui lui a fait perdre trois points de plus sur Sebastian Vettel, qui compte désormais 14 unités d'avance : "C'est dur pour le championnat, mais je suis un homme de parole. J'ai dit que je le laisserais passer si je n'arrivais pas à dépasser."

Plus tard, interrogé par NBC, il a développé : "C'était une course difficile. J'ai pris un mauvais départ, j'ai fait tout ce que j'ai pu et j'avais vraiment un bon rythme derrière Verstappen, mais ensuite je n'avais pas de radio donc je ne pouvais pas leur dire 'mes pneus sont bons, laissez-moi continuer'. Donc j'ai dû m'arrêter bien trop tôt, je pense, personnellement. Si j'étais resté en piste, cinq ou dix tours de plus, j'aurais peut-être eu la chance d'attaquer et de dépasser les Ferrari."

"Puis j'ai été bloqué derrière Valtteri, et j'ai perdu beaucoup de temps derrière lui. Je ne pouvais pas dire à l'équipe que j'avais énormément de rythme, mais ils pouvaient le voir, et ils n'ont pas agi au départ. Et quand j'ai finalement eu la radio... qu'importe, il m'a laissé passer."

"J'ai essayé mais je n'ai pas pu dépasser [Räikkönen] et ensuite, j'ai essayé de faire ce qui était correct à la fin." Quand il lui a été signifié que cela lui a coûté trois points, il a conclu en lançant : "Espérons que la façon dont j'ai piloté aujourd'hui, et ma façon de me comporter à la fin, montre que je joue le jeu de l'équipe et que je suis un homme de parole. Je n'abandonnerai pas. J'espère que nous ne perdrons pas le Championnat du monde par plus de trois points."