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Hommage - Elio de Angelis, l'élégance faite pilote de course

Comme un cruel rappel de l'histoire, le triomphe de Max Verstappen à Barcelone est survenu trente ans jour pour jour après la disparition d'Elio de Angelis lors d'un tragique accident en tests sur le circuit Paul Ricard.

Elio de Angelis, Team Lotus

Sutton Motorsport Images

Rappel de l'histoire, oui, car si le Néerlandais a signé dimanche son premier succès à seulement 18 ans et sept mois, l'Italien avait marqué les esprits en 1979 quand il avait débarqué en Formule 1 à peine âgé de... 21 ans. C'est qu'à cette époque où l'expérience primait et où les stars de la discipline étaient généralement plus proches de la quarantaine que de la trentaine, débuter aussi jeune en Grands Prix n'était pas si courant... Autres temps, autres mœurs.

Les arguments financiers de ce descendant d'une très riche famille transalpine avaient sans doute eu un impact auprès de Don Nichols, énigmatique patron américain d'une écurie Shadow en pleine déconfiture après avoir montré de belles promesses dans les années 1974/75 (avec Jean-Pierre Jarier notamment) suite à la scission fin 1977 de ses autres responsables partis fonder Arrows. Mais il n'y avait pas que cela.

De Angelis avait impressionné pour ses débuts en Formule 3 en 1977 et, malgré un passage moins réussi en F2, avait été convié par Ferrari à effectuer un test à Maranello. Il n'en fallait pas plus pour faire de lui, avec Riccardo Patrese, un des fers de lance de la nouvelle génération de pilotes italiens. 

 

Elio De Angelis
Elio De Angelis

Photo de: Jean-Philippe Legrand

Victoire au finish

Malgré une première saison difficile chez Shadow, De Angelis avait suffisamment impressionné Colin Chapman pour que celui-ci l'engage au sein de l'écurie Lotus aux côtés de Mario Andretti. C'était le début d'une collaboration de sept années avec la prestigieuse équipe britannique, au cours de laquelle elle allait perdre son fondateur décédé subitement en décembre 1982.

De Angelis obtint une belle deuxième place dès son second départ avec Lotus, derrière René Arnoux et sa Renault au GP du Brésil 1980 sur le circuit d'Interlagos. Force fut de reconnaître qu'elle était due en partie aux nombreux abandons parmi les favoris, et que Lotus était alors au creux de la vague. Pourtant, l'Italien ne manqua jamais une occasion de se mettre en valeur. Dans ce GP d'Espagne 1981 resté célèbre, par exemple, sur une monoplace qui retrouvait tout juste son iconique livrée noire et or, il accrocha le bon wagon pour terminer la file des quatre pilotes accrochés au sillage d'un Gilles Villeneuve indépassable. Tous les quatre finirent groupés en une seconde et demie derrière le Québécois.

Et puis il y eut l'Autriche 1982. Et une victoire incroyable, face à Keke Rosberg, à la photo finish dans un sprint final de moteurs Cosworth atmosphériques sur ce circuit de Zeltweg où un turbo était pourtant l'arme absolu pour s'imposer... sauf que tous les pilotes qui en avaient un avaient cassé.

 

Elio de Angelis, Colin Chapman, Team Lotus
Elio de Angelis, Colin Chapman, Team Lotus

Photo de: Sutton Motorsport Images

Troisième du championnat

C'est avec l'arrivée du moteur Renault V6 turbo chez Lotus que l'horizon s'éclaircit vraiment pour De Angelis. Pas dans les deux premiers tiers de 1983, passés à nettoyer les plâtres sur la dernière création de Colin Chapman – encore bien loin du compte quand celui-ci avait tiré sa révérence. Mais tout changea dans la dernière partie de la saison, avec l'arrivée de Gérard Ducarouge et de la nouvelle monoplace, baptisée 94T, conçue par celui-ci en quelques semaines à peine. Avec elle, De Angelis affola les chronos et signa sa première pole position à Brands Hatch lors du GP d'Europe.

C'est pourtant bien sa régularité qui fit de lui un des héros très discrets de la saison suivante. Dans l'ombre de Niki Lauda et Alain Prost, dominateurs et vainqueurs de 12 des 16 courses de l'année sur leurs McLaren-TAG Porsche, et après une nouvelle pole pour l'ouverture de la saison au Brésil, il obtint trois troisièmes, trois quatrièmes et quatre cinquièmes places pour monter sur le podium final de la saison.

Mais en 1985, Ayrton Senna arriva dans l'écurie tel le messie. Et remporta sous le déluge d'Estoril, dès sa seconde course chez Lotus, une victoire restée légendaire. De Angelis s'imposa bien lui aussi quelques semaines plus tard, à Imola – sur tapis vert après le déclassement de Prost pour poids non conforme. Suivit une pole à Montréal, mais qui ne pesa pas lourd face aux sept du prodige brésilien cette année-là. Le mal était fait. Quelque chose s'était cassé. Il n'était plus le préféré.

 

Elio de Angelis, Team Lotus
Elio de Angelis, Team Lotus

Photo de: Sutton Motorsport Images

Un ange parmi les anges

Le génie de Senna ne pouvant tolérer une présence trop compétitive à ses côtés, l'inoffensif Johnny Dumfries lui fut offert comme docile coéquipier pour 1986. De Angelis trouva refuge dans l'écurie Brabham de Bernie Ecclestone, retrouvant Riccardo Patrese dont il devint très proche, pour ce qui s'annonça très vite comme une saison de galère. Le génial designer de l'écurie, Gordon Murray, était peut-être allé trop loin cette fois avec sa BT55 “limande” ultra-plate pour laquelle BMW avait été jusqu'à concevoir un moteur spécial et tout aussi aplati. Ce fut le dernier défi du Sud-Africain. Car ce fut la première fois qu'un pilote trouvait la mort au volant d'une de ses réalisations.

Elio de Angelis fut en effet victime d'un accident fatal le 15 mai 1986, lors d'une séance d'essais privés sur le circuit Paul Ricard. Des essais groupés, de ceux qu'on appelle aujourd'hui des tests. Sauf que les conditions de sécurité et de secours n'étaient pas ce qu'elles sont désormais, c'est-à-dire les mêmes que sur un week-end de course. Coincé en dessous de sa monoplace qui s'était retournée après s'être envolée dans les S de la Verrerie, sous le regard empli d'impuissance des personnes présentes à cet endroit, et un incendie s'étant déclenché, ses poumons inhalèrent trop de fumée et il décéda peu après son transfert à l'hôpital de la Timone, à Marseille.

Elio de Angelis laissa le souvenir d'un pilote d'une rare élégance, sans doute due en partie à ses origines mais dont bien de ceux qui l'avaient connu dirent qu'elle était l'unique expression. La gentillesse et la politesse y afférent n'avaient d'égale, dit-on, que la finesse d'un pilotage que ce pianiste émérite, capable de jouer de nombreuses œuvres classiques et qui aurait pu y consacrer sa vie s'il n'avait choisi la course automobile, savait si bien mettre en musique.

À une lettre près, Elio de Angelis aurait pu se traduire par Elio des Anges. Le 15 mai 1986, il semble bien que la Formule 1 ait en effet perdu un ange.

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