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18 juillet 1976 - Le Grand Prix que James Hunt n'a jamais gagné

Le 18 juillet 1976, James Hunt écrivit une belle page d’histoire en remportant, devant ses fans, le Grand Prix de Grande-Bretagne. Cette victoire lui fut toutefois retirée.

Accident entre Clay Regazzoni, Ferrari 312T2, et James Hunt, McLaren M23

LAT Images

Sur le tracé de Brands Hatch, Niki Lauda avait installé sa Ferrari en pole position devant la McLaren de James Hunt. En arrivant dans le premier virage, les Ferrari de Lauda et de Clay Regazzoni se touchèrent, et celle du Suisse tamponna la McLaren de Hunt. Le drapeau rouge fut déployé.

Selon le règlement de l’époque, les voitures ayant été impliquées dans un accident devaient compléter le tour de piste sans assistance afin de pouvoir prendre le nouveau départ de la course. La McLaren M23 de Hunt avait effectué un court vol plané, ce qui avait endommagé des triangles de suspension. Voyant qu’il était incapable de terminer le tour complet du circuit de Brands Hatch, Hunt décida de couper court sur la ligne droite afin d’entrer dans la pitlane par la porte arrière, ce qui contrevenait au règlement.

Ferrari affirma aussi que la McLaren avait été poussée par des mécaniciens avant que la course ne soit neutralisée. La McLaren endommagée fut rapidement réparée pendant le nettoyage de la piste et le flamboyant Britannique tenta de revenir se placer sur la grille de départ.

Accident entre Clay Regazzoni, Ferrari 312T2, et James Hunt, McLaren M23

Mais la vue d’officiels tentant de bloquer le passage à la voiture rouge et blanche déclencha la colère du public, frustré de voir son héros empêché de reprendre la course. Devant l’hostilité grandissante des spectateurs, les officiels n’eurent d’autre choix que de permettre à Hunt de prendre le départ. Il gagna la course, mais le tribunal de la FIA le disqualifia quelques semaines plus tard, offrant ainsi la victoire à son rival dans la course au titre, Niki Lauda.

L’enfer de Fuji

Les deux protagonistes arrivèrent à Fuji, au Japon, pour l’ultime course de la saison 1976. En dépit du fait qu’il ait raté trois Grands Prix à cause des terribles blessures infligées sur le Nürbürgring début août, Lauda était en tête du classement avec 68 points, trois de plus que Hunt.

Le jour de la course, une pluie torrentielle noya le circuit de Fuji. Lauda trouva les conditions trop dangereuses et demanda qu’on annule la course. Au contraire, McLaren et Hunt désiraient se battre et disposer d’une chance d’être sacrés champions.

Deux acteurs de cette course, Roy Reader, conducteur du camion-atelier McLaren et Dave Ryan, mécanicien, racontent ce qui s’est passé.

"Avec le ciel noir et la pluie, il faisait très sombre. Si la course ne démarrait pas sous peu, elle allait être tout simplement annulée", raconte Reader.

James Hunt, McLaren Ford

Ryan ajoute qu’afin de mettre de la pression sur les organisateurs, un membre de l’écurie s’est approché des gradins situés en face de la pitlane afin d'inciter les spectateurs à démontrer leur enthousiasme.

"Ferrari ne voulait pas de cette course, mais nous, oui. Nous voulions obtenir le soutien de la foule. Les gradins étaient remplis à pleine capacité, mais les fans étaient stoïques, en pur style japonais", ajoute Ryan.

"Un de nos mécanos, Lance Gibbs, a alors grimpé sur le muret des stands et, armé d’un sifflet, a incité les fans à manifester. Quelques personnes se sont laissées prendre au jeu puis, graduellement, tout le monde s’y est mis. Selon moi, cette manifestation des fans a mis la pression sur les organisateurs, car il y avait peu de chances que la course ait lieu. L’écurie Ferrari n’était pas très heureuse de cela", précise Ryan.

Arrêt au stand

On sait que Lauda s’est arrêté à son stand au deuxième tour de la course, jugeant les conditions trop atroces. Hunt a pris la tête, mais la piste a commencé à sécher et ses pneus pluie se sont rapidement dégradés.

"Il y avait tout un débat au sein de l’écurie, car personne ne voulait prendre la décision de faire stopper James", raconte Ryan. "La direction de l’écurie voulait que James prenne lui même cette décision. Alors, ils l’ont laissé rouler en pneus pluie sur une piste sèche et James a commencé à perdre des positions."

Au 69e tour des 73 que comptait la course, le pneu avant-gauche de la McLaren a crevé et Hunt s’est précipité au stand. "C’était justement le pneu que je devais changer. À cette époque, nous pratiquions les pit stops, mais on savait que cela n’arriverait pratiquement jamais. Nous n’avions que de petits crics pour soulever la voiture", précise Ryan.

"Nous glissions le cric sous le triangle inférieur de la suspension avant et nous soulevions la voiture. Nous avions souvent pratiqué ce geste, mais jamais avec un pneu à plat, ce qui était un peu stupide ! Alors les gars ont soulevé l’avant de la voiture avec leurs bras et j’ai pu changer le pneu. James est retourné en piste en cinquième position et a finalement terminé troisième, suffisant pour décrocher le titre mondial."

Le dernier d’une époque

Pourquoi James Hunt était-il unique ? "Selon moi, James a été le dernier pilote de l’ancienne époque. Cette année-là, il fut prodigieux au volant de la McLaren. Il s’amusait beaucoup et faisait ce qu’il avait envie de faire. Il n’est plus possible de vivre comme cela en F1 aujourd’hui", termine Ryan.

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