C'était un 20 avril : Schumacher, la victoire dans le deuil

Le Grand Prix de Saint-Marin 2003 débute par une cérémonie particulière. En effet, après un GP du Brésil rocambolesque, la victoire et le trophée du vainqueur, attribués par erreur à Kimi Räikkönen, sont rendus à Giancarlo Fisichella sur la piste d'Imola. La course marque par ailleurs l'arrivée de la saison européenne, et pour la première fois depuis 1997, Michael Schumacher sort des trois premières épreuves de la saison sans avoir signé la moindre victoire.

L'Allemand signe la pole le samedi, devant son frère Ralf. Mais les deux hommes vivent en privé un moment difficile. Victime d'une chute la semaine précédente, leur mère Elisabeth, âgée de 55 ans, est dans le coma dans un hôpital de Cologne et souffre d'une grave hémorragie interne. La veille de la course, Michael et Ralf prennent un jet privé pour se rendre à son chevet devant une situation de plus en plus désespérée. Puis, quelques heures après leur départ, elle s'éteint. 

Avec un brassard noir à leur bras et malgré les doutes sur leur participation, les deux frères prennent le départ dans une ambiance forcément lourde. À l'envol, Ralf s'empare de la tête face à son frère mais cela ne durera que jusqu'à la première salve d'arrêts. Par la suite, Michael Schumacher prendra les commandes pour ne les lâcher que très brièvement, au moment de ravitailler, s'imposant devant le leader du Championnat Kimi Räikkönen et son équipier Rubens Barrichello. 

Aucune effusion de joie dans le clan Ferrari, malgré ce premier succès de la saison, où les membres de l'équipe applaudissent respectueusement leur pilote. Là encore, malgré les doutes, il prend part à la cérémonie du podium, les yeux emplis de larmes lors des hymnes et au moment de recevoir son trophée. Le champagne ne coulera pas et l'Allemand, comme son frère, sera excusé des obligations d'après-course.

Cliquez sur les flèches pour passer d'une photo à l'autre.

42