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Interview de Jamie Skinner, préposé aux changements de roues

Jamie Skinner tient un rôle des plus cruciaux dans l’équipe Lotus le dimanche après-midi

Jamie Skinner tient un rôle des plus cruciaux dans l’équipe Lotus le dimanche après-midi. Ce jeune homme de 27 ans nous raconte les montées d’adrénaline qu’implique le fait de se trouver en première ligne lorsque Kimi Raikkonen et Romain Grosjean arrivent en trombe dans les stands pour changer de gommes.

Jamie, Comment êtes-vous entré dans l’équipe ?

"Je crois que tout a commencé à la fac. J’y ai suivi des études en ingénierie du sport automobile pendant 4 ans. J’ai décroché mon premier travail en Formule BMW pendant la saison 2006. Ensuite, je suis passé chez Carlin Motorsport, d’abord sur la F3 entre 2007 et 2009, puis sur le GP2 en 2010. Enfin, j’ai été embauché à Enstone en 2011, alors que l’équipe s’appelait Lotus Renault GP."

Quel est votre rôle pendant un week-end de Grand Prix ?

"Je suis officiellement mécanicien volant sur la voiture de Kimi. Ce qui signifie que je peux intervenir à l’avant et à l’arrière de la voiture et sur n’importe quelle tâche dans le stand. En plus, je tiens le pistolet pneumatique pour le changement de pneu avant droit lors des pit stops."

Quand avez-vous effectué votre premier pit stop ? Avez-vous ressenti la pression ?

"Mon premier pit stop date du GP de Monaco 2011, au cours de ma première année dans l’équipe. Auparavant, je n’intervenais que lors des entrainements. Mais une place s’est libérée. Je me souviens des gars venant vers moi et me disant ‘Tu es prêt Jamie… C’est le moment d’y aller’ Il y avait une énorme pression, mais heureusement, cela s’est passé en douceur !"

Combien d’entraînements au pit stop effectuez-vous pendant un week-end de course ? Voyez-vous une amélioration significative au bout des trois jours ?

"Nous faisons entre 15 et 20 minutes de simulations chaque matin, donc au total entre 20 et 30 pit stops. Vous n’allez pas nécessairement plus vite, mais vous devenez plus constant à chaque fois, ce qui est également important."

Chaque changement de roue est-il chronométré individuellement ? Si oui, quel est votre meilleur temps ?

"Nous pouvons chronométrer chaque coin de la voiture avec l’aide des feux pour le trafic dans la voie des stands. Mon meilleur temps au pistolet en course est de 2,3 secondes. Les entrainements et la course ont des scénarios différents. A l’entrainement, il arrive d’être beaucoup plus rapide. Dans ce cas, mon meilleur temps est de 1,7 seconde."

Cela entraine-t-il une compétition à l’intérieur de l’équipe pour faire le meilleur temps ?

"[rire] Oui, absolument ! Nous avons institué ce que nous appelons ‘l’eliminator’, une compétition entre les quatre coins de la voiture. Le plus rapide sort du jeu, laissant les trois autres continuer. Le procédé se répète ensuite, pour laisser deux mécaniciens et enfin un seul. Le dernier doit alors changer la roue tout seul et c’est plutôt drôle à regarder !"

Quelle est la sensation lorsque vous voyez une F1 foncer sur vous à 100 km/h ? N’avez-vous pas peur qu’elle vous heurte ?

"D’abord, c’est une grosse montée d’adrénaline. Votre esprit se vide et vous dépendez de votre seul instinct. Ensuite, avant que vous vous en rendiez compte, la voiture est repartie ! Dans ma position à l’avant, il est très peu probable que la voiture me touche. Ce sont plutôt ceux de l’arrière qui sont exposés parce qu’ils se trouvent en plein sur la trajectoire !"

Le premier pit stop d’une course est-il généralement plus lent que les autres ? Un peu comme un warm up ?

"Je ne dirais pas que c’est un warm up, mais généralement, oui, c’est le cas. Pour le premier pit stop, vous prenez un peu de marge pour bien sentir les choses et comprendre où le pilote va s’arrêter. Même si les pilotes sont d’une précision incroyable, ils peuvent s’arrêter trop loin ou trop tôt ou un peu plus d’un côté que de l’autre. Une fois qu’ils ont effectué leur premier arrêt, ils reviennent d’habitude au même endroit. Alors c’est plus facile pour nous."

La chaleur de la voiture, lorsqu’elle est immobilisée près de vous, est-elle difficile à supporter, même s’il ne s’agit que de quelques secondes ?

"La chaleur est plutôt intense et il faut aussi tenir compte de la poussière de carbone qui s’échappe des freins. C’est pourquoi nous portons des masques, des combinaisons et des gants pour éviter de nous blesser."

Avez-vous des trucs pour aller plus vite ?

"Quelques-uns. Nous avons des marques sur les embouts qui permettent de savoir que la roue est serrée. Cela dit, tout dépend énormément du feeling. Au bout d’un moment, vous pouvez sentir quand la roue est serrée. Il faut aussi suivre la voiture qui rentre attentivement et évidemment, avec le pistolet à la main, parce qu’elle peut s’arrêter légèrement en dehors des marques et vous mettre hors de position. Il y en a d’autres, mais je les garde pour moi !"

Nous savons que l’équipe travaille de longues heures pendant un week-end de course. Comment trouvez-vous la motivation pour continuer aussi tard la nuit ?

"Les heures peuvent être longues. Cela commence vraiment le jeudi et dès lors, nous passons habituellement environ 20 heures par jour dans le garage. Nous avons un bon groupe de lads, ce qui aide beaucoup et par ailleurs, nous voyons physiquement la progression de ce que nous faisons et c’est une excellente source de motivation. Quand vous avez passé des heures à construire une voiture, la voir sortir du stand et prendre la piste est une vraie satisfaction. Bien sûr, les résultats comptent aussi. Quand vous voyez que la voiture marche bien, cela vous donne un surcroit d’énergie. D’un seul coup, vous oubliez la fatigue !"

Que faites-vous de retour à Enstone ?

"Pour être honnête, l’équipe de course ne passe pas beaucoup de temps à l’usine. Nous sommes présents sur chaque course et chaque séance d’essai, donc nous passons la plupart de notre temps hors du pays. Lorsque nous sommes à Enstone, il s’agit souvent de travailler sur la voiture et de préparer les pièces pour la prochaine course."

Quelles sont la meilleure et la pire partie de votre travail ?

"Le meilleur moment, pour moi, c’est les pit stops. C’est ce que je préfère au cours des week-ends et c’est là où vous pouvez influer directement sur le résultat. Le pire, je suppose, ce sont les longues heures, mais cela vaut le coup, croyez-moi !"

Par Lotus F1 team

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