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Quand Jenson Button avait signé chez Williams et BAR

À l'été 2004, Jenson Button a surpris le paddock en annonçant son retour chez Williams pour la saison 2005... alors que le futur Champion du monde était encore lié contractuellement à BAR.

Juan Pablo Montoya, Williams FW26, en lutte avec Jenson Button, BAR 006

Photo de: Sutton Motorsport Images

Au début du mois d'août 2004, Jenson Button sortait d'un Grand Prix d'Allemagne conclu à la deuxième place en dépit d'un problème de visière. Il s'agissait de son septième podium de la saison, de quoi porter son compteur de points à 61 unités. Jamais le pilote britannique n'avait connu pareil succès en Formule 1 et connu de voiture aussi compétitive que la BAR 006, et pourtant il ne comptait pas faire de vieux os au sein de l'équipe de Brackley.

En effet, Button venait de prendre la décision de rejoindre Williams, l'équipe qui lui avait offert sa chance en catégorie reine en l'an 2000, pour la saison 2005. Une décision d'autant plus surprenante que le contrat de Button avec BAR était loin de toucher à sa fin. Comme l'expliquait David Richards, le directeur de l'équipe, fin 2002, à l'annonce de l'arrivée prochaine du Britannique : "C'est un contrat de deux ans avec une option de deux ans, mais je vois ça comme un accord de quatre ans, car ce sera ça en fin de compte."

BAR devait valider cette option avant le 31 juillet 2004, et l'a dûment fait. Parmi les clauses figurait un accord officiel de fourniture moteur, rôle que Honda endossait. Le constructeur japonais allait même racheter 45% des parts de l'équipe en novembre... Néanmoins, le management de Button n'était pas pleinement satisfait de l'accord entre BAR et Honda et considérait donc que l'option n'avait pas été levée.

Aussi, le choix de quitter une équipe se battant pour la deuxième du championnat pour rejoindre la quatrième force du plateau soulevait quelques questions, même dans le camp Williams. Juan Pablo Montoya, qui comptait les heures avant de pouvoir s'engager avec McLaren, comprenait ainsi difficilement le choix sportif de celui qui était censé le remplacer.

"Je pense que c'est fou, mais c'est son choix", s'exclamait ainsi le Colombien. "Williams peut probablement renverser la situation, mais ils sont complètement à côté de la plaque cette année. Peut-être qu'il y a quelque chose chez BAR qu'il n'aime pas, ou quelque chose comme ça. Toute l'équipe était bâtie autour de lui ! Les résultats de BAR s'amélioraient. [Au GP d'Allemagne] il a eu une pénalité de dix places sur la grille et il est arrivé second ! Après ça, je ne comprends pas comment votre esprit peut vous pousser à aller ailleurs."

L'imbroglio du mois d'août 2004 entretenait une sérieuse confusion. BAR, n'ayant nullement l'intention de laisser partir Button, faisait valoir son droit contractuel de conserver un pilote n'ayant visiblement aucunement envie de rester. Plutôt que de laisser filer Button et obtenir réparation, Richards entendait bien voir l'accord initial être respecté jusqu'à son terme, quitte à devoir passer par une action en justice.

Le patron de Prodrive, habitué aux relations difficiles avec ses pilotes, l'a fait savoir sur les types de supports d'informations possibles. Le chaos était d'autant plus important que Button lui-même n'était réellement en mesure de justifier sa décision devant les micros et refusait systématiquement de commenter son passage chez Williams.

"L'atmosphère est OK, ça va. Nous faisons tous notre travail", bottait-il en touche, interrogé sur l'’ambiance au sein de BAR suite à l'annonce. Seule la levée de bouclier publique et l'obstination de son employeur à le lier contractuellement pour la durée prévue ennuyait réellement l'Anglais. "Il y a eu trop de choses de dites dans la presse, clairement. Je pense qu'il ne sert à rien d'en dire plus, David en a dit déjà beaucoup. D'après moi, ce n'était pas nécessaire."

David Richards et Jenson Button devant la presse après le verdict du CRB

David Richards et Jenson Button devant la presse après le verdict du CRB

Puisque tout le monde était campé sur ses positions, l'intervention du conseil de reconnaissance des contrats de la FIA (CRB) est devenue inévitable. Trois jours de délibération ont été nécessaires après une audience s'étant tenue à Milan en octobre, et le CRB a conclu que le départ de Button vers Williams pour 2005 ne pouvait pas se faire car son contrat avec BAR était valide.

L'ampleur médiatique de l'affaire et son dénouement n'a toutefois pas empêché Button de retenter l'expérience l'année suivante. En sachant que sa clause concernant le nombre de points inscrits au soir du Grand Prix de Turquie ne serait respectée compte tenu des petites performances de la BAR 007, Button a passé un nouvel accord avec Williams pour la saison 2006.

Mais là encore, les retrouvailles tant attendues entre Button et l'équipe de Grove n'ont pas eu lieu. En juin, le divorce entre Williams et BMW a été acté, laissant l'équipe sans le soutien d'un grand constructeur automobile et sans moteur. À l'inverse, Honda s'apprêtait à se porter acquéreur de l'ensemble des parts de l'équipe BAR. Le fin mot de l'histoire verra Button racheter son contrat Williams et dédommager le team de Grove de sa propre poche, pour un montant estimé à 30 millions d'euros à l'époque…

Mais l'avenir a donné raison au pilote britannique : c'est avec Honda qu'il a remporté son premier Grand Prix, en 2006, et avec cette même structure, rachetée in-extremis par Ross Brawn, qu'il a remporté en 2009 son premier et unique titre de Champion du monde avant de rejoindre McLaren pour glaner huit succès de plus. Dans le cas de Williams, seuls 20 podiums dont une victoire ont suivi après la saison 2005.

Interrogé par Sky Sports F1 sur cette période délicate 18 ans plus tard, au moment où a éclaté une affaire similaire entre Oscar Piastri, Alpine et McLaren, Button a reconnu que rejoindre Williams était une erreur.

"J'ai été dans cette situation auparavant : je voulais quitter une écurie et en rejoindre une autre, parce cette écurie était un constructeur et je pensais que c'était ce qu'il fallait faire pour ma carrière. J'ai commis cette erreur auparavant", a-t-il expliqué"Ma carrière n'avait commencé que depuis quelques années quand j'ai commis cette erreur. Le Conseil de Reconnaissance des Contrats a empêché mon transfert, et je suis donc resté chez BAR, qui est devenu Honda, qui est devenu Brawn ! C'était donc la bonne décision."

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