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Il y a 50 ans, la légende Jim Clark nous quittait

Voilà 50 ans jour pour jour que James Clark Jr, plus connu sous le nom de Jim Clark, nous a quittés, perdant la vie dans un accident survenu à Hockenheim, où se déroulait le Trophée d’Allemagne de Formule 2. Retour sur une trop courte carrière.

Jim Clark, Lotus 25 Climax, remporte la course et le titre mondial des pilotes et des constructeurs

Jim Clark, Lotus 25 Climax, remporte la course et le titre mondial des pilotes et des constructeurs

LAT Images

Lorsque l’interminable débat sans réponse sur le meilleur pilote de l’Histoire de la Formule 1 est évoqué, ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent sur la table. Ayrton Senna, affirment les uns. Michael Schumacher, renchérissent les autres, catégoriques. Comment oublier Juan Manuel Fangio et Alain Prost, demandent certains.

Puis il y a Jim Clark, un "simple" double Champion du monde.

Jim Clark, Lotus 25 Climax, remporte la course et le titre mondial des pilotes et des constructeurs

Un fermier dans l'âme

Comme beaucoup de ses pairs à l’époque, Clark n’était pas destiné au sport automobile. Ses parents comptaient sur lui pour contribuer à l’exploitation de la ferme familiale d’Edington Mains, dans le village écossais de Chirnside. Une ferme où il a logiquement fait connaissance avec les engins motorisés, manipulant quotidiennement tracteurs et moissonneuses-batteuses à l'adolescence et s’autorisant dès l’âge de neuf ans une courte virée au volant de l’Austin Seven paternelle, heureusement sans accident !

Quittant l’école à seize ans, Clark s’est rapidement adonné à diverses compétitions – rallyes, courses de côte, tourisme, entre autres – malgré la réticence de ses parents, qui préféraient le voir à l'œuvre dans la ferme familiale.

La course opposant Jim Clark à Colin Chapman le 26 décembre 1958, remportée par l’Anglais devant l’Écossais à Brands Hatch au volant d’une Lotus Elite, est fréquemment mentionnée comme la source de la relation étroite qu’ont entretenue les deux hommes tout au long de leur collaboration, jusqu’à la mort de Clark. Ce dernier avait néanmoins testé une Lotus de Formule 2 sur le même tracé, en octobre ; c’était d'ailleurs la première fois qu’il pilotait une monoplace, à peine un an et demi avant ses débuts en Formule 1.

Jim Clark, Lotus 49 Ford, dans le Karussel

Accidents mortels et doutes logiques

La Formule 1, Clark y a battu tous les records. Courant chez Lotus tout au long de sa carrière, Clark était à sa mort inégalé en matière de victoires (25), pole positions (33) et meilleurs tours (28), ayant surpassé les références établies par Juan Manuel Fangio dans les années 1950. À ce jour, il détient toujours le record en matière de grands chelems – pole position, victoire, meilleur tour et toute la course en tête – avec huit réalisations.

Pourtant, sa carrière aurait pu s’achever de manière précoce. Plusieurs accidents graves connus par ses pairs ont manqué de le dégoûter de la compétition alors qu’il venait de faire ses débuts dans l’élite. Dès le Grand Prix de Belgique 1960, deuxième course de Clark en Formule 1, son jeune compatriote Chris Bristow s’est tué dans le 20e tour, sortant de la piste et partant en tonneaux.

"Tout à coup, je vis un commissaire courir sur la route, agiter les bras et essayer de m’arrêter", écrivait Clark dans son autobiographie en 1966. "Je vis ensuite un autre commissaire, sortant de l’autre côté de la route. Je me suis demandé où il allait ; il s’est penché et a ramené vers le bord de la piste quelque chose qui ressemblait à une grosse poupée de chiffons… C’était horrible ! Je n’oublierai jamais le spectacle de ce corps déchiqueté que l’on tirait hors de la piste. J’en étais presque écœuré. Je me souviens d’avoir remarqué, en fin de course, que ma voiture était éclaboussée de sang et cela me démoralisa complètement."

L’année suivante, un accrochage entre Jim Clark et Wolfgang von Trips coûtait la vie à l'Allemand, à Monza. Les autorités italiennes n’allaient pas laisser de répit au pilote Lotus malgré ce qui s’apparentait à un incident de course, le convoquant pour de nouveaux interrogatoires en 1962 et même en 1963, au soir de son premier titre mondial.

Le vainqueur Jim Clark, Lotus 25 fait faire un tour d'honneur à Colin Chapman, fondateur Lotus
Jim Clark et Colin Chapman ont bien mérité un tour d'honneur : ils sont Champions du monde !

Spa-Francorchamps et Monaco, fortunes diverses

Chris Bristow est loin d'être le seul pilote à avoir perdu la vie à Spa-Francorchamps, un circuit que Jim Clark abhorrait en conséquence. C’est pourtant sur cette piste semée d’embûches, alors longue de 14 kilomètres, que Clark a réalisé des démonstrations parmi ses plus belles. Vainqueur de quatre éditions consécutives, il s’est imposé avec près de cinq minutes d’avance sur Bruce McLaren en 1963, lors d’une course conclue sous des trombes d’eau – si bien que Clark roulait en 6’41 en fin d'épreuve, à comparer à son meilleur tour en 3’58 !

En 1964, le dénouement était absolument invraisemblable et inédit dans l’Histoire de la Formule 1 : au dernier tour, alors que Graham Hill (BRM) menait devant Bruce McLaren (Cooper), Dan Gurney (Brabham) et Clark, les coups de théâtre se sont multipliés. Gurney est tombé en panne d’essence ; Hill a connu la même mésaventure ; McLaren, quant à lui, était en proie à des problèmes de batterie et a abordé le dernier virage, La Source, moteur arrêté. Quatrième quelques instants plus tôt, Clark a surgi pour le coiffer au poteau, s’imposant avec trois secondes d’avance !

Clark adorait le circuit de Monaco autant qu’il abhorrait Spa, car c’est "un de ceux où l’on doit prendre chaque virage avec précision". Ironie du sort, en Principauté, la réussite n’a jamais été de son côté. Rapide, le pilote Lotus l’était indéniablement. Or, malgré quatre pole positions en six participations, il n’est jamais parvenu à monter sur la plus haute marche du podium… trahi par la mécanique à six reprises !

Jim Clark, Lotus 43 BRM franchit le drapeau à damier

Des titres mondiaux perdus sur le fil

Les bolides conçus par le génie Colin Chapman, aussi rapides et légers soient-ils, avaient la fâcheuse habitude de manquer de fiabilité, Chapman n’étant justement pas prompt à faire des compromis sur les performances. En effet, Clark aurait facilement pu être quadruple Champion du monde sans deux coups du sort.

En 1962, l’Écossais abordait le dernier Grand Prix de la saison, en Afrique du Sud, avec neuf points de retard sur Graham Hill. Neuf points, c’est justement ainsi que la victoire était alors récompensée. Et en raison de la règle indiquant que seuls les cinq meilleurs résultats étaient retenus sur les neuf manches de la saison, un succès aurait octroyé le titre à Clark malgré l’égalité de points, au nombre de victoires. Auteur de la pole position, creusant un écart de 27 secondes sur son rival après 60 tours de course, le pilote Lotus a fait tout ce qui était en son pouvoir avant qu’une fuite d’huile ne le contraigne à l’abandon.

Quant au final de la saison 1964, il n’avait pas grand-chose à envier au Grand Prix du Brésil 2008 ! Encore une fois, Clark abordait cette dernière manche à neuf longueurs de Hill, 39 points à 30, John Surtees étant le troisième larron avec 34 unités au compteur. Hill ayant déjà atteint le quota de six résultats pris en compte, il fallait à Clark s’imposer en maintenant Surtees à l’écart du top 2 et Hill hors du podium. Clark a signé la pole position, a fait la course en tête de bout en bout et menait devant Dan Gurney et Lorenzo Bandini à l’entame de l'avant-dernier tour… quand il a subi une nouvelle fuite d’huile ! Encore une fois, le titre lui filait entre les doigts, en l'occurrence au profit de Surtees.

Certaines autres saisons ont néanmoins été marquées par une association Clark/Lotus tout simplement intouchable. Que ce soit en 1963 avec la Lotus 25 ou deux ans plus tard grâce à la Lotus 33, Clark enchaînait les victoires et seuls les problèmes techniques le privaient parfois de la plus haute marche du podium, comme au Nürburgring, en 1963, où il a obtenu la seule deuxième place de sa carrière… après avoir fait toute la course avec un cylindre défectueux à cause d'une bougie morte !

"J’avais mis au point tout un système pour faire le tour du Nürburgring sur sept cylindres", se remémorait-il par la suite. "J’arrivais sur sept cylindres dans un virage qu’il fallait prendre à fond, j’y inscrivais la voiture ; après un bang, le huitième cylindre se mettait soudain à fonctionner ; il s’ensuivait une ou deux secondes d’excitation en sortie de virage. Quelle différence peut faire un cylindre supplémentaire quand on s’est assigné une ligne de conduite avec une voiture dont on croit le moteur à sept cylindres !"

Victoire de prestige à Indianapolis

Brillant en Formule 1, Jim Clark l’était tout autant dans pléthore d’autres disciplines, et notamment des épreuves parmi les plus prestigieuses au monde. Certes, les 24 Heures du Mans n’avaient pas vraiment ses faveurs. Ayant participé au double tour d’horloge sarthois de 1959 à 1961 avec la petite équipe écossaise Border Reivers, avec une troisième place à la clé en 1960, Clark a été quelque peu découragé par le fil à retordre que donnaient les organisateurs à Lotus pour l’édition 1962 : Colin Chapman souhaitait y engager la Lotus 23, qui a toutefois été jugée trop dangereuse à plusieurs repriseset n’a pas été autorisée à courir, malgré les efforts de l'écurie pour la mettre aux normes.

En revanche, Clark a connu un certain succès outre-Atlantique aux 500 Miles d’Indianapolis, encore une fois avec Lotus, jouant la victoire à quatre reprises de 1963 à 1966 avec un prestigieux succès en 1965, à une époque où les non-Américains étaient bien rares sur la grille.

Très timide dans la vie, prudent en piste, Clark était d’une certaine manière aux antipodes de ce que l’on attend d’un pilote automobile. "On m’a souvent dit qu’il était incroyable que je puisse avoir peur sur le circuit, mais en un sens, la peur tient une place importante dans la course : si rien n’était effrayant, s’il n’y avait pas de limite, n’importe quel fou pourrait prendre le volant d’une voiture et la course automobile n’existerait pas comme sport."

Passionné par le pilotage mais pas par la célébrité, Jim Clark rêvait de prendre sa retraite jeune pour retourner travailler à la ferme, mais aussi s’essayer à l’art de la photographie en sport auto ; il n’en a pas eu l’occasion, perdant la vie à 32 ans. Quant à Colin Chapman, anéanti par cette disparition tragique, il s’est juré de ne plus jamais être aussi proche d’un pilote. Le sort allait toutefois frapper Lotus de nouveau.

1960 : Jim Clark, Lotus 18, devance John Surtees, Cooper T52. C'est la première course de Surtees sur quatre roues et la première victoire de Clark en monoplace.

1960 : Jim Clark, Lotus 18, devance John Surtees, Cooper T52. C'est la première course de Surtees sur quatre roues et la première victoire de Clark en monoplace.

Photo de: LAT Images

1960 : Formule 2 à Brands Hatch : Jim Clark, Lotus 18

1960 : Formule 2 à Brands Hatch : Jim Clark, Lotus 18

Photo de: LAT Images

Grand Prix d'Afrique du Sud 1961 : Jim Clark, Lotus 21

Grand Prix d'Afrique du Sud 1961 : Jim Clark, Lotus 21

Photo de: LAT Images

Grand Prix des Pays-Bas 1962 : Jim Clark, Lotus 25

Grand Prix des Pays-Bas 1962 : Jim Clark, Lotus 25

Photo de: LAT Images

Grand Prix des États-Unis 1962 : Jim Clark, Lotus 25

Grand Prix des États-Unis 1962 : Jim Clark, Lotus 25

Photo de: LAT Images

Grand Prix de Grande-Bretagne 1963 : Jim Clark, Lotus 25

Grand Prix de Grande-Bretagne 1963 : Jim Clark, Lotus 25

Photo de: LAT Images

Grand Prix d'Italie 1963 : Jim Clark est Champion du monde

Grand Prix d'Italie 1963 : Jim Clark est Champion du monde

Photo de: LAT Images

Grand Prix d'Italie 1963 : le Champion du monde Jim Clark avec Colin Chapman

Grand Prix d'Italie 1963 : le Champion du monde Jim Clark avec Colin Chapman

Photo de: Sutton Motorsport Images

1963 : Jim Clark pilote une Lotus Cortina à Snetterton

1963 : Jim Clark pilote une Lotus Cortina à Snetterton

Photo de: LAT Images

Grand Prix d'Afrique du Sud 1963 : Jim Clark

Grand Prix d'Afrique du Sud 1963 : Jim Clark

Photo de: LAT Images

Grand Prix de Belgique 1964 : Jim Clark discute avec Dan Gurney

Grand Prix de Belgique 1964 : Jim Clark discute avec Dan Gurney

Photo de: LAT Images

Grand Prix d'Allemagne 1964 : Jim Clark, Lotus 33, en tête

Grand Prix d'Allemagne 1964 : Jim Clark, Lotus 33, en tête

Photo de: LAT Images

500 Miles d'Indianapolis 1965 : Jim Clark, Lotus-Ford

500 Miles d'Indianapolis 1965 : Jim Clark, Lotus-Ford

Photo de: Indianapolis Motor Speedway

500 Miles d'Indianapolis 1965 : Colin Chapman et Jim Clark

500 Miles d'Indianapolis 1965 : Colin Chapman et Jim Clark

Photo de: Indianapolis Motor Speedway

500 Miles d'Indianapolis 1965 : le vainqueur Jim Clark

500 Miles d'Indianapolis 1965 : le vainqueur Jim Clark

Photo de: Indianapolis Motor Speedway

Grand Prix de Belgique 1965 : Jim Clark, Lotus 33

Grand Prix de Belgique 1965 : Jim Clark, Lotus 33

Photo de: Sutton Motorsport Images

Grand Prix de Grande-Bretagne 1965 : Le vainqueur Jim Clark avec Colin Chapman

Grand Prix de Grande-Bretagne 1965 : Le vainqueur Jim Clark avec Colin Chapman

Photo de: LAT Images

Grand Prix d'Italie 1965 : Jim Clark

Grand Prix d'Italie 1965 : Jim Clark

Photo de: LAT Images

Grand Prix des États-Unis 1966 : Jim Clark s'impose au volant de la Lotus 43

Grand Prix des États-Unis 1966 : Jim Clark s'impose au volant de la Lotus 43

Photo de: LAT Images

Grand Prix des États-Unis 1966 : John Surtees et Jim Clark sur le podium

Grand Prix des États-Unis 1966 : John Surtees et Jim Clark sur le podium

Photo de: LAT Images

Grand Prix des Pays-Bas 1967 : Jim Clark, Lotus 49

Grand Prix des Pays-Bas 1967 : Jim Clark, Lotus 49

Photo de: Ford Motor Company

Grand Prix des Pays-Bas 1967 : Jim Clark, Lotus 49

Grand Prix des Pays-Bas 1967 : Jim Clark, Lotus 49

Photo de: Ford Motor Company

Grand Prix des Pays-Bas 1967 : le vainqueur Jim Clark

Grand Prix des Pays-Bas 1967 : le vainqueur Jim Clark

Photo de: Ford Motor Company and Wieck Media Services, Inc.

Grand Prix de France 1967 : Jim Clark, Lotus 49, devance son coéquipier Graham Hill

Grand Prix de France 1967 : Jim Clark, Lotus 49, devance son coéquipier Graham Hill

Photo de: LAT Images

Grand Prix de Grande-Bretagne 1967 : Jim Clark et Colin Chapman

Grand Prix de Grande-Bretagne 1967 : Jim Clark et Colin Chapman

Photo de: Autocourse

Grand Prix de Grande-Bretagne 1967 : Jim Clark, Lotus 49

Grand Prix de Grande-Bretagne 1967 : Jim Clark, Lotus 49

Photo de: David Phipps

Grand Prix d'Allemagne 1967 : Jim Clark, Lotus 49

Grand Prix d'Allemagne 1967 : Jim Clark, Lotus 49

Photo de: LAT Images

Grand Prix du Canada 1967 : Jim Clark, Lotus 49, en tête au départ

Grand Prix du Canada 1967 : Jim Clark, Lotus 49, en tête au départ

Photo de: Sutton Motorsport Images

Grand Prix d'Italie 1967 : Jim Clark et Graham Hill discutent avec Walter Hayes, responsable communication chez Ford

Grand Prix d'Italie 1967 : Jim Clark et Graham Hill discutent avec Walter Hayes, responsable communication chez Ford

Photo de: Rainer W. Schlegelmilch

Grand Prix des États-Unis 1967 : Jim Clark, Lotus 49

Grand Prix des États-Unis 1967 : Jim Clark, Lotus 49

Photo de: LAT Images

Grand Prix d'Afrique du Sud 1968 : Jim Clark, Lotus 49

Grand Prix d'Afrique du Sud 1968 : Jim Clark, Lotus 49

Photo de: LAT Images

Le mémorial Jim Clark

Le mémorial Jim Clark

Photo de: LAT Images

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