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John Button : Un sacré fils, des sacrifices

Disparu brutalement hier à l’âge de 70 ans, vraisemblablement suite à une attaque cardiaque, John Button était l’un des caractères du paddock

Disparu brutalement hier à l’âge de 70 ans, vraisemblablement suite à une attaque cardiaque, John Button était l’un des caractères du paddock. Personnalité joviale, grand passionné et surnommé "Papa Schtroumpf", John profitait de la vie, se rendant sur toutes les courses avec son fils Jenson depuis de nombreuses années.

Issu d’un milieu très modeste, John Button a vécu sa passion pour le sport automobile d’abord de lui-même, en disputant des courses de rallycross dans les années 70, puis en traçant la voie de son fils. Dès les débuts de Jenson en karting, l'homme s'est pleinement investi et a donné chaque heure et chaque minute pour l’aider à accéder au plus haut rang du sport automobile. Papa hyper-passionné, mettant sa concession automobile de côté, John Button s’investissait comme jamais, par pure passion, sans être attiré par l’image luxueuse de la Formule 1. Mécanicien de Jenson à ses débuts, il n’hésitait jamais à mettre les mains dans le cambouis, jusqu’aux débuts du fiston en monoplace en Formule 3 puis en Formule Renault. Il fut également le solide supporter de nombreux autres jeunes pilotes, comme Lewis Hamilton, pour qui il prépara des moteurs parfois gratuitement en karting, ou encore Craig Dolby, qui lui doit de solides coups de main.

Pour épauler sa progéniture dans sa quête de succès, John Button aura surtout investi tout l’argent qu’il pouvait, jusqu’à prendre de gros risques financiers avec ses faibles économies (il ira jusqu'à hypothéquer sa demeure pour investir dans un petit motorhome et emmener Jenson sur les circuits les weekends). Les larmes du fier paternel à chaque victoire de son fils, parfois amplifiées par quelques verres de vin, faisaient plaisir à voir, et étaiennt un rappel des longues journées passées sous la pluie anglaise, seul, à soutenir son rejeton passionné et à l'aider à se financer weekend après weekend. Jenson remporte le titre de Champion du Monde en 2009 ; une immense bénédiction pour John Button, qui aura fait tous les sacrifices pour porter son fils à ce niveau et se récompensera avec de belles années de passion vécue pleinement dans le paddock, en toute discrétion.

Sans Papa, je ne serais sans doute jamais entré dans le sport automobile. C’est lui qui m’a donné mon premier kart, et c’est lui qui m’a emmené à Clay Pigeon (piste de kart dans le Dorset) lorsque j’ai demandé à l’essayer à un endroit où je pouvais vraiment le pousser”, expliquait Button avec reconnaissance en 2002. “Durant ces jeunes années, il était toujours là, debout sous la pluie, pendant que j’étais le seul à m’amuser en piste ; et il payait pour ça. C’est lui qui m’a donné l’espace pour me développer et l’encouragement quand les choses étaient dures ; qui m’a aidé à concentrer mon énergie quand j’ai décidé que la F1 était là où je voulais être. Il ne s’est jamais fichu de moi quand je lui ai dit ça, même si j’étais juste un gosse. Il a juste tout fait pour m’aider à me mettre sur le chemin qui m’a mené chez BMW Williams en 2000. Il y a eu des fois où nous étions à cours d’argent, mais il ne me l’a jamais dit ; il ne m’a jamais culpabilisé pour la dépense créée ou les sacrifices qu’il a dû faire dans sa propre vie. Peut-être que la chose la plus remarquable à son sujet est qu’il n’était pas le genre de « Papa karting » typique. Bien sûr, il s’en mêlait avec moi, mais il était toujours heureux de rester en retrait, comme il le fait maintenant”.

En privé, avenant, John Button saluait avec bonhomie toute personne prenant le temps de passer quelques instants à tailler un bout de gras avec lui. Il se remémorait alors avec vous des journées de galère quand Honda annonçait son retrait de la Formule 1 et laissait Ross Brawn seul sauveur potentiel de l’écurie. Là encore, la famille Button fera les efforts financiers nécessaires, acceptant une baisse de salaire substancielle de '"JB" pour permettre à Brawn d’aligner ses monoplaces sur la grille ( on parle d'un "cadeau" de 12 millions d'euro). Et pour cause, chacun à Brackley savait que cette monoplace avait un temps d’avance et pourrait frapper fort grâce à la nouvelle réglementation. La suite de l’histoire leur donna raison.

Devenu un personnage incontournable dans le garage et le motorhome McLaren depuis 2010, John Button laissera à tous l’image d’un sourire permanent, d’une personne accessible dotée d’un enthousiasme communicatif. Un caractère comme il y en a peu en Formule 1, et ayant écrit une histoire humaine formidable, comme on se plaint souvent qu'il en manque dans le monde aseptisé de la F1. Bon vent, John!

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