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Quand Ken Block est passé si près d'un test en Formule 1

La mort de Ken Block dans un accident de motoneige ce lundi a eu l'effet d'un séisme dans le monde du sport automobile. Célèbre pour ses prestations en rallye et surtout en gymkhana, l'Américain était passé tout près d'un test en Formule 1 en 2011.

Ken Block

Photo de: Sutton Motorsport Images

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Mort ce lundi dans un accident de motoneige, Ken Block avait un faisceau d'influence allant bien au-delà du rallye et de ses légendaires vidéos de gymkhana. Jenson Button l'a bien résumé : "Je suis sous le choc à la suite du décès de Ken Block", a écrit le Champion du monde de Formule 1. "C'est un très grand talent qui a fait énormément de choses pour notre sport. Il était un véritable visionnaire au style unique et au sourire contagieux. Notre sport a perdu l'un des meilleurs aujourd'hui, mais surtout un grand homme."

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Ken Block était une telle superstar qu'il y a une dizaine d'années, Pirelli a tenté d'organiser pour lui des essais en Formule 1. Le manufacturier unique de l'élite avait travaillé étroitement avec Block en WRC et, après avoir fait son retour en F1 en 2011, voyait là une opportunité de médiatiser sa présence dans ces deux Championnats du monde.

Pirelli avait un accord avec Toyota pour utiliser la TF109 de 2009 lors de ses tests de développement en 2011, et trois journées d'essais étaient prévues à Monza en août 2011, avec Lucas di Grassi au volant lors des deux premières, puis Block pour la troisième. La marque en a fait l'annonce au Grand Prix du Canada, où l'Américain était présent et a déclaré : "Je n'aurais jamais imaginé que quelque chose de tel soit possible. Mais Pirelli a eu l'idée de faire quelque chose d'unique et de différent avec moi. Ils ont été un excellent partenaire dans tout ce que j'ai fait, alors pour moi, c'est simplement un rêve devenu réalité. J'ai si peu d'expérience en monoplace sur circuit que je vais apprendre des tas de choses."

Il ne s'agissait pas seulement de rouler dans une F1, puisque Block envisageait de faire des figures de gymkhana au passage : "Je vais voir ce que je peux les convaincre de faire. Cette voiture est évidemment très onéreuse, mais j'ai posé quelques questions et ils m'ont regardé de travers ! Je vais voir ce qui est possible."

Michael Schumacher (GER) Mercedes GP with Ken Block (USA). 
Formula One World Championship, Rd 7, Canadian Grand Prix, Qualifying Day, Montreal, Canada, Saturday 11 June 2011.

Michael Schumacher et Ken Block

Quelques semaines après le Grand Prix du Canada, Block s'est rendu au siège de Toyota, à Cologne, afin de se préparer pour ce test. Ce jour-là, il était censé rouler dans le simulateur afin de s'habituer aux exigences de la Formule 1, lui qui n'avait jamais piloté une monoplace de haut niveau auparavant. Il allait également mouler son baquet.

C'est là qu'un obstacle majeur est apparu. Certes, avec 1,83 m, Block n'aurait pas été le plus grand des pilotes de Formule 1, mais sa carrure et la forme de son corps – en particulier la longueur de ses jambes – posaient problème. La TF109 avait en effet été conçue pour Jarno Trulli (1,73 m) et Timo Glock (1,69 m)...

Block était capable de s'asseoir dans la voiture en respectant le règlement au niveau de la sécurité vis-à-vis de l'arceau, mais ses jambes l'empêchaient de tourner le volant. Toyota a bien envisagé d'effectuer des modifications, mais le temps manquait et Block n'a donc pas pu mener ce test comme prévu. Pirelli a cherché des alternatives, y compris avec des monoplaces plus anciennes, en vain.

"Nous n'avons pas abandonné", se remémore Paul Hembery, alors directeur de la compétition chez Pirelli. "Mais le niveau de modifications à réaliser allait simplement être trop élevé. N'oublions pas qu'à l'époque, Toyota était en train de réduire la voilure [après avoir quitté la F1 fin 2009]. Ils n'avaient pas les mêmes ressources qu'avant. Notre capacité à faire de tels changements était donc trop limitée."

Ken Block

Ken Block

"En fin de compte, nous n'avons pas pu le concrétiser, malheureusement. Je sais combien Ken était déçu, car il était avide de sensations. L'opportunité de faire quelque chose comme ça était unique, et elle ne s'est malheureusement pas concrétisée."

D'après Hembery, ce test aurait été crucial pour que la F1 atteigne un nouveau public, à une époque où la jeune génération ne s'y intéressait pas autant que de nos jours. Au Grand Prix du Canada, Hembery avait même dû batailler pour que Block ait un pass lui permettant d'aller sur la grille, car la F1 n'était pas convaincue qu'il soit suffisamment célèbre pour le justifier.

L'Américain y a finalement été acclamé par les fans et mis à contribution par de nombreux mécaniciens F1 pour faire des selfies : Hembery avait bel et bien raison. "Il faut se rappeler qu'à notre arrivée en F1, celle-ci était un peu fatiguée et guindée", estime le Britannique. "Il n'y avait pas beaucoup de spectacle en piste. Alors je pense que si Ken avait fait quelque chose de vraiment différent en pilotant une F1 à sa façon, en comprenant comment il pouvait la faire glisser et la piloter comme il le voulait, ç'aurait été sensationnel."

Paul Hembery a quitté Pirelli fin 2019 et n'a donc pas croisé Ken Block aussi fréquemment ces dernières années, mais il est quand même choqué par sa mort soudaine. "Ken voulait juste s'amuser et aller à la limite. Il faisait partie de ceux qui sont toujours en quête de sensations fortes, il voulait vivre au maximum son amour et sa passion du rallye et de la glisse au volant. Il faisait le spectacle mieux que quiconque."

"Et il n'avait pas d'ego. Il était comme un ami dans un bar, juste un mec qui s'amuse. Avec lui, on riait, on plaisantait et on souriait toujours. Je suis bouleversé."

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Ken Block

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