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La course de leur vie #3 : Philippe Streiff, Australie 1985

De Philippe Streiff, on garde hélas l'image d'un accident monstrueux en essais privés (plusieurs tonneaux au-delà du rail) juste avant le début de saison 1989, au Brésil

De Philippe Streiff, on garde hélas l'image d'un accident monstrueux en essais privés (plusieurs tonneaux au-delà du rail) juste avant le début de saison 1989, au Brésil.

Une AGS disloquée (l'arceau a cédé), un pilote sérieusement blessé et un transport vers l'hôpital dans des conditions tiers-mondistes : ni corset, ni minerve alors qu'il est évident que les vertèbres sont touchées, ce qui a grandement contribué à le rendre tétraplégique. L'image, aussi, d'un formidable combattant qui, depuis le fauteuil roulant où il est cloué depuis vingt-deux ans, donne une admirable leçon de vie, de courage, d'optimisme.

Diplômé des arts et métiers - où il a construit sa première voiture de course -, Streiff a suivi la filière classique des formules de promotion tricolores. Battu par Prost pour le titre national F3 en 79, il le décroche en 81, année qui le voit aussi terminer deuxième des 24 Heures du Mans sur une Rondeau. S'ensuit alors une longue collaboration avec l'écurie AGS (Automobiles Gonfaronaises Sportives). En F2 puis en F3000, durant quatre ans, Philippe défend les couleurs chères à Henri Julien et, sans avoir les moyens de teams officiels comme March ou Ralt, joue régulièrement aux avant-postes. Recruté dès 83 comme essayeur par Renault F1, il fait ses débuts dans la catégorie reine au volant d'une troisième RE50 à l'occasion du Grand Prix du Portugal 84, dernière manche de la saison (13e aux essais, abandon le lendemain).

A la mi-saison 85, Guy Ligier limoge Andrea De Cesaris, retombé dans ses travers de brise-tout et qui vient de ravager un châssis JS25 à Zeltweg au terme d'une hallucinante série de figures. C'est sur Streiff que les Bleus portent leur choix pour achever la saison. A Monza, Philippe est dix-neuvième sur la grille, juste devant son mythique équipier Jacques Laffite. Il finira dixième. Dix-huitième dans les roues de Jacquot à Spa, il s'y classe neuvième. Et à Brands Hatch pour le Grand prix d'Europe, le voilà carrément en troisième ligne (Laffite en cinquième) et huitième à l'arrivée. Renault et Ligier boycottant le Grand Prix d'Afrique du Sud pour cause d'apartheid, le Grenoblois y court sur une Tyrrell motorisée par le losange, sans résultat marquant.

Pour la finale du championnat en Australie, Streiff est de retour chez Ligier. Devançant à nouveau Laffite lors des deux séances qualificatives, il se hisse au dix-huitième rang sur vingt-cinq, deux places devant le vétéran. Sur le spectaculaire tracé d'Adélaïde, l'épreuve va tourner au jeu de massacre : ils ne seront que huit classés au terme de plus de deux heures d'une course haletante, animée par un Senna bondissant sur sa Lotus noire et or, qui s'employa à contester la victoire à Rosberg (Williams) jusqu'à ce que son moteur rendit l'âme. Au tiers des... 82 tours (!), Philippe est dans les points, sixième, loin devant Laffite qui a perdu près d'une minute aux stands à cause de ses pneus. Mais lui aussi va devoir renouveler ses gommes à la mi-course. Reparti neuvième, il passe Capelli (Tyrrell) et bénéficie des abandons de Senna, Lauda (McLaren, dont ce sont les adieux), Alboreto (Ferrari) et Surer (Brabham). A vingt boucles de l'arrivée, le classement est acquis. Rosberg est leader devant les... deux Ligier, Laffite à une bonne minute, Streiff une vingtaine de secondes derrière. Jugeant Keke hors d'atteinte, Jacques lève le pied, d'autant que sa consommation d'essence inquiète. Tour après tour, l'écart entre la n°26 et la n°25 se réduit, mais nul ne s'affole. Dans l'avant-dernier tour, la jonction est faite, et le cadet attaque ! Jacques a beau lui faire signe, rien n'y fait. Et l'impensable se produit : les deux Gitanes s'accrochent. Sans trop de mal pour Laffite mais Streiff arrache une roue avant. C'est sur trois pattes qu'il boucle le dernier tour, et sauve lui aussi le podium. "Panne intellectuelle" lâche Gérard Larrousse, qui bosse alors chez Ligier.

Du coup, c'est Arnoux qui est engagé par les Bleus pour 1986. Philippe Streiff, lui, se recase chez Tyrrell, où il restera deux ans, avant de signer chez AGS (monté en F1), sa famille, en 1988. 53 Grands Prix, 11 points, plus aucun podium, jusqu'à ce dramatique 15 mars 1989 à Rio. Depuis, l'homme a su se reconvertir. C'est lui qui a lancé les Masters de karting de Bercy. Impliqué dans la sécurité routière et l'intégration des personnes handicapées, il a reçu la légion d'honneur. Philippe Streiff a aujourd'hui 56 ans. Un grand monsieur.

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