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La dernière rencontre entre Prost et Senna

Au micro de ToileF1, Jean-Louis Moncet tient à rétablir une vérité, notament entachée par la narration très ambigüe du film Senna, présentant de façon appuyée Alain Prost comme un anti-Senna absolu

Au micro de ToileF1, Jean-Louis Moncet tient à rétablir une vérité, notament entachée par la narration très ambigüe du film Senna, présentant de façon appuyée Alain Prost comme un anti-Senna absolu. Si les deux hommes ont certes eu des périodes de rivalité dépassant le cadre de la bisbille habituelle entre deux pilotes, le respect mutuel était non seulement existant, mais très marqué entre les deux hommes lors de la fin de vie de Senna. La famille Senna ne s'y était d'ailleurs pas trompé.

« Ils font jouer un rôle ridicule à Prost », se scandalise Moncet au sujet du film. « Finalement que voit-on au premier plan des funérailles ? Prost. Et si l’on parle avec la famille Senna ; le seul pilote qui fut admis dans la propriété de Senna le jour de l’enterrement de Senna, c’est Alain. Personne d’autre. Même pas Berger. Personne. L’avion d’Air France s’est posé ; il y avait un hélicoptère au pied de l’avion pour l’emmener immédiatement à la propriété familiale. Les rapports étaient amour/haine. C’était d’abord amour, puis quelques années haine ; et enfin amour quand Alain a raccroché. Ils se sont parlé ensuite au téléphone quasiment une fois par jour ».

"Concernant le fameux message [dans la caméra embarquée TF1 à Imola, en 1994, où Senna dit que Prost lui manque, ndlr], certains disent que ça a été fait pour se moquer d’Alain", poursuit Moncet, qui ne comprend pas ce raisonnement. "Il ne se moquait pas du tout d’Alain ! On est ensuite allé voir pourquoi il avait fait ce message. On lui a demandé. C’était au contraire un geste d’amour. Alain était surpris. Ils se parlaient beaucoup".

Prost alla même rendre visite à Senna dans le box Williams lors du tragique weekend, rappelle Moncet, et les deux hommes ne cherchaient aucunement à s'éviter.

« Le truc émouvant, racontons-le en détails, est qu’Alain, qui était ambassadeur Renault, est venu à Imola et se rend chez Williams Renault avec Louis Schweitzer [directeur de Renault, ndlr]. Il voulait parler à Senna, mais il était occupé à parler de choses et d’autres avec Patrick Head. Il continue donc dans les stands pour aller voir les voitures, etc, mais Senna l’a quand même vu.

Ensuite, Alain parle avec Schweitzer, lui montre comment est la voiture, ce qu’il se passe et là Senna, à son tour y va mais ne veut pas les déranger. Ils repartent donc presque au même moment vers les motor-homes ; Alain dans le Renault, et Senna, en face, à deux mètres, dans le Williams. Ils en ressortent au même moment, se serrent la main : ‘- Ah je voulais te voir, je savais que tu étais venu mais je ne voulais pas te déranger, bon eh bien on discute plus au prochain Grand Prix’.

Ils se tapent dans la main vers la cabine de commentaires de TF1 où je retrouve Alain ; Senna monte dans sa voiture, et voilà : c’est la dernière fois qu’ils se sont vus ».

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