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Lettre d'amour - Ma chère F1

À l'ensemble de nos lecteurs et lectrices de Motorsport.com et à notre excellente équipe, je souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année et une heureuse entrée en matière pour 2022. Je vous souhaite à tous de conserver l'amour des sports mécaniques et de la F1 en particulier, même lorsque celle-ci le teste sans vergogne !

Chère F1

Ma chère F1,

Je t'aime !

Encore. Toujours. Malgré tout…

Tu m'en fais voir de toutes les couleurs, depuis si longtemps... Toi et tes incohérences insupportables, et pourtant si attachantes ! Presque malgré moi, je trouve toujours un moyen de me laisser happer par ton charme, te soutenir – te justifier, même –, te pardonner. De rester à tes côtés, à souhaiter savoir de quoi demain sera fait avec toi.

Vingt-neuf ans maintenant que nous nous sommes rencontrés, et voici qu'arrivent déjà nos noces de perle. Avant, rester debout avec toi toute la nuit et frissonner ensemble pour des périples en Asie-Pacifique était moins douloureux. La folie des débuts. J'avoue que je commence un peu à accuser le coup : ne m'en veux pas si je traîne un peu au lit.

Quand je t'ai connue, toi, la polyglotte, tu étais si fine, simple, légère… Pardonne-moi de te le rappeler, mais tu affichais tout de même 505 kg sur la balance, contre 752 kg aujourd'hui ! Mais que veux-tu, je prends moi aussi de l'embonpoint avec les années, et tu as toujours bien fière allure avec tes courbes arrondies laissant deviner ton unité de puissance et la largeur de ton… tempérament.

Tu es moins mystérieuse, on en sait tant de toi ! Certains connaissent même tes dessous, ils font fuiter ça avec tout un tas de commentaires dans les magazines. Ta politique autant que tes vanités et tes contradictions sont scrutées à la loupe en permanence.

Il paraît que maintenant que tu mûris, tu partages des nouveaux points communs avec ta mère. On me parle souvent de sa fatalité, de son esprit, sa folie sans compromis, des risques qu'elle prenait, de ses jupes…

En tout cas, ton grip sur moi est mécanique ; toi et moi, décidemment, on accroche.

Pourtant, je te l'avoue, tu m'as souvent fait peur avec tes interventions chirurgicales régulières. Ne m'en veux pas si je n'ai pas reconnu en plusieurs occasions celle dont je suis tombé amoureux et que j'ai tant chérie pendant les 10-12 premières années. Je savais bien que tu changerais, il a fallu que je m'adapte, moi aussi. J'admirais ces certitudes que tu avais. Cette foi en ta force, ton côté inaccessible, décomplexé, tes paradoxes, tes goûts de luxe… Au fait, tu as des nouvelles de Tonton Bernie ? Alors oui, c'est vrai, je redoute vraiment le prochain coup de bistouri. Les photos de pré-opération que nous a montrées le Docteur Brawn ne sont pas pour me rassurer.

Après, tu me connais. Les Américaines qui tournent en rond, je les trouve plutôt vulgaires, même avec du make-up.

Les petites jeunes sont électrisantes, c'est vrai. Elles affichent des valeurs qui vont dans l'air du temps, mais je les trouve finalement bien creuses. Elles passent leur temps sur les réseaux sociaux à poster tout et n'importe quoi. Elles veulent plaire à tout le monde. Et puis je les trouve trop urbaines. Artificielles.

Les plus "roots" qui traînent dans la gadoue sont spectaculaires, c'est vrai. Elles aussi font vibrer. Je comprends ceux qui aiment les "Girl next door" mais pour moi, elles ressemblent trop à la voisine, à Madame Tout-le-monde. Et puis, je n'aime pas porter anoraks et mitaines.

Je vais te l'avouer, je suis quand même allé voir ailleurs quelques fois. Enfin, j'ai entretenu la flamme, comme on dit. Quand tu commençais à flirter avec les Coréens et à poster des photos de toi dans les oasis avec de riches princes arabes, il faut bien dire que j'ai douté.

Il m'a fallu comprendre ce que les autres n'avaient pas pour t'aimer encore plus. La Sarthoise, c'est bien de la revoir une fois par an.

Mais de l'endurance, finalement, toi aussi tu en as. Certains se plaignent que tu ne pousses plus autant à la limite comme avant. C'est vrai que tu as mûri ; tu es fiable, tu n'exploites peut-être pas ton plein potentiel en permanence. Tu gères ta course, tu "fine-tune" ton "set-up" comme disent les ex-pilotes consultants TV. Tu dois tenir longtemps, maintenant. Mais je continue à me ravir de ton body(work). Les deux-roues me ramènent avec joie vers ces plaisirs délicieux : tu n'as pas à être jalouse, je te trouve bien d'autres qualités.

D'ailleurs, ne te sens vraiment pas obligée de te questionner au point de sérieusement proposer des courses sprint chaque week-end. Si tu ne peux capter l'attention de tous ces petits jeunes, tant pis. Reste comme tu es. Tu n'as pas besoin de te comparer à qui que ce soit, et je ne suis même pas sûr qu'ils puissent l'apprécier. En fait, il suffirait que tu redeviennes bruyante et caractérielle, que tu nous emmènes mettre les pieds dans le sable et dans l'herbe. Comme avant. Te souviens-tu de ces râles poussés tous ces dimanches, parfois même quand tout le monde dormait encore ? Et puis qu'est-ce qu'on se mettait dans les poumons !

Ma chère F1, à tous ceux qui ont eu la chance de te croiser et te connaître comme moi, je souhaite que cet amour ne soit jamais entaché par tes décisions névrosées et ton insolence.

Que cette intensité que tu nous as offerte tout particulièrement cette année ne nous amène pas à nous disputer trop fort et nous tourner le dos. Ne nous teste pas trop en flexibilisant tes règles et ton identité, je t'en conjure. Ne te laisse pas aller sous l'influence d'un seul homme.

Tu nous sais addict. Tu nous sais pardonner. N'en abuse pas. Ne nous fais pas souffrir ; ne cherche pas à évoluer contre ta propre nature et n'accepte de suivre que les chemins au bout desquels tu peux te regarder dans le miroir. Ne tente pas de justifier l'injustifiable. Reste séduisante aux yeux de ceux qui t'aiment. Accepte de te tromper, excuse-toi s'il le faut. Et comme ça, nous pourrons célébrer nos noces de diamant.

Ton dévoué, au nom de tous ceux qui t'aiment ici.

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