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Ce précédent qui pourrait jouer en faveur de Mercedes

Avec son recours en révision de la décision prise par les commissaires de ne pas procéder à une enquête sur l'incident entre Max Verstappen et Lewis Hamilton, Mercedes navigue dans une zone grise. Mais un cas datant de 2019 pourrait donner lui suffisamment d'arguments pour obtenir un réexamen de l'affaire.

Max Verstappen, Red Bull Racing RB15 en tête-à-queue après un contact avec Charles Leclerc, Ferrari SF90

Max Verstappen, Red Bull Racing RB15 en tête-à-queue après un contact avec Charles Leclerc, Ferrari SF90

Andy Hone / Motorsport Images

En relançant l'affaire de l'incident du 48e tour entre Max Verstappen et Lewis Hamilton, l'écurie Mercedes a bien montré qu'elle ne comptait absolument pas relâcher la pression après un week-end frappé du sceau de la polémique et des affrontements en/hors piste avec Red Bull, et même les instances. L'exercice d'un recours en révision alors que même que la victoire est tombée dans son escarcelle est une nouvelle étape dans cette escalade. Et bien que ces dernières années, les tentatives pour faire rouvrir une affaire aient quasiment toutes échoué, il semble ici y avoir suffisamment de matière pour envisager que la procédure aille plus loin.

Tout d'abord, rappelons que l'article 14.1.1 du Code Sportif International est rédigé (dans sa version française) comme suit : "Dans les Compétitions d'un Championnat, d'une coupe, d'un trophée, d'un challenge ou d'une série de la FIA, ou d’une série internationale, en cas de découverte d'un élément nouveau, significatif et pertinent qui n’était pas à la disposition des parties introduisant le recours au moment de la décision concernée, les commissaires sportifs ayant statué, ou en cas de défaillance, ceux qui seront désignés par la FIA, peuvent décider de réexaminer leur décision suite à l’introduction d’un recours en révision. [...]"

Lire aussi :

"Les commissaires sportifs devront se réunir (en personne ou par d’autres moyens) à la date qu'ils arrêteront en convoquant la ou les parties concernée(s) pour recevoir toutes explications utiles et juger à la lumière des faits et éléments exposés."

Il s'accompagne de l'article 14.3 qui dispose que : "Les commissaires sportifs pourront, à leur seule discrétion, déterminer si un élément nouveau, significatif et pertinent existe. Leur décision quant à l’existence de cet élément n’est pas susceptible d’appel devant le tribunal d’appel national ou la Cour d’Appel Internationale."

 

Comme nous l'avons déjà rappelé auparavant, le choix de ne pas procéder à une enquête après que l'incident a été "noté" par la direction de course reposait sur un certain nombre d'éléments vidéo. Mais parmi ceux-ci, comme l'a reconnu Michael Masi, directeur de course de la FIA, ne figurait pas la caméra embarquée de Verstappen, qui est pourtant le personnage central de l'affaire.

En effet, pour des raisons logistiques, les commissaires n'ont accès qu'aux images effectivement diffusées lors du flux vidéo en direct. Or, dans le cas de Verstappen, la réalisation avait choisi, dans la seconde ligne droite du circuit, de focaliser son attention sur la vue vers l'arrière, qui permettait de garder un œil sur le rapproché puis la tentative de Hamilton jusqu'au virage 4. Si la vidéo de la caméra vers l'avant existait bien, puisqu'elle a été dévoilée ce mardi, elle n'était pas accessible avant bien après la course.

Récemment, Red Bull avait tenté en vain de faire rouvrir l'affaire de l'accrochage entre Hamilton et Verstappen à Silverstone en tentant d'apporter des preuves. Parmi celles-ci, les simulations de trajectoires réalisées par Alex Albon lors d'une journée d'essais sur le circuit avaient évidemment particulièrement été mises en lumière, mais en réalité l'ensemble des éléments présentés avaient été créés par l'équipe sur la base d'informations qui n'étaient pas nouvelles, significatives et/ou pertinentes.

Lire aussi :

Ici, il paraît très improbable que la caméra embarquée de Verstappen, qui entrerait absolument dans la catégorie des éléments sur lesquels les commissaires, d'eux-mêmes, se baseraient pour prendre une décision, ne soit pas considérée comme un élément "nouveau", "pertinent" et "qui n’était pas à la disposition des parties".

Reste à savoir si les commissaires le jugeront "significatif", en tout cas suffisamment pour qu'une enquête soit cette fois bien ouverte. En effet, ils pourraient tout simplement arguer que la caméra embarquée n'apporte pas d'élément décisif supplémentaire aux différentes images déjà vues (caméra de bord de piste, caméra aérienne, caméra embarquée de Hamilton et éventuellement caméras de sécurité du circuit) et que leur décision de ne pas enquêter a déjà été prise avec assez de cartes en main.

 

Mais au-delà de cette question, il y a celle du recours exercé par Mercedes lui-même. Même si l'incident a été "noté", le fait que les commissaires décident de ne pas aller plus loin a débouché sur une situation où aucun document officiel n'a été publié, contrairement à toute situation où une enquête est bien déclenchée. Il n'existe en effet aucune trace dans les documents officiels disponibles sur le site de la FIA d'une intervention sur l'affaire du 48e tour.

Cela est de nature à poser question : est-ce que le recours en révision de Mercedes, forcément tourné vers le choix des commissaires de ne pas enquêter, est recevable sur ce plan-là ? C'est une zone grise dans la mesure où les règles citées ci-dessus ne définissent pas précisément ce qui rentre dans le cadre d'une "décision" susceptible de recours.

Toutefois, il y a deux ans, en fin de saison 2019, une situation s'est présentée qui pourrait donner à Mercedes des arguments en faveur de la réouverture du dossier. Il s'agit d'un incident au départ du Grand Prix du Japon, dans lequel Max Verstappen était déjà impliqué, mais cette fois du côté de la victime. Le Néerlandais avait en effet été touché par Charles Leclerc, sur Ferrari, dans le premier virage puis était sorti de piste, poussé dehors par la Ferrari en sous-virage du Monégasque.

Lire aussi :

Dans un premier temps, l'incident avait été noté puis les commissaires avaient décidé de ne procéder à aucune enquête. Toutefois, un peu plus tard pendant la course, il avait été finalement indiqué qu'il y aurait bien une enquête et qu'une décision serait prise après la course. Leclerc avait alors été sanctionné de cinq secondes. Déjà directeur de course à l'époque, Michael Masi avait justifié ce revirement de situation d'une façon qui semble tout à fait correspondre au cas de figure d'Interlagos.

"De nouvelles preuves sont devenues disponibles, qu'ils [les commissaires] n'avaient pas sur le moment, et ils ont effectivement choisi d'ouvrir l'enquête", avait-il précisé au sortir de l'épreuve de Suzuka 2019. "Avec ce qu'ils avaient initialement à leur disposition, ils avaient déterminé qu'aucune enquête n'était nécessaire. Ils ont ensuite reçu d'autres images, qu'ils n'avaient pas, et ils étaient dans leur droit [pour ouvrir l'enquête] car il y avait un nouvel élément."

À nouveau, le mot-clé ici est "choisi". Car s'il paraît inconcevable que les commissaires ne classent pas les images embarquées de Verstappen parmi les éléments nouveaux et pertinents requis par les règles, leur interprétation et leur poids dans la décision demeure à leur discrétion. Et quand bien même l'enquête était rouverte, il faudrait ensuite que Mercedes parvienne à convaincre les commissaires qu'il y a bien eu infraction aux règles interdisant de tirer parti du dépassement des limites de piste et/ou interdisant de contraindre un adversaire à quitter le circuit.

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